Une botte đą sur la balade des hĂ©rissons Traditional Cache
Une botte 👢 sur la balade des hĂ©rissons
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Difficulty:
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Terrain:
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Size:  (other)
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LĂ -bas, derriĂšre les collines oĂč lâaubĂ©pine fleurit
non loin de cet endroit oĂč la riviĂšre dĂ©vie,
au beau milieu dâun champ quâon ne cultive plus,
se dresse une étrange silhouette oubliée et perdue.
Les bras ouverts, les yeux pointés
sur des feuillages lointains,
ce nâest pas un paysan, seul au travail,
ce bonhomme, cette silhouette,
pas un chasseur ayant perdu son chienâŠ.
 Â
Cette ombre, câest un vieil Ă©pouvantail,
mĂȘme pas un homme, moins quâune marionnette.
On pourrait lâappeler Alphonse, Henri ou Salomon,
mais comme personne jamais ne lui parle, Ă quoi bon.
ChargĂ© dâeffrayer les oiseaux alentours,
on lâa plantĂ© ici depuis toujours.
« Toujours », Ă©videmment, ce nâest pas vrai
mais tout ce temps paraßt une éternité.
Sur ses pieds,
on a récupéré deux vieilles bottes en caoutchouc trouées.
Pour ses mains, deux gants bourrés de crin.
Sa veste rouge, aux gros boutons dorés,
a servi dans la fanfare dâun village des environs,
Ă un ancien qui jouait du cornet Ă pistons.
Son large chapeau, déchiré en lambeaux,
couvre une passoire qui lui sert de tĂȘte.
Pour faire ses yeux, on a taillé deux rondelles de bouleau,
et pour ses dents, des morceaux dâassiettes.
Avant, les corbeaux le craignaient,
les merles le fuyaient
en lâapercevant ainsi plantĂ©,
les Ă©tourneaux lâĂ©vitaient,
mĂȘme les hirondelles, dans les parages, ne se posaient jamais.
CâĂ©tait avant,
lorsque poussait dans ce grand champ,
autre chose que des chardons et du chiendent.
CâĂ©tait au dĂ©but, il y a longtemps,
les choses ont bien changé maintenant.
Avant, les corbeaux le craignaient,
les merles le fuyaient
en lâapercevant ainsi plantĂ©,
les Ă©tourneaux lâĂ©vitaient,
mĂȘme les hirondelles, dans les parages, ne se posaient jamais.
CâĂ©tait avant,
lorsque poussait dans ce grand champ,
autre chose que des chardons et du chiendent.
CâĂ©tait au dĂ©but, il y a longtemps,
les choses ont bien changé maintenant.
àprésent, les épaulettes fanées de sa veste en guenilles,
son chapeau, ses bras écartés, son uniforme de pacotille,
plus un seul oiseau ne les redoute jamais.
Lui qui Ă©tait plus fier quâun gĂ©nĂ©ral dâarmĂ©e,
protecteur de ce champ, son territoireâŠ
nâest mĂȘme plus lâombre dâun guerrier,
et ne sert plus Ă rien que de pauvre perchoir.
VoilĂ pourquoi, le vieil Ă©pouvantail pleure.
De vraies larmes !
Des salées, des rondes, qui coulent sur son visage rouillé,
qui évitent ses dents en assiettes ébréchées.
ââââââ
Ce sont les larmes dâun humain,
ni celles dâun Ă©pouvantail, ni celles dâun gros pantin.
Et ses lamentations sont celles dâun malheureux :
â Je suis si vieux, si vieuxâŠ
Ăloigner les oiseaux, les faire dĂ©guerpir, je nâai jamais rien fait de mieux.
Mais à jouer les sentinelles, à défendre cette parcelle,
je nâai pas rĂ©ussi Ă me faire un ami !
Un inutile, voilĂ ce que je suis.
Je me sens si seul et jâai si peur de nâavoir rien de ma vie.
â Pas dâamis ?!
Quelle plaisanterie !
Nous on tâaime ! chante alors une hirondelle.
â Un inutile, dis-tu ?
Mais pour nous, sais-tu
que tes bras sont les plus doux ? !
ajoute doucement un coucou.
