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Sous les pavés, la plage ! EarthCache

Hidden : 12/17/2023
Difficulty:
4 out of 5
Terrain:
1.5 out of 5

Size: Size:   other (other)

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Geocache Description:


Sous les pavés, la plage ! 

 

La commune de Jausiers bénéficie d'une proximité avec trois carrières de marbre d’âge jurassique supérieur (161 à 145 Millions d'années) :

  • le marbre vert des Alpes ou vert Maurin, ancienne brèche à éléments calcaires blancs et péridotite vert sombre intensément déformée et métamorphosée lors du plissement alpin.
  • les marbres rose et/ou vert de Serennes.
  • le marbre rose de Guillestre, calcaire noduleux rouge à rose. Il est riche en coquilles d’ammonites surtout visibles dans des dalles striées et polies. 

C'est ce dernier marbre dont des blocs ont été choisis pour équiper le pavement de la place principale de Jausiers, car il est le seul dont les carrières ont été exploitées jusqu’au XXI° siècle, la plupart des autres exploitations cessant avec la seconde guerre mondiale.

À la découverte des ammonites

Dans le monde des fossiles, les ammonites occupent une place prépondérante. En effet ce gigantesque groupe de céphalopodes à colonisé pendant plus de 300 millions d'années la totalité des océans du globe, développant une multitude de formes et d'espèces (plusieurs dizaines de milliers) dont la liste demeure encore aujourd'hui largement incomplète.

Si elles comptent parmi les fossiles les plus familiers en raison de leur abondance, elles ont aussi un intérêt paléontologique majeur. En effet leur succession dans le temps permet, de manière parfois très fine, la datation de nombreux terrains sédimentaires marins de l'ère secondaire.

Du vestige fossile à l'animal d'une autre ère

Disparues il y a plus de 60 millions d'années, les ammonites ne nous sont parvenues qu’une fois fossilisées, ce qui a entraîné la destruction de toutes les parties charnues de l'animal (organes, chair, peau, muscle...). Les chercheurs ne les connaissent donc qu'à partir de leur coquille.

Les ammonites sont étroitement liées à la famille des pieuvres, seiches, calamars et du nautile - unique céphalopode actuel à coquille externe - qui vit encore de nos jours au Sud-Ouest de l'océan Pacifique entre 100 et 400 mètres de fond. Ce voyageur des origines constitue une source précieuse de renseignements concernant la nature et le mode de vie des ammonites.

D'une manière générale, les céphalopodes (pieds autour de la tête) représentent la branche la plus évoluée des mollusques, développant un véritable “cerveau” (masse nerveuse céphalique), associé à de remarquables organes sensoriels (yeux comparables à ceux des vertébrés), de protection (poche à encre), ou de préemption (bras ou tentacules munis de ventouses).

Véritable “fossile vivant”, ses plus anciens représentants remontent au début de l'ère primaire (cambrien - 550 millions d'années). Mais c'est à l'Ordovicien (- 470 millions d'années) qu'ils connaîtront leur apogée développant plus de 700 genres répartis au sein d'une grande variabilité de formes. La plupart s'éteignent pourtant lors de la crise permienne (- 230 millions d'années) en même temps que 70 % des espèces vivant alors sur la surface du globe.

Reconstitution d'un céphalopode disparu depuis 65 millions d'années

Des coupes longitudinales pratiquées sur des coquilles d'ammonites ont permis d’en identifier les différents éléments internes, et par comparaison au nautile, d'imaginer la position et les caractéristiques des organes de l'animal.

La coquille d'une ammonite est essentiellement formée d'aragonite (carbonate de calcium), son organisation interne présente plusieurs compartiments qui se développent par sécrétion au fur et à mesure de la croissance de l'animal. Elle présente trois parties essentielles :

  1. Le phragmocône : partie remplie d'un mélange gazeux et divisée en loges successives séparées par des cloisons
  2. Le siphon : sorte de tube ventral creux
  3. La chambre d'habitation : occupée par le corps de l'animal, qui peut parfois se prolonger en rostre

 

Approche du mode de vie des ammonites

 

Le déplacement

Très complexe chez les céphalopodes à coquilles, il présente en fait une double composante :

  • La mobilité latérale résulte d'une série d'absorptions puis de projections d'eau sous pression induisant ainsi un mouvement horizontal par à coup (propulsion à réaction)
  • Le déplacement vertical, nettement plus délicat, s'apparente au principe des ballast des sous-marins. La partie cloisonnée joue le rôle de flotteur, elle est entièrement desservie par le siphon (tube ventral) lequel permet des échanges entre l'eau du milieu extérieur et un gaz azoté pouvant être sécrété par l'ammonite. Le phragmocône peut donc se remplir successivement d'eau ou de gaz, induisant ainsi une variation de densité de l'ammonite, directement responsable de ses mouvements ascendants ou descendants dans le milieu marin.

