Je dédie toutes ces caches à Bernard G., descendant de l'une des plus vieilles familles du village de St Germain qui a toujours cherché à connaitre et partager l'histoire du village, village qui fut toujours modeste et sans prétention comme le fut son récit de 80 pages qu'il eut la gentillesse de me confier…
Saint Germain ? Et bien il y a la légende transmise au fil des générations. L'Evêque d'Auxerre, Germain, rendant visite au Prieuré de St-Nicolas-Des-Bois (à quelques kilomètres d'ici), s'est reposé, on ne sait combien de temps (plusieurs jours peut être), en un point où il y avait une chapelle. Quand l'Evêque fut canonisé, elle prit le nom de Saint-Germain.
Au début des années 30, les autorités militaires avaient décidé de constituer une réserve de matériels pour éventuellement renforcer les fortifications déjà existantes en Alsace en bordure de Rhin. Pour stocker le matériel, plusieurs parcs avec hangars avaient été créés dont un ici (reconverti plus tard en parc de l'équipement des Ponts et Chaussées)
Aux premiers jours de la mobilisation, des soldats et un officier arrivent et logent au parc. Ils sont employés au chargement des camions qui emmènent tout ce qu'il faut pour renforcer la ligne Maginot. Sitôt chargés, les camions se dirigent vers les villages de Blotzheim, Bartenheim, Sierentz ainsi que la forêt de la Harth où ils déversent leur chargement en pleine nature. La plus grande partie de ce matériel ne sera pas utilisé. En tout cas, il n'empêchera pas les Allemands de franchir le Rhin en juin 1940, puis de traverser l'Alsace pour rejoindre ceux qui, venant de l'ouest, occupaient déjà Belfort. Craignant des attaques aériennes, le Commandant décide de dissimuler dans la forêt de Vézelois, la matériel qui n'a pas été envoyé à la frontière. Quelques semaines suffisent pour vider ce parc.
Dans les bâtiments devenus vacants, en novembre 1939, on installe des ateliers de réparation automobiles, annexe de ceux existants déjà dans une usine d'Etueffont. Des centaines de voitures et de camions qui avaient été réquisitionnés et venant de tout le département sont entreposés dans les hangars pour être peints aux couleurs de l'Armée et les phares en partie obstrués. Ensuite, ces véhicules sont mis à la disposition des unités combattantes.
Les soldats, ils sont une cinquantaine, soit une compagnie, sont logés chez l'habitant mais surtout dans l'ancien tissage (voir GC73ZCD). Ces soldats de l'arrière, tous réservistes n'ont pas du tout envie de faire la guerre, ils ne pensent qu'à une chose : rentrer chez eux. Ils resteront à Saint Germain pendant la "drôle de guerre"