Mille kilomĂštres, deux mille ans dâhistoire...
La Loire est le plus long fleuve de France
               et le plus ancien fleuve sauvage dâEurope.
ÂLa Loire prend officiellement sa source au mont Gerbier-de-Jonc, site phonolithique et touristique majeur en ArdĂšche.
Lâhistoire vĂ©ritable, comme le savent les gens de la montagne ardĂ©choise et leurs voisins du pays du MĂ©zenc, est un peu moins simple.
La « source scientifique » vient du Mézenc à quelques kilomÚtres plus haut dans un bois.
Cette fameuse source, est celle de lâAigue NĂšgre (nommĂ© et prononcĂ© « aiguenaĂŻre » localement)
Comment dĂ©finir la source dâune riviĂšre ?
Voici les critĂšres modernes de dĂ©finition de la source dâune riviĂšre : câest lâendroit le plus Ă©loignĂ© de lâembouchure, le plus Ă©levĂ© en altitude, dont le cours dâeau a le plus fort dĂ©bit, enfin dont le bassin versant est le plus important. Si on rĂ©unit tous ces critĂšres, on sâaperçoit que câest le premier affluent de la Loire, lâAiguenaĂŻre qui rĂ©unit tous ces critĂšres.
Altitude: Aigue NĂšgre 1420 mĂštres vs Loire 1404 mĂštres
Longueur : Aigue NĂšgre 4,6 kms vs Loire 2,5 kms
Bassin versant : Aigue NÚgre 7,1 km2 vs Loire 3,8 km2
DĂ©bit (moyen)Â : Aigue NĂšgre 300 1/sec. vs Loire 155 l/sec
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LâAigue NĂšgre (en occitan vivaro-alpin Aigeneyre, littĂ©ralement « Eau noire ») est un ruisseau français qui prend sa source dans le dĂ©partement de lâArdĂšche Ă 1 420 m dâaltitude. Il traverse la commune de Sainte-Eulalie.
Prenant sa source dans une lande de bruyĂšre au nord du mont Gerbier-de-Jonc, il est considĂ©rĂ© depuis des siĂšcles par les autochtones comme le premier affluent de la Loire quâil rejoint sur sa rive droite, au pied du mont Gerbier-de-Jonc aprĂšs 4,6 km de course (le fleuve en a alors parcouru 2,5).
Du point de vue purement hydrographique, sa vallĂ©e Ă©tant plus longue, sa pente plus douce, et son dĂ©bit plus important que ceux de lâillustre cours dâeau, lâAigue NĂšgre doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme « lâeau mĂšre » et donc le vĂ©ritable fleuve nommĂ© « Loire ».
Pour des considĂ©rations pratiques, touristiques, notamment la proximitĂ© avec le mont Gerbier-de-Jonc, on a prĂ©fĂ©rĂ© nommer « Loire » le cours dâeau issu du bassin de rĂ©ception du flanc sud du mont Gerbier-de-Jonc, lâusage est restĂ© et a Ă©tĂ© entĂ©rinĂ© par les cartographes et gĂ©ographes.
Et on a donc donnĂ© le nom dâAigue NĂšgre aux premiers kilomĂštres de la vĂ©ritable Loire hydrographique en raison des teintes noires de ses eaux, dues Ă la prĂ©sence de roches volcaniques. Il ne faut en effet pas oublier que les Ă©ruptions Ă©taient frĂ©quentes dans la rĂ©gion il y a 12 000 ans.
La diffĂ©rence gĂ©ographique est anecdotique : ces sites sont tous deux situĂ©s sur la commune de Sainte-Eulalie. Mais pour ces passionnĂ©s de leur rĂ©gion, câest peut-ĂȘtre lâoccasion de mettre le doigt sur une fausse vĂ©ritĂ©, vieille de plusieurs siĂšcles voire millĂ©naires.
La source dâun fleuve, ce nâest pas quâune affaire scientifique
Faut-il donc réécrire les manuels scolaires ?
Certainement pas,car la source dâun fleuve nâest pas quâaffaire de science. Câest aussi une tradition. Depuis des centaines dâannĂ©es et en tout cas plus de deux millĂ©naires, il est admis que la Loire prend sa source au mont Gerbier-de-Jonc.
Un endroit symbolique oĂč se dresse ce mont si particulier, un repĂšre sur le plateau ardĂ©chois. La source qui pouvait Ă lâĂ©poque gauloise revĂȘtir un caractĂšre religieux a Ă©tĂ© dĂ©fini ici, au pied de ce mont. Il nâĂ©tait pas question de mesurer le dĂ©bit, le bassin versant ou encore lâaltitude de tel ou tel riviĂšre qui constitue la Loire. Et finalement nos ancĂȘtres ne se sont trompĂ©s que de quelques kilomĂštres.
La Loire prend sa source au mont Gerbier de Jonc
On peut donc continuer Ă dire que la Loire, le plus grand fleuve de France prend sa source au mont Gerbier-de-Jonc par tradition. On peut mĂȘme sây rendre et dĂ©couvrir au pied du Gerbier la multitude de filets dâeau qui constituent la Loire : les habitants ont appelĂ© ces sources la VĂ©ritable, lâAuthentique, la GĂ©ographique selon que les filets dâeau partaient de leur terrain.
Je me propose de vous conduire Ă lâHydrologique !
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