AVENT C'EST MAINTENANT... LA MYSTERY MYSTERIEUSE
Un peu d'explications pour débuter :
"Avent c'est Maintenant" est une série d'évents pour le "Calendrier de l'Avent des Addicts Yvelinois" posés par les mystérieux Lutins de Nowel.
Cette cache Letterbox Hybride est publiée lors de ce calendrier de l'avent. Je laisse à votre jugement éclairé d'estimer si cette cache est en lien ou non avec ces events. La boîte ne se trouve évidemment pas aux coordonnées indiquées.
Voici maintenant une petite histoire...
Cette histoire est celle de monsieur Nowel.
Pierre était un vieux monsieur auquel il était bien difficile d'attribuer un âge. Ce n'était pas tant ses rides, qui n'était ni trop nombreuses, ni trop marquées que l'impression générale de maturité qui transpirait en lui. D'aucuns disaient qu'il avait croisé des dragons, cotoyé des peuplades primitives, vécu en autarcie avec des pangolins dans les jungles sans fin du Kaalsifwett , combattu au côté des vikings et assisté à la naissance de Michel Drucker, d'autres que c'était juste un vieux beau prétentieux qui passait plus de temps à se lustrer la barbe et s'astiquer les moustaches qu'à honorer Madame Nowel.
Les avis divergaient et les débats étaient parfois houleux à son sujet, même parmi les lutins chinois qu'il employait dans sa fabrique de jouets. Mais tous sans exception lui portaient un profond respect, tantôt teinté de peur, tantôt d'admiration.
Il faut dire que Pierre s'y entendait en histoires et légendes d'un autre temps et qu'il ne fallait pas insister bien longtemps avant qu'il n'entame d'épiques récits dont la qualité des descriptions et la précision des détails entrainaient à coup sûr une vague de frissons qui vous parcourait l'échine de la nuque à la cinquième lombaire. Nul doute pour certains qu'il devait avoir vécu ces aventures trépidantes, croisés ces peuplades étranges aux coutumes parfois si étonnantes qu'on n'imagine pas qu'elles puissent naître d'un cerveau, aussi imaginatif soit-il, rencontré ces princes et ces redoutables chefs de guerre dont les noms impossibles à répéter inspiraient à eux seuls crainte et respect.
Inlassable, Pierre narrait, encore et encore, à qui voulait l'entendre, ce qui ressemblait à ce qui avait fait de lui, construit années après années, cet homme étrange à l'âge si mystérieux.
Cependant, il y avait une histoire, une aventure pour être tout à fait exact, que Pierre n'avait jamais, au grand jamais, raconté à quiconque. Madame Nowel, dont on n'entendait d'ailleurs que très rarement le son de la voix, n'avait elle-même pas le moindre soupçon concernant cet épisode, insensé voire inimaginable, de la vie de Pierre son époux. Elle en avait pourtant entendu depuis toutes ces années. Tellement entendu qu'elle avait peu à peu sombré dans un lent et progressif mutisme. C'est du moins ce que certaines langues, pas des plus bienveillantes il est vrai, chuchotaient au sortir de la messe à des oreilles, pas des plus respectueuses il est vrai aussi et souvent avides de ragots trop rarement fact-checkés.
Mais nous ne sommes point là pour parler de Madame Nowel ni pour raconter ce que Pierre ne souhaite pas partager. Car Pierre, outre ses récits fabuleux, ne partageait pas grand chose et ne se confiait que peu. Il avait pourtant deux passions, connues de chacun, mais tues de tous : la bière trappiste belge et les énigmes mathématiques.
Il aimait aussi prendre la pose, assis au fond de son fauteuil, le regard lointain, pensif, les sourcils contractés autour d'une glabelle telle un symbole mathématiques, les moustaches fièrement dressées qui semblaient posées en équilibre sur un doigt tendu, impérieux, pointant un philtrum qu'on devinait juste. Il pouvait patienter de longues minutes dans cette position qui n'était pas sans rappeler Calliope, muse de la poésie épique comme chacun le sait, la barbe en plus.
