Le moulin du Gageat
Voici un joli moulin situé à Pujo le Plan, surplombant fièrement le Ludon, il faisait entendre le bruit de ses meules dans toutes les maisons alentours et faisait la fierté de son propriétaire ; un joli moulin certes, mais qui n’a plus d’âme, à quoi sert un moulin qui ne tourne plus.
Son histoire :
- le 06 juin 1830, l’ingénieur ordinaire Dartigues du corps royal des ponts et chaussées dresse un procès-verbal de commodo et d’incommodo ; enquête préalable effectuée par l'Administration, avant la prise de certaines décisions (déclaration d'utilité publique en matière d'expropriation, etc.).
Dans ce document, on peut lire que « le moulin existant est obligé de chaumer trois ou quatre jours par semaine en période d’été, tandis qu’à l’emplacement de la nouvelle usine, les eaux du même ruisseau y sont constamment abondantes et y permettrons de moudre continuellement et en toute saison ».
L’ingénieur est donc très favorable à la construction de ce nouveau moulin pour le bien des habitants de la commune de Pujo le Plan.
- le 24 septembre 1830, l’ingénieur ordinaire Laval de l’inspection des ponts et chaussées de Mont de Marsan établit un rapport technique détaillé sur la construction d’un moulin à farine à deux tournants sur le ruisseau le Ludon, commune de Pujo le Plan.
Dans ce document, toutes les caractéristiques techniques du barrage sont définies avec précision. La dimension des vannes de décharge, des vannes mobiles et du canal de fuite figurent dans ce rapport :
On peut y lire également ce paragraphe : « D’après un acte notarié à la date du 28 mai 1830,et qui a été mis sous les yeux du soussigné en présence de l’adjoint au maire de la commune, les Sieurs Jean Dufau, Dominique Bonnet, Joseph Sarraute, Barthélémy Duvignau et Jean Glize du Ferrine lui concèdent moyennant la somme de 10 sous pour chacun, le droit d’exhausser à perpétuité les eaux du Ludon pour alimenter son usine, sous condition expresse que ces eaux n’en viennent à déborder dans leurs forêts.
- le 29 novembre 1830, La préfecture des Landes produit une ordonnance de concession et donne l’autorisation de construction du moulin au Sieur Etienne Glize.
- le 03 juin 1831, une ordonnance du Roi Louis-Philippe confirme alors l’autorisation de sa construction. ainsi après de nombreuses démarches longues et compliquées il voit ainsi vu le jour, le vieux moulin du château n’étant plus suffisant pour moudre le grain de la commune.
- en 1832 les enduits externes sont signés par un artisan ; ce qui marque sans doute le début de l’activité de la meunerie.
Las, ses cliquetis se sont arrêtés en 1943 lorsque le pont sur le Ludon a sauté.
Il représentait un lieu d’échange commercial et social, il ne restait plus rien qu’un témoin du temps passé, soupirant, pas assez rentable. Depuis, on ne l’entend plus aux alentours à part peut-être ses vieux os qui vieillissent et qui craquent de temps en temps.
Sa restauration :
Racheté quasi en ruine, les nouveaux propriétaires le restaure alors sur plusieurs décennie.
- en 1983 la restauration commence par la toiture du moulin puis de la grange attenante pour la « mise à sec » permettant la suite des travaux avec plus de sérénité.
- en 2015 quelques meules, pesant pour chacune d’elles environ 750 kilos (soit au total 4,5 tonnes de surcharge) devront être ôtées pour alléger la structure de l’édifice. ; des poutres et solivages datant de 1896 seront refait. Seule un meule gisante de 800 kg restera en place
- en 2016 les huisseries subiront le même sort à savoir leur restauration.
- de 2015 à 2017 les enduits à la chaux seront effectués