Après une première liste intitulée "Mémoire des Hommes - Montluc" consacrée aux massacres de prisonniers de la prison Montluc à Lyon en 1944, je vous propose une nouvelle liste intitulée "Mémoire des Hommes" pour se souvenir de tous ceux (résistants ou victimes civiles) qui ont donné leur vie pour notre liberté dans la région lyonnaise pendant la 2ième guerre mondiale.
Le 30 août 1944, une avant-garde américaine commandée par le Colonel MURPHY de la 45ième Division d’Infanterie arrive à Meximieux dans le but de couper la retraite à l’armée ennemie. Le général allemand Wend von Wietersheim, commandant de la 11ème Panzer-division (Division blindée) stationnée aux alentours, décide de contre-attaquer. Les allemands réussissent à reprendre aux américains le Pont de Chazey entre Villieu et Chazey-sur-Ain (Ain).
Le 1er septembre 1944 vers 4 heures du matin, six maquisards de la 5ième compagnie FUJP rentrent d’une mission de ravitaillement. Ils sont pris sous le feu des rafales allemandes et l’un d’eux est tué immédiatement, un autre grièvement blessé et un troisième arrive à s’échapper. Trois résistants sont capturés avant d'être conduits à Bourg-en-Bresse (Ain) ils seront fusillés le lendemain 2 septembre, sur l’allée de Challes. Le 1er septembre 1944 à 6 heures du matin, les allemands font sauter le pont.
GUENIN Georges Louis est né le 25 février 1924 à Viriat (Ain). Il y est chauffeur quand il entre dans la Résistance à la 5ième compagnie des FUJP (Forces Unies de la Jeunesse Patriotique) avec le pseudonyme "La Chauffe".
Georges GUENIN est tué au volant de son camion le 1er septembre 1944 en rentrant d’une mission de ravitaillement.
Il a obtenu le grade de caporal des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).
FREMION Paul est né le 9 octobre 1923 à Servas (Ain), Il y est cultivateur quand il entre dans la Résistance aux Maquis de l’Ain à la 5e compagnie FUJP (Forces Unies de la Jeunesse Patriotique) sous le pseudonyme de "Félix".
Paul FREMION est un des 3 résistants arrêtés lors de l'accrochage du 1er septembre 1944 avant d’être fusillé le lendemain à Bourg-en Bresse (Ain).
Il a obtenu la mention "Mort pour la France" et a été reconnu comme soldat des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).
LE BORGN Henri Marie est né le 11 mai 1912 à Quimerch (Finistère). Il est maréchal des logis de la Gendarmerie à Sellières (Jura) quand il entre dans la Résistance aux FUJP (Forces Unies de la Jeunesse Patriotique).
Henri LE BORGN est un des 3 résistants arrêtés lors de l'accrochage du 1er septembre 1944 avant d’être fusillé le lendemain à Bourg-en Bresse (Ain).
Il a obtenu la mention "Mort pour la France" et a été reconnu comme soldat des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Il a également obtenu le titre de "Déporté et Interné Résistant" (DIR).
SCHELLINGS Sébastien est né le 30 mai 1919 à Lyon (2ième arrondissement). Demeurant à Innimont (Ain), il exerce le métier de manœuvre. Il entre dans la Résistance aux Maquis de l’Ain à la 5ième compagnie FUJP (Forces Unies de la Jeunesse Patriotique).
Sébastien SCHELLINGS est un des 3 résistants arrêtés lors de l'accrochage du 1er septembre 1944 avant d’être fusillé le lendemain à Bourg-en Bresse (Ain).
Il a obtenu la mention "Mort pour la France" et a été reconnu comme soldat des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Il a également obtenu le titre de "Déporté et Interné Résistant" (DIR).
On peut remarquer que son nom est orthographié "SCHLINGUE" sur la stèle.
SCHMIDT Charles Pierre est né le 2 juin 1920 à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin). Célibataire, il est professeur adjoint et surveillant général au lycée Lalande de Bourg-en-Bresse (Ain).
Pierre SCHMIDT s’engage dans la Résistance et rejoint, sous le pseudo "Jean-Pierre BOURGEOIS", les rangs des Forces Unies de la Jeunesse Patriotique (FUJP), fondées par des professeurs et élèves du lycée Lalande.
Grièvement blessé le 1er septembre 1944 au Pont-de-Chazey, il est transporté dans un hôpital de campagne américain installé à Rives (Isère), où il meurt le 5 septembre 1944.
Il a obtenu la mention "Mort pour la France" et a été reconnu comme résistant, membre des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Il a reçu la Médaille de la Résistance à titre posthume.
Une stèle commémorative en leurs mémoires est implantée au "Pont de Chazey" à VILLIE (Ain) en bordure la RD n°1084.
Historique du pont
Le pont suspendu (1829)
Un premier pont en bois semble avoir existé à l'emplacement du pont de Chazey, dès 1760. D'une solidité précaire, il est remplacé par un bac à traille jusqu'à la construction du pont suspendu à la fin des années 1820 (Un bac à traille est une embarcation, utilisée pour traverser un cours d'eau, qui se déplace le long d'un câble -la traille- tendu entre deux mâts ou deux tours situés sur chaque rive). Le pont suspendu comprenant une seule travée pour 125 mètres de portée est l'œuvre des architectes Jules SEGUIN, Marc SEGUIN et Joseph CHALEY.
Le 31 août 1944, au cours de la bataille de Meximieux, le pont - tenu un temps par les Américains avant d'être abandonné - est pris par les Allemands. Une fois le pont conquis, les Allemands préparent sa destruction par dynamitage ce qu'ils parviennent à faire le 1er septembre 1944 à 6 h du matin.
Le nouveau pont (1955)
Jusqu'à la fin 1945, seul un bateau effectue la traversée de l'Ain ; puis c'est à nouveau un bac à traille qui assure les navettes jusqu'au 12 décembre 1946 et la construction d'une passerelle provisoire.
Les travaux d'un nouveau pont (en béton précontraint) débutent le 4 septembre 1955. Il est effectivement utilisé à partir de juillet 1957. En 1971, des fragilités obligent à une rénovation d'ampleur sur le pont. Durant les travaux qui se terminent en 1977, c'est un pont de bateaux nommé "Pont Bailay" qui permet la traversée.