 

Les techniques de protection 

Les ammonites connurent un nombre important de prédateurs (reptiles marins, requins, poissons...) dont le principal était l’ichthyosaure, reptile marin carnivore pouvant atteindre une longueur de 20 mètres.  

 

Elles développèrent des techniques de protection (fuite ou défense), prioritairement basées sur la morphologie générale de leur coquille, et notamment son ornementation.

L'ornementation constitue l'ensemble des reliefs situés sur la partie externe des coquilles.

Des coquilles épaisses et assorties d'une puissante ornementation (côtes saillantes, tubercules...) conféraient une protection efficace contre les attaques extérieures. À l'origine, les tubercules noduleux se prolongeaient systématiquement par de longues épines.

À l'inverse, d'autres coquilles totalement dépourvues d'ornementation diminuaient considérablement la résistance à l'eau pour élaborer des formes hydrodynamiques permettant des déplacements rapides lors de la fuite.


Classification des ammonites et différenciation évolutive des grands groupes

Chez les ammonites, la ligne de suture se caractérise par une série de courbes sinueuses correspondant à l'insertion de chacune des cloisons sur la paroi interne de la coquille.

Cette ligne de suture revêt une importance considérable car elle détermine la classification des ammonites.

C'est en général une ligne ondulée : les ondulations concaves vers l'ouverture reçoivent le nom de “lobes”, les ondulations convexes sont appelées “selles”.

 

On distingue trois types de sutures fondamentales :

lignes de suture gognatitiques : il s'agit de la ligne de suture la plus simple caractéristique des ammonites ancestrales primitives. 

 

lignes de suture cératitiques : constituées de selles arrondies et de lobes denticulés. Ce type de suture apparaît dès le primaire mais devient surtout caractéristique de la quasi-totalité des ammonites au début du secondaire (Trias).

lignes de suture ammonitiques : constituées de nombreux selles et lobes finement découpés en éléments plus petits, c'est la ligne la plus complexe, prédominant au milieu de l'ère secondaire jusqu'au tertiaire. Cette complexification de la ligne de suture, et donc des cloisons, a permis au cours du temps un renforcement de la coquille sans pour autant nécessiter une augmentation de son épaisseur, ce qui l' aurait alourdie.

 

 

Pour la petite histoire

Les Égyptiens assimilèrent les ammonites aux cornes de bélier du dieu Amon, d'où l'origine étymologique leur nom. 

 

Depuis, la franchise Pokémon, introduite au Japon en 1996, propose un concept de capture et d'entraînement de 150 espèces de créatures imaginaires, dont Amonita et Amonistar qui apparaissent dans une collection de jeux vidéo, cartes, et autres produits dérivés.


Source : “Provence, paradis des géologues” de Luc Ebbo.


Questions

Question 1 - Quel a été l’animal marin à l’origine des plus importantes déductions sur le mode de vie des ammonites ?

Question 2 - Maintenant identifiez sur le sol ou sur le banc de marbre de la place une ammonite. Regardez-la avec attention pour examiner la ligne de suture correspondant à l’insertion de chacune des cloisons sur la paroi de la coquille. Pouvez-vous dire à quelle classification de lignes de suture elle appartient ? Par conséquent, pensez-vous que ces ammonites font partie de la première ou plutôt de la dernière évolution de l’espèce ?

Question 3 (option) : une photo de vous ou d’un objet vous appartenant avec un élément caractéristique de cet endroit serait appréciée.

Loguez cette cache "Found it" et envoyez-moi vos propositions de réponses soit via mon profil, soit via la messagerie geocaching.com (Message Center), et je vous contacterai en cas de problème.Une EarthCache consiste en une leçon de géologie, qui nécessite une visite sur un lieu géologique unique. Les EarthCaches n'ont pas de contenant ou de logbook.

 

UK 

Under the paving stones, the beach!

The commune of Jausiers is close to three marble quarries dating from the Upper Jurassic period (161 to 145 million years ago):

  • Vert des Alpes or vert Maurin marble, an ancient breccia with white limestone elements and dark green peridotite that was intensely deformed and metamorphosed during Alpine folding.
  • the pink and/or green marbles of Serennes.
  • Guillestre pink marble, a nodular red to pink limestone. It is rich in ammonite shells, particularly visible in the striated and polished slabs. 

Blocks of this marble were chosen for the paving of the main square in Jausiers, as it is the only one whose quarries were exploited until the 21st century, most of the other quarries having ceased operations after the Second World War.

 

Discovering ammonites

Ammonites occupy a prominent place in the world of fossils. For over 300 million years, this gigantic group of cephalopods colonised all the world's oceans, developing a multitude of forms and species (several tens of thousands), the list of which is still largely incomplete.

While they are among the most familiar fossils because of their abundance, they are also of major palaeontological interest. Their succession in time allows us to date many marine sedimentary terrains from the secondary era, sometimes with great precision.

 

From fossil remains to animals from another era

Ammonites disappeared over 60 million years ago and only reached us once they had been fossilised, which meant the destruction of all the fleshy parts of the animal (organs, flesh, skin, muscle, etc.). Researchers therefore know them only from their shells.

