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Une botte 👱 sur la balade des hĂ©rissons Traditional Cache

Hidden : 11/27/2023
Difficulty:
1.5 out of 5
Terrain:
2 out of 5

Size: Size:   other (other)

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Geocache Description:


LĂ -bas, derriĂšre les collines oĂč l’aubĂ©pine fleurit
non loin de cet endroit oĂč la riviĂšre dĂ©vie,
au beau milieu d’un champ qu’on ne cultive plus,
se dresse une étrange silhouette oubliée et perdue.
Les bras ouverts, les yeux pointés
sur des feuillages lointains,
ce n’est pas un paysan, seul au travail,
ce bonhomme, cette silhouette,
pas un chasseur ayant perdu son chien
.

  

Cette ombre, c’est un vieil Ă©pouvantail,
mĂȘme pas un homme, moins qu’une marionnette.
On pourrait l’appeler Alphonse, Henri ou Salomon,
mais comme personne jamais ne lui parle, Ă  quoi bon.
ChargĂ© d’effrayer les oiseaux alentours,
on l’a plantĂ© ici depuis toujours.
« Toujours », Ă©videmment, ce n’est pas vrai
mais tout ce temps paraßt une éternité.
Sur ses pieds,

on a récupéré deux vieilles bottes en caoutchouc trouées.
Pour ses mains, deux gants bourrés de crin.
Sa veste rouge, aux gros boutons dorés,
a servi dans la fanfare d’un village des environs,
Ă  un ancien qui jouait du cornet Ă  pistons.
Son large chapeau, déchiré en lambeaux,
couvre une passoire qui lui sert de tĂȘte.
Pour faire ses yeux, on a taillé deux rondelles de bouleau,
et pour ses dents, des morceaux d’assiettes.

Avant, les corbeaux le craignaient,
les merles le fuyaient
en l’apercevant ainsi plantĂ©,
les Ă©tourneaux l’évitaient,
mĂȘme les hirondelles, dans les parages, ne se posaient jamais.
C’était avant,
lorsque poussait dans ce grand champ,
autre chose que des chardons et du chiendent.
C’était au dĂ©but, il y a longtemps,
les choses ont bien changé maintenant.

Avant, les corbeaux le craignaient,
les merles le fuyaient
en l’apercevant ainsi plantĂ©,
les Ă©tourneaux l’évitaient,
mĂȘme les hirondelles, dans les parages, ne se posaient jamais.
C’était avant,
lorsque poussait dans ce grand champ,
autre chose que des chardons et du chiendent.
C’était au dĂ©but, il y a longtemps,
les choses ont bien changé maintenant.

À prĂ©sent, les Ă©paulettes fanĂ©es de sa veste en guenilles,
son chapeau, ses bras écartés, son uniforme de pacotille,
plus un seul oiseau ne les redoute jamais.
Lui qui Ă©tait plus fier qu’un gĂ©nĂ©ral d’armĂ©e,
protecteur de ce champ, son territoire

n’est mĂȘme plus l’ombre d’un guerrier,
et ne sert plus Ă  rien que de pauvre perchoir.
VoilĂ  pourquoi, le vieil Ă©pouvantail pleure.
De vraies larmes !
Des salées, des rondes, qui coulent sur son visage rouillé,
qui évitent ses dents en assiettes ébréchées.

​​​​​​

Ce sont les larmes d’un humain,
ni celles d’un Ă©pouvantail, ni celles d’un gros pantin.
Et ses lamentations sont celles d’un malheureux :
— Je suis si vieux, si vieux

Éloigner les oiseaux, les faire dĂ©guerpir, je n’ai jamais rien fait de mieux.
Mais à jouer les sentinelles, à défendre cette parcelle,
je n’ai pas rĂ©ussi Ă  me faire un ami !
Un inutile, voilĂ  ce que je suis.
Je me sens si seul et j’ai si peur de n’avoir rien de ma vie.

— Pas d’amis ?!
Quelle plaisanterie !
Nous on t’aime ! chante alors une hirondelle.
— Un inutile, dis-tu ?
Mais pour nous, sais-tu
que tes bras sont les plus doux ? !
ajoute doucement un coucou.
— On t’adore ! scandent ensemble
d’autres oiseaux qui se rassemblent
de tous les arbres, de tous les rochers de la contrée.
— Pour nous reposer, tu es notre prĂ©fĂ©ré !
— Tu pourrais nous demander n’importe quoi,
on le ferait immédiatement pour toi !

