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"Il était trois fois Saint Julien"
La Libération de Saint Julien
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Le 16 août 1944, Saint-Julien-en-Genevois sera la première ville de Haute-Savoie libérée du joug allemand par les armes. Deux jours plus tôt, le commandement départemental des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) avait donné l’ordre d’une attaque globale. Après des opérations massives de sabotage dans tout le département le 15 août, les maquisards passent à l’attaque le 16 août à l’aube. Dans le canton de Saint-Julien, les résistants de l’Armée Secrète (AS), des Francs-Tireurs et Partisans (FTP) et de la Brigade Rouge Internationale (BRI) lancent des attaques simultanées sur les postes allemands du secteur.
À Saint-Julien-en-Genevois, les soldats allemands sont retranchés dans les hôtels de la ville. Si la compagnie de l’Armée Secrète commandée par le lieutenant Fivel prend rapidement le contrôle de l’hôtel du Cheval Blanc, il n’en est pas de même ailleurs. À l’hôtel Rotchy, près de la douane de Perly, les échanges de tir sont nourris, sous les regards anxieux des douaniers suisses, qui suivent la scène depuis leur poste frontière tout proche. C’est finalement Édouard Borgognon qui parvint à obtenir la reddition des gardes-frontières allemands après avoir mis le feu au rez-de-chaussée de l’établissement avec de l’essence.
Mais il n’en est pas de même à l’hôtel de France, où les Allemands refusent de se rendre et ripostent à chaque tentative d’attaque des maquisards. Guy Bouchet, un jeune résistant du corps-franc Breton, est tué alors qu’il tente de lancer une grenade depuis un toit voisin de l’hôtel. Pour éviter d’autres pertes, Marcel Fivel et Édouard Borgognon font alors venir devant l’hôtel de France les cinq gardes-frontières capturés à la douane et menacent de les exécuter si les Allemands ne se rendent pas. La stratégie est payante, les 22 soldats de Wehrmacht sortent les mains en l’air de l’établissement. Nous sommes le 16 août, il est 17 heures, Saint-Julien est libéré.

Si les résistants sont acclamés par la population, il n’est pour l’heure pas question de fêter la Libération, car ailleurs dans le canton les combats font rage ! À Bossey, les Allemands sont retranchés au château de Crevin et ripostent à chaque attaque des résistants. Après négociation, ils acceptent de cesser le combat s’ils peuvent se réfugier en Suisse voisine. Cette solution est validée par le commandement de l’AS, car elle permet aux hommes du lieutenant Ruche de concentrer leurs efforts sur Viry et Valleiry, où la situation est difficile. À Viry, les Allemands sont barricadés dans le château Gondrand. Les échanges de tirs nourris feront un mort côté FFI, Gérard Bochet. Mais les occupants vont finir par se rendre lorsque les maquisards menacent d’arroser le bâtiment avec de l’essence.
C’est dans la région de Valleiry que se déroulent les combats les plus violents. La Brigade Rouge Internationale, chargée de « tenir » le pont Carnot pour empêcher toute contre-attaque allemande venue de l’Ain, est appelée en renfort à Valleiry, car elle dispose d’un armement assez puissant, avec notamment une mitrailleuse 12-7. Tout aurait été pour le mieux si la compagnie de l’Armée Secrète qui devait prendre la relève de la BRI à l’entrée du pont était arrivée. Mais elle ne viendra jamais... À Valleiry, les combats contre les Allemands réfugiés dans la villa Chautemps sont acharnés et font deux morts et huit blessés chez les résistants.
Pendant ce temps, une compagnie allemande de 150 hommes traverse le pont Carnot laissé sans surveillance. Ces soldats incendient les villages de Chevrier, Bloux et Valleiry, dont les habitants ont fui vers le Vuache ou la Suisse, et vont tuer quatre maquisards et six civils. C’est la panique à Saint-Julien et dans les communes du pied du Salève, où les habitants voient des colonnes de fumée noire monter depuis les villages du Vuache ! Grâce à la réactivité des autorités genevoises, des centaines de personnes vont alors passer la frontière et se réfugier à Carouge. Après une ultime contre-attaque, le 17 août au matin, les soldats de la Wehrmacht se replient dans le Pays de Gex sous la pression de la Résistance. Le canton de Saint-Julien est définitivement libéré du joug nazi.
En août 1944, la Haute-Savoie s’est libérée par la seule force de ses résistants, un cas de figure unique en France. Si Évian-les-Bains est bien la première ville libérée du département, le 16 août en fin de matinée, c’est sans combats, car les 800 soldats allemands présents dans la cité thermale se sont rendus aux FFI. Le même jour, Saint-Julien-en-Genevois est donc la première ville du département libérée par les armes. Le 17 août, après de durs combats, les maquisards prendront Thonon-les-Bains, Chamonix et Le Fayet. Cluses et Annemasse suivront le 18 août. À 14h, le 19 août, les forces allemandes d’Annecy capitulent, la Haute-Savoie a retrouvé sa liberté !

Texte de Dominique Ernst auteur et journaliste sur l'histoire régionale, auteur de nombreux ouvrages
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