â On tâadore ! scandent ensemble
dâautres oiseaux qui se rassemblent
de tous les arbres, de tous les rochers de la contrée.
â Pour nous reposer, tu es notre prĂ©fĂ©rĂ©Â !
â Tu pourrais nous demander nâimporte quoi,
on le ferait immédiatement pour toi !
â Alors emmenez-moi ! Loin dâici !
supplie le vieil Ă©pouvantail, entre deux sanglots.
â Comment ? Quoi ? Quâest-ce que tu dis ?
sâĂ©tonnent en chĆur les pies, les mĂ©sanges,
les chardonnerets et les loriots.
â Emmenez-moi !
Pas pour voir la mer ou la muraille de Chine,
pas visiter lâAfrique,
simplement de lâautre cĂŽtĂ© de ces collines,
ce serait magnifique !
Emmenez-moi !
Sâil vous plaĂźt, sâil vous plaĂźt ! rĂ©pĂšte-t-il encore.
Puisque vous vous dites mes amis, alors,
emmenez-moi ailleurs avant que je meure !
Cette nuit-lĂ , tous les oiseaux tiennent conseil.
Dans aucun nid on ne dort, on a autre chose dans la tĂȘte.
On discute jusquâau lever du soleil,
câest dĂ©cidĂ©, il faut tenir la promesse faite.
Pas six, pas cent, pas milleâŠ
Au matin de ce jour de printemps,
un nuage entier de deux cent mille oiseaux
sâagrippe le plus dĂ©licatement
Ă un Ă©pouvantail pas plus lourd quâun roseau.
Et il Ă©clate dâun rire Ă©merveillĂ© dâenfant,
lorsquâil dĂ©colle doucement de son champ.
Ămu, il voit la riviĂšre au-delĂ de ce quâil en connaĂźt.
Les cimes des arbres, le champ aussi oĂč on lâavait plantĂ©.
â Regarde, toi qui veut voir les collines et derriĂšre,
Il nây a vraiment rien dâextraordinaire !
Dâautres champs, plus petits ou plus grands, tous oubliĂ©s,
encore la riviĂšre, plus large au bord, les mĂȘmes bosquets !
Câest tout !
Â
â Câest magnifique ! Emmenez-moi encore,
allez⊠par ici, et aussi par là  !
â Tu trouves, vraiment ? sâĂ©tonnent les oiseaux.
â Oui, câest magique ! Encore par lĂ -bas !
Il vole ainsi des heures. Des heuresâŠ
Ses amis se relaient pour ne jamais avoir Ă le poser.
Et puis tout Ă coup, il lâaperçoit !
Elle est dans un champ. Il sent son cĆur qui bat.
Â
â Descendez, sâil vous plaĂźt ! se met-il Ă crier.
MĂȘme sans chapeau, avec ses cheveux en chiffons,
MĂȘme sans veste, dans sa blouse bleue en nylon,
mĂȘme si ses yeux sont de gros bouchons en plastique,
mĂȘme si sa bouche nâest quâun vieux rĂąteau antiqueâŠ
Elle lui ressemble tellement, tellement !
Elle aussi écarte les bras depuis si longtemps !
Â
Â
Les oiseaux, exactement comme il faut, face à elle le déposent.
Ils roucoulent, claquettent, sifflent, jasent, piaillentâŠ
et puis se taisent.
Les deux Ă©pouvantails nâont pas besoin de lâaide des oiseaux.
Cella se passe en un instant, sans le moindre mot.
Ni lui, quâon nâappelait jamais, ni elle, qui nâa pas de nomâŠ
leurs bras se referment Ă jamais,
lâun sur lâautre, pour de bon.
Â
Ils sont toujours lĂ -bas, quelque part dans un champ.
Câest un arbre aux deux troncs enlacĂ©s Ă prĂ©sent.
Sa ramure est immense et abrite les amours
de deux cent mille oiseaux qui sây posent souvent.
Cet arbre est lĂ pour longtemps, Ă jamais,
Un « toujours » qui mesure plus que lâĂ©ternitĂ©.
Â
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Additional Hints
(Decrypt)
Zba Ă©cbhinagnvy n creqh fn obggr, cbhirm ibhf wrgre ha brvy 😀