— Alors emmenez-moi ! Loin d’ici !
supplie le vieil Ă©pouvantail, entre deux sanglots.
— Comment ? Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ?
s’étonnent en chƓur les pies, les mĂ©sanges,
les chardonnerets et les loriots.
— Emmenez-moi !
Pas pour voir la mer ou la muraille de Chine,
pas visiter l’Afrique,
simplement de l’autre cĂŽtĂ© de ces collines,
ce serait magnifique !
Emmenez-moi !
S’il vous plaĂźt, s’il vous plaĂźt ! rĂ©pĂšte-t-il encore.
Puisque vous vous dites mes amis, alors,
emmenez-moi ailleurs avant que je meure !
Cette nuit-lĂ , tous les oiseaux tiennent conseil.
Dans aucun nid on ne dort, on a autre chose dans la tĂȘte.
On discute jusqu’au lever du soleil,
c’est dĂ©cidĂ©, il faut tenir la promesse faite.
Pas six, pas cent, pas mille

Au matin de ce jour de printemps,
un nuage entier de deux cent mille oiseaux
s’agrippe le plus dĂ©licatement
Ă  un Ă©pouvantail pas plus lourd qu’un roseau.
Et il Ă©clate d’un rire Ă©merveillĂ© d’enfant,
lorsqu’il dĂ©colle doucement de son champ.
Ému, il voit la riviùre au-delà de ce qu’il en connaüt.
Les cimes des arbres, le champ aussi oĂč on l’avait plantĂ©.
— Regarde, toi qui veut voir les collines et derriùre,
Il n’y a vraiment rien d’extraordinaire !
D’autres champs, plus petits ou plus grands, tous oubliĂ©s,
encore la riviĂšre, plus large au bord, les mĂȘmes bosquets !
C’est tout !

 

— C’est magnifique ! Emmenez-moi encore,
allez
 par ici, et aussi par là !
— Tu trouves, vraiment ? s’étonnent les oiseaux.
— Oui, c’est magique ! Encore par là-bas !
Il vole ainsi des heures. Des heures

Ses amis se relaient pour ne jamais avoir Ă  le poser.
Et puis tout à coup, il l’aperçoit !
Elle est dans un champ. Il sent son cƓur qui bat.

 

— Descendez, s’il vous plaüt ! se met-il à crier.
MĂȘme sans chapeau, avec ses cheveux en chiffons,
MĂȘme sans veste, dans sa blouse bleue en nylon,
mĂȘme si ses yeux sont de gros bouchons en plastique,
mĂȘme si sa bouche n’est qu’un vieux rĂąteau antique

Elle lui ressemble tellement, tellement !
Elle aussi écarte les bras depuis si longtemps !

 

 

Les oiseaux, exactement comme il faut, face à elle le déposent.
Ils roucoulent, claquettent, sifflent, jasent, piaillent

et puis se taisent.
Les deux Ă©pouvantails n’ont pas besoin de l’aide des oiseaux.
Cella se passe en un instant, sans le moindre mot.
Ni lui, qu’on n’appelait jamais, ni elle, qui n’a pas de nom

leurs bras se referment Ă  jamais,
l’un sur l’autre, pour de bon.
 

Ils sont toujours lĂ -bas, quelque part dans un champ.
C’est un arbre aux deux troncs enlacĂ©s Ă  prĂ©sent.
Sa ramure est immense et abrite les amours
de deux cent mille oiseaux qui s’y posent souvent.
Cet arbre est lĂ  pour longtemps, Ă  jamais,
Un « toujours » qui mesure plus que l’éternitĂ©.

 

 

Additional Hints (Decrypt)

Zba Ă©cbhinagnvy n creqh fn obggr, cbhirm ibhf wrgre ha brvy 😀

Decryption Key

A|B|C|D|E|F|G|H|I|J|K|L|M
-------------------------
N|O|P|Q|R|S|T|U|V|W|X|Y|Z

(letter above equals below, and vice versa)