8. Le drame du pont des Vignes
Alors que le chef de train tentait de serrer le frein à vis de la remorque de queue, celle-ci dérailla vers le km 5,908 sur le grand rayon de la courbe du pont des Vignes (viaduc de Cloteirol), arrachant les poteaux de la ligne aérienne et le garde-corps du viaduc, puis entraînant avec elle l'autre remorque et la seconde motrice.
Tombant d'une hauteur d'environ 13 m, les trois voitures s'abîmèrent sur la rive gauche du ravin, semant en chemin leur toiture, leurs sièges et une partie de leurs passagers. Pendant ce temps, l'attelage de la voiture de tête se rompit. Elle dérailla aussi, déformant la voie mais s'immobilisant aussitôt en travers du viaduc, ses deux extrémités en porte-à-faux sur le vide...
Il était environ 17h55 et la nuit venait, tandis que la pluie redoublait d'intensité sur les lieux du drame.
Les rescapés de la voiture de tête, sous le choc de l'arrêt brutal, ne saisirent pas immédiatement l'ampleur du désastre.
Les passagers comprirent la situation lorsqu'ils virent que certaines portes du véhicule donnaient sur le vide et surtout lorsqu'ils entendirent les cris et les lamentations des blessés et des mourants au fond du ravin.
A peine remis de leurs émotions, certains grimpèrent dans les broussailles jusqu'à la route, puis ils partirent vers Villeneuve-Loubet pour donner l'alerte.
Les hommes valides, dont le wattman, son élève et plusieurs voyageurs descendirent dans le ravin pour venir au secours des victimes. Nombre d'entre elles avaient été éjectées dans la chute du train, mais les cas les plus graves se trouvaient coincés dans l'amoncellement des trois voitures où bon nombre de passagers avaient trouvé la mort.
Seize personnes furent tuées sur le coup ou moururent dans les instants qui suivirent l'accident. Une autre décéda le soir même à l'hôpital et les deux dernières quelques jours plus tard. Le bilan fut lourd: 19 morts et 39 blessés.
Trois ans après la catastrophe, le comité de Nice du Souvenir Français fit édifier sur la première pile du viaduc, côté Cagnes, une stèle commémorative conçue par le dessinateur Dobenedetti. Ce monument, inauguré en septembre 1916, porte la liste des dix-neuf victimes et existe encore aujourd'hui (voir waypoint STELE ci-dessous).
Ces extraits de textes proviennent du livre de José BANAUDO « Le Tram des Vallées » Tramways des Alpes-Maritimes (Les Editions du Cabri).
Si vous venez de la cache précèdente,
à fond de train, ou du parking P2, sachez que vous devrez parcourir à pied respectivement 400m ou 300m le long de la route. Cette portion n'offre pas d'intérêt particulier mais est nécessaire pour accéder au lieu de l'accident du tramway. Soyez prudent.
Pour votre sécurité, la cache ne se situe pas dans un endroit dangereux. Il est inutile de prendre des risques pour y accéder.
Si toutefois vous décidez de traverser le viaduc pour simplement vous rendre sur le lieu exact du drame ou si vous arrivez du parking P3, redoublez de prudence car il n'y a pas de garde-corps.