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Dans la nuit du 8 au 9 mai 1944, trente-cinq résistants participent au parachutage d’armes et de munitions sur la commune de Fresnes en Tardenois. Dix sont arrêtés par la Wehrmacht au retour de cette opération. Ils sont tous membres du « Bureau des Opérations Aériennes » (B.O.A.)
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Le Bureau des Opérations Aériennes (B.O.A.) de la France combattante voit le jour en avril 1943. La résistance française s’organise alors sur tout le territoire métropolitain et Jean Moulin, délégué civil et militaire du général de Gaulle, souhaite mettre en place en zone nord une structure similaire au Service des Opérations Aériennes et Maritimes (S.O.A.M.) qu’il a mis en place en zone sud. Créé par la Bureau Central de Renseignements et d’Action (B.C.R.A.), le B.O.A. est donc chargé de superviser l’acheminement et l’exfiltration des agents et du courrier, mais aussi de réceptionner les parachutages d’armes. Dès le printemps 1943, le B.O.A. peut fournir au B.C.R.A. près de 500 terrains de parachutage dans toute la France et est en mesure d’effectuer 100 à 200 opérations par mois. Au total près de deux mille terrains seront homologués par la RAF dans toute la France, permettant de recevoir des centaines de parachutages au profit de la résistance.
Ce parachutage est le dernier de la région (sud de l’Aisne -région de Château –Thierry) après ceux de Beuvardes et Arcy Saint Restitue (Lieu-dit de Foufry).
Des menaces sont perceptibles dans les jours qui précédent l’opération, mais devant l’annonce imminente du débarquement, l’ensemble du groupe prend la décision de récupérer les armes du parachutage afin d’assurer la libération de la région.
La récupération des armes se déroule correctement malgré la présence des troupes allemandes au alentour. Le groupe décide alors de se séparer et de regagner leurs villages par différentes directions (bois, champs, chemins).
C’est à l’approche de Fère en Tardenois dans le village de Villers sur Fère au carrefour de la route de Dormans que six hommes sont pris par les allemands, les quatre autres, sont arrêtés par la Gestapo dans d’autres circonstances (domicile) :
- Pierre Plaie (1921-1944) avait été le premier à succomber le 12 juillet 1944 au camp de Neuengamme, à l’âge de 22 ans.
- Pierre Jacquet (1917-1945) était quant à lui décédé le 1er mars 1945 au camp de Neuengamme à l’âge de 27 ans.
- Robert Dubois (1919-1945), nous l’avons vu, décédera au camp de Neuengamme le 19 mars 1945 à l’âge de 25 ans.
- Georges Thunière (1903-1945) avait quant à lui succombé aux marches de la mort le 8 avril 1945 à l’âge de 42 ans.
- Paul Vincent (1908-1945) était mort d’épuisement au milieu des corps touchés par le typhus à Bergen-Belsen le 13 avril 1945 à l’âge de 36 ans.
- René Deneuville(1914-1945) avait quant à lui été envoyé en kommando à Wattenstedt il travaillait aux usines Hermann Goering mais transféré sur Ravensbrück, il était décédé à l’infirmerie le 29 avril 1945, à l’âge de 31 ans.
- Louis Deslandes (1911-1945), avait survécu au camp de Neuengamme, mais embarqué à bord du « Cap Arcona », il succombera parmi les 7000 déportés dans le naufrage du navire bombardé en baie de Lübeck par la R.A.F. le 3 mai 1945, à l’âge de 34 ans.
Seuls rescapés du groupe, Paul Coeuret, Albert Bayard et Arsène Lechat seront quant à eux marqués à vie par leur expérience des camps.
Le 20 octobre 1946 ce monument est inauguré en l’honneur de ceux qui ont participé activement à cette opération de récupération d’armes et de munitions pour la libération de la France au péril de leur vie.
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Chaque année le dernier dimanche d’avril(journée de souvenir de la déportation), une grande cérémonie de recueillement permet de réunir le représentant de l’Etat dans la région(sous-préfet de Château –Thierry), les élus du département(député, conseiller général) , les élus locaux(présidents de communauté de communes, maires), l’intendant du cimetière américain de Seringes -et- Nesle, les associations d’anciens combattants et du souvenir, les familles des résistants et déportés, et la population, afin d’honorer leur mémoire.