Mais revenons à nos houblons, passion première de Pierre. Dans le vaste univers brassicole, deux termes, souvent confondus, se distinguent par leur richesse historique et leur savoir-faire : la bière d'abbaye et la bière trappiste. La bière d'abbaye, bien qu'inspirée de l'esprit et de la tradition monastique, n'implique pas nécessairement une production éponyme. Le terme trappiste, en revanche, désigne les bières produites au sein d'un monastère trappiste, par ou sous la supervision des moines. Ces boissons houblonnées sont le fruit d'un mode de vie monastique rigoureux, parfois contemplatif, et d'un engagement à l'autosuffisance et l'accueil du voyageur et du pelerin, trouvant ses origines dans les règles de Saint Benoît.
Il est d'ailleurs fascinant d'apprendre, d'une façon générale, mais aussi en particulier qu'au départ, la seule boisson autorisée dans les monastères était l’eau. Avec le temps, les moines ont souhaité, non pas varier les plaisirs, mais tout le moins un peu plus de diversité dans leurs boissons quotidiennes. Ainsi, en 1667, les moines ont obtenu, en plus de l'eau, le droit de consommer du lait, ainsi que «la boisson la plus populaire de la région» dans laquelle ils se trouvaient. Ils ont ainsi commencé à faire du cidre du fait de leur situation géographique qu'il n'est nullement besoin de nommer par peur de froisser quelques esprits chagrins. Par la suite, et comme de par hasard, ils se sont établis dans des régions viticoles où, tout naturellement, ils ont fait du vin. Il leur a ensuite fallut attendre une centaine d'années pour se décider, Alleluiah, à migrer vers des contrées brassicolement reconnues de nos jours. Fidèles à leur devise, Ora et Labora, ils se mettent à faire de la bière. Amen !
Pierre aimait à mélanger ses deux passions.
Tout comme la bière à travers les âges, les énigmes mathématiques n'avaient que peu de secrets pour Pierre. Il suivait avec attention l'avancée des travaux sur la conjoncture de Riemann, non résolue à ce jour, ou de Poincaré. Il relisait encore et encore les publications sur l'hypothèse de Fodge ou l'existence de la théorie de Yang-Mills à propos des théories quantiques des champs. Il n'était pas en reste concernant la conjoncture de Birch et Swinnerton-Dyer et ses courbes elliptiques passionnantes ou même les propriétés des équations de Navier-Stokes à propos du mouvement des fluides. Pour autant, Pierre n'y entendait rien aux mathématiques. Tout juste savait-il résoudre une équation du deuxième degré ou calculer une longueur d'hypoténuse. Mais il aimait ses lectures scientifiques et sans doute aussi un peu l'impression de toute-puissance que procurent ces énigmes abstraites toujours plus complexes et obscures aux yeux du néophyte. Le nombre Pi et sa suite de chiffres sans fin ainsi que la suite de Fibonacci le passionnaient en tous points. Le "Liber Abaci", ouvrage latin, était son livre de chevet. Tout comme pour les mathématiques, Pierre (prononcer πR) s'y entendait assez peu en latin et il lisait en cachette la version traduite, qui y décrit ce qui a conduit à la formulation de la suite de Fibonacci, à savoir la croissance d’une population de lapins. Tout lecteur ayant eu la patience de lire ces lignes juste ici est en droit d'obtenir un indice important : cette énigme n'a aucun lien avec les légendes celtes ou la bière trappiste, ni même avec la reproduction des lapins, pi ou les énigmes mathématiques. Quoique un chouilla quand même pour ce qui est du pénultième, n'en déplaise à ceux qui auraient préféré les lapins ou la reproduction des bières... ou le contraire. Ce qui suit n'a donc pas plus d'intérêt que ce qui précède pour ce qui est de la résolution de cette cache, encore moins la consigne finale concernant Fibonacci, oeuvre farceuse de Nicodème, le lutin taquin. Il faut juste retenir que c'est une histoire de position et un peu de mathématique. Mais si vous êtes arrivés jusqu'ici, nul doute que vous ne craquerez pas aussi près du buffet et que vous lirez les dernières lignes.
Pierre aimait donc mélanger ses deux passions...