Ammonites are closely related to the family of octopuses, cuttlefish, squid and the nautilus - today's only cephalopod with an external shell - which still lives in the south-western Pacific Ocean at depths of between 100 and 400 metres. This traveller of origins is a valuable source of information about the nature and way of life of ammonites.

Generally speaking, cephalopods (feet around the head) represent the most advanced branch of molluscs, developing a real "brain" (cephalic nervous mass), associated with remarkable sensory organs (eyes comparable to those of vertebrates), protection (ink sacs) or preemption (arms or tentacles fitted with suction cups).

A veritable "living fossil", its oldest representatives date back to the beginning of the primary era (Cambrian - 550 million years ago). But it was in the Ordovician period (470 million years ago) that they reached their peak, developing more than 700 genera in a wide variety of forms. However, most of them became extinct during the Permian crisis (230 million years ago), at the same time as 70% of the species then living on the surface of the globe.

 

Reconstruction of a cephalopod that disappeared 65 million years ago

Longitudinal sections taken from ammonite shells have made it possible to identify the various internal components and, by comparison with the nautilus, to imagine the position and characteristics of the animal's organs.

The shell of an ammonite is essentially made up of aragonite (calcium carbonate), and its internal organisation has several compartments that develop by secretion as the animal grows. It has three essential parts:

  • The phragmocone: part filled with a gaseous mixture and divided into successive chambers separated by partitions.
  • The siphon: a sort of hollow ventral tube
  • The living chamber: occupied by the animal's body, which can sometimes extend into a rostrum.

 

An approach to the way of life of ammonites

Movement

Movement is highly complex in cephalopods with shells, and in fact has two components:

Lateral mobility results from a series of absorptions and then projections of water under pressure, inducing horizontal movement in fits and starts (jet propulsion).

Vertical movement, which is much more delicate, is similar to the principle of submarine ballast tanks. The partitioned part acts as a float and is served entirely by the siphon (ventral tube), which allows exchanges between water from the outside environment and a nitrogenous gas that may be secreted by the ammonite. The phragmocone can therefore fill successively with water or gas, inducing a variation in the ammonite's density, which is directly responsible for its upward or downward movements in the marine environment.

Protection techniques 

Ammonites have known a large number of predators (marine reptiles, sharks, fish, etc.).

The main one was the ichthyosaur, a carnivorous marine reptile that could grow up to 20 meters long.

They developed protection techniques (escape or defence), based primarily on the general morphology of their shells, and in particular their ornamentation.

The ornamentation consists of all the reliefs on the outside of the shells.

Thick shells with powerful ornamentation (protruding ribs, tubers, etc.) provided effective protection against external attacks. Originally, nodular tubercles were systematically extended by long spines.

Conversely, other shells that were completely devoid of ornamentation considerably reduced resistance to water and developed hydrodynamic shapes that allowed them to move quickly when fleeing.

 

Ammonite classification and evolutionary differentiation of the major groups

In ammonites, the suture line is characterised by a series of sinuous curves corresponding to the insertion of each of the partitions on the inner wall of the shell.

This suture line is of considerable importance because it determines the classification of ammonites.

It is generally an undulating line: concave undulations towards the opening are called "lobes", convex undulations are called "saddles".

 

There are three basic types of suture:

gognatitic suture lines: this is the simplest suture line characteristic of primitive ancestral ammonites.


 

Ceratitic suture lines: consisting of rounded saddles and denticulated lobes. This type of suture appeared as early as the Primary Period, but became characteristic of almost all ammonites at the beginning of the Secondary Period (Triassic).

Ammonitic suture lines: made up of numerous saddles and lobes finely cut into smaller elements, this is the most complex line, predominating from the middle of the Secondary Era to the Tertiary. This increase in the complexity of the suture line, and therefore of the partitions, enabled the shell to be strengthened over time without requiring an increase in its thickness, which would have made it heavier.

A little history

The Egyptians likened ammonites to the ram's horns of the god Amon, hence the etymological origin of their name.

Since then, the Pokémon franchise, introduced in Japan in 1996, has offered a concept of capturing and training 150 species of imaginary creatures, including Amonita and Amonistar, which appear in a collection of video games, cards and other merchandising products.

 

Source: "Provence, a geologist's paradise" by Luc Ebbo.

 

Questions

Question 1 - What was the marine animal that led to the most important deductions about the way ammonites lived?

Question 2 - Now identify an ammonite on the ground or on the marble bench in the square. Look at it carefully to examine the suture line corresponding to the insertion of each of the partitions on the shell wall. Can you tell which classification of suture lines it belongs to? Consequently, do you think that these ammonites belong to the first or rather the last evolution of the species?

Question 3 (optional): A photo of yourself or an object belonging to you with a characteristic feature of this place would be appreciated.

 

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An EarthCache is a geology lesson that requires a visit to a unique geological site. EarthCaches have no container or logbook.

 

Additional Hints (No hints available.)