
Bienvenue à Aboncourt !
Profitons de ce premier point d'interet qu'est le calvaire du village pour faire un bref historique du village.
Petite commune de Meurthe et Moselle à la limite des Vosges, Aboncourt a un riche passé.
Même s’il est difficile de dater avec précision l’origine du village, de nombreux vestiges dans plusieurs localités attestent de l’occupation de la région à l’époque Gallo-romaine voire celtique. Il se trouve au centre de plusieurs voies romaines qui quadrillaient l’ensemble du pays.
Un document de 1303 atteste son appartenance au Comté de Vaudémont.
Le chapitre de Toul est, à cette époque, propriétaire de la quasi-totalité des terres de la prévôté de Vicherey dont dépendaient deux villages voisins : Beuvezin et Maconcourt… avec bien sûr le besoin d’étendre ses possessions par le biais de diverses transactions pour englober Aboncourt.
La famille de Malvoisin, dont la généalogie remonte au XIVe siècle fait son apparition dans l’histoire d’Aboncourt deux siècles plus tard grâce à un acte de 1587, attribuant à Claude de Malvoisin, la seigneurie d’Aboncourt. Des lettres du duc de Lorraine, renouvelées en 1613, le déclarent d’ancienne noblesse.
Charles-François, né en 1734, fut le constructeur du château et le dernier seigneur d’Aboncourt.
Malgré une carrière militaire exemplaire de plus de 30 ans au service de la France, sur dénonciation calomnieuse et sans aucune preuve, il fut massacré à Versailles en août 1792.
Aucune trace de cette période révolutionnaire… le seul document date du 14 juillet 1801.
C’est ainsi que le 25 messidor à midi le maire faisait lecture d’une circulaire du sous-préfet provisoire de l’arrondissement de Toul engageant tous les citoyens présents à se livrer aux sentiments d’allégresse qu’inspirent à tout le peuple français, la conclusion de la paix continentale. Le souvenir du martyr de Versailles était déjà tombé dans l’oubli le plus profond.
Le Château fut transformé en ferme et devint un temps la propriété du Général Duroc, duc de Frioul, Grand Maréchal du Palais de Napoléon 1er.
En 1854, une épidémie de choléra fit des ravages à tel point, qu’il fut décidé, pour éviter une contagion plus importante que les victimes seraient inhumées, non pas dans le cimetière, qui se trouvait alors autour de l’église, mais dans un terrain à 500 m du village
Le XXe siècle
La guerre de 1914, comme tant d’autres villes et villages vit une grande partie des familles endeuillées par la disparition de l’un voire plusieurs de leurs enfants.
Lors de la dernière guerre, en 1943, un maquis se formait dans la région de Châtenois.
A Aboncourt, au carrefour des routes qui marquent au sud l’entrée du village se trouvait le café des Quatre coins bien connu dans la région. De par sa position excentrée, il devint rapidement un point de chute des résistants…. Avec parfois des scènes qui pourraient paraitre irréelles….
Ainsi, durant l’été 1944, à plusieurs reprises, des résistants et même des aviateurs américains habillés en civil, se retrouvèrent attablés avec des soldats allemands qui ignoraient bien sûr l’identité de ces consommateurs, au demeurant muets…
Malgré la joie de la libération, qui ne se fit pas sans heurts, le drame de la nuit du 24 au 25 août laissait le village dans la consternation… le bilan était lourd, sept déportés… dont 3 moururent dans les camps nazis
Le café, même s’il est devenu habitation privée, existe toujours, vous pouvez le voir à l’angle de la route de Maconcourt et de la rue principale d’Aboncourt.
L’épopée des tondeurs de moutons
Vers 1900, 3 habitants du village eurent dans l’idée de se lancer dans la tonte des moutons… chaque village de l’époque possédait son troupeau gardé par le berger communal.
Les tondeurs d’Aboncourt, se trouvèrent bientôt dans l’obligation de se déplacer, leur savoir-faire, leur expérience, favorisèrent la demande, ainsi, de la Haute Saône à la frontière luxembourgeoise, de la Meuse à l’Alsace, les tondeurs de moutons d’Aboncourt furent considérés comme des artisans compétents et efficaces, dont les conseils étaient précieux.
Leur réputation avait traversé les frontières, c’est ainsi que pendant l’occupation, les tondeurs d’Aboncourt furent réquisitionnés pour exercer leur métier dans des exploitations allemandes.
Les « vieux métiers »
Aboncourt, comme les villages environnants avaient aussi ses fileuses de laine, et dans certaines familles la tradition n’est pas abandonnée, on transmet toujours aux jeunes générations l’art de filer la laine.
Durant une centaine d’année, Aboncourt fut un des rares villages du Haut Saintois où travaillait un cordier… grâce à un gamin de 13 ans qui eut l’idée de fabriquer des cordes avec des ficelles de récupération… Il exerça ce métier pendant 70 ans, diversifiant sa production pour répondre aux besoins d’une clientèle aux activités diverses.
Vers 1970, son fils mécanisa le tour et dès lors, un petit moteur évita la manœuvre manuelle.
Le dernier loup
Faute de cours d’eau, la pêche était inexistante, et la chasse, pas toujours fructueuse. Très peu de grand gibier, on trouvait surtout des blaireaux, lièvres, perdreaux, cailles et alouettes… et… le loup !
Vers 1910, un habitant du village tua ce qu’on peut considérer comme le dernier loup de l’époque. La peau de l’animal fut transformée en descente de lit…. Et elle est toujours conservée de nos jours par son petit-fils.
Trois départements
A la création des départements en 1790, le village fut rattaché au département des Vosges, avec l’appellation Aboncourt en Vosges, pour le différencier de l’autre Aboncourt (sur Seille).
Quelques années plus tard, échangé avec Aroffe, il fut inclus au département de la Meurthe, puis, après 1870 au nouveau département de Meurthe et Moselle.