Il n'était donc pas rare de le retrouver assoupi, enivré de décimales de Pi et de liquide triplement houblonnée et néanmoins subtilement épicé.
Il laissait alors son imagination, ses connaissances mathématiques et son expérience de la vie s'entremêler avec les saveurs trappistes puissantes du fruit de sa passion houblonnée.
Il s’abandonnait ainsi aux bras de Morphée. Les effluves maltées de sa boisson monastique se mêlaient à l’air ambiant, et dans cet état de légèreté qui l'envahissait, son esprit s’évadait vers un monde de rêves étranges et merveilleux.
Dans un paysage onirique, les nombres prenaient vie. La suite de Fibonacci se déroulait telle une spirale dorée, chaque nombre succédant au précédent dans une danse harmonieuse. Le 1, le 1, le 2, le 3, le 5, le 8… chaque chiffre était un pas dans cette valse infinie, un écho de la beauté inhérente à l’univers mathématiquement parfait.
Parfois, Pi, ce nombre mystérieux et insaisissable, se présentait sous la forme d’un tourbillon hypnotique et infini. Il tournait, tourbillonnait, son mouvement perpétuel rappelant la constance de ce rapport entre le diamètre et la circonférence d’un cercle. Les décimales de Pi s’étendaient à l’infini, comme un chemin sans fin qu'il restait à parcourir.
Les énigmes mathématiques se mêlaient aux décimales dans une danse voluptueuse et se matérialisaient sous la forme de labyrinthes complexes et de puzzles à résoudre. Chaque énigme était un défi, une invitation à explorer les profondeurs de la logique et de la raison. Les solutions se cachaient dans les ombres, attendant d’être découvertes, doucement approchées, prudemment abordées, tendrement enlacées, délicatement caressées et finalement apprivoisées.
Pierre naviguait, heureux, à travers ce paysage de nombres et d’énigmes. Chaque spirale de Fibonacci, chaque tourbillon de Pi, chaque énigme résolue, était une célébration de la beauté et de la complexité des mathématiques. Et même si le réveil était parfois difficile, rond comme une queue de pelle, les talons au milieu des semelles et les lunettes en peau de saucisson, il lui semblait qu'à chaque rêve il touchait du doigt le jour où les mathématiques, en même temps que le monde, avaient pris vie.
Ainsi allait la vie de ce vieux monsieur sans âge. De récits partagés en songes intérieurs, d'aventures racontées en rêves habités, il traversait ainsi les années.
Madame Nowel avait bien compris que peu importait la taille... enfin plutôt le nombre d’aventures que nous vivions ou avions vécues, c'étaient nos rêves intérieurs les plus profonds qui définissaient vraiment qui nous étions. Elle avait compris l’importance de reconnaître et de valoriser nos désirs intérieurs, même s’ils pouvaient sembler imperceptibles ou insignifiants eut égard à nos expériences extérieures ou communément admises et attendues. Sûre de la passion de son mari pour les mystères mathématiques et bien qu'elle le sût être une vraie quiche végane au tofu de bigorneaux en exercices de logique et autres cérébralités algébriques, elle avait alors entrepris d'élaborer une énigme qui mènerait Pierre à un trésor qu'elle avait soigneusement caché. Mais Pierre ne vivait malheureusement que pour les énigmes millénaires jusqu'alors irrésolues et faisait fi du simple calcul opératoire que lui présentait sa femme.
De nombreuses années ont passé et le trésor de Madame Nowel est toujours à sa place. Pierre Nowel n'est plus que l'ombre de lui-même, une de ses passions ayant largement empiété sur la seconde.
Saurez-vous résoudre l'énigme de Madame Nowel ? Elle vous attend avec impatience...
Utilisez la suite de Fibonacci pour résoudre le calcul suivant :
Coordonnées : N 48° 51.aaa E 001° 48.bbb
sachant que
aaa = J03 + J05 + J07 + J09 + J11 - J13 - J15 - J17 - J19 - J21 + J23 + J24
bbb = J02 + J04 + J06 + J08 +J10 - J12 - J14 - J16 - J18 - J20 - J22 + J24
avec toutes les valeurs Jxx ayant 3 digits (comprises entre 100 et 999)
