L'Office de Tourisme Coeur de Bastides vous invite à découvrir son territoire. Au travers du petit patrimoine, de la nature ou des monuments ; nos 43 communes vous dévoilent leurs trésors.
Gaston de Gironde est un militaire français connu pour avoir effectué une charge de cavalerie le 9 septembre 1914 contre des avions allemands.
Né le 3 avril 1873 à Ferrensac dans une famille d'ancienne et haute noblesse, il est issu de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. À la mobilisation de 1914, le lieutenant Gaston de Gironde commande le 2e escadron du 16e Dragons de la 5e division de cavalerie. Il a pour adjoint les lieutenants Henri Calloc'h de Kérillis, de Villelume, Gaudin de Villaine et Ronin.
Le 9 septembre 1914 au soir, il se trouve à quelques kilomètres au sud-ouest de Soissons, à une quinzaine de Pierrefonds, non loin d'un village appelé Mortefontaine dans la ferme de Vaubéron. Son escadron a reçu pour ordre de partir en reconnaissance dans les lignes allemandes en forêt de Villers-Cotterêts. L'escadron est encerclé par les troupes allemandes. Coupés des lignes françaises, sans soutien logistique, les hommes et les chevaux sont épuisés. A 22h, un paysan informe les dragons qu’à environ un kilomètre, à côté du chemin qui mène à Vivières, les Allemands ont installé un parc d’aviation pour la nuit. Huit avions Aviatik y sont gardés par des sentinelles. L’avion est encore rare à cette époque, et de Gironde pense que l’occasion est trop belle. Alors on reprend les chevaux harassés, les hommes se lèvent péniblement, et passent à l’attaque. Le plan est simple : deux pelotons mettront pied à terre et ouvriront le feu sur l’ennemi, pendant qu’un autre chargera les avions.
Gironde ordonne l'assaut et, à 1h30, les 40 cavaliers chargent les avions allemands. De Gironde avec le peloton de Gaudin de Villaine charge à cheval. Les Allemands répondent avec une mitrailleuse installée sur une automobile, les Français sont fauchés tandis que Gironde est mortellement blessé par la mitrailleuse. Plus loin, les corps-à-corps sont terribles. La mitrailleuse est enfin mise hors d’état de nuire. Le chef d'escadrille allemand est également tué lors de l'assaut et Kérillis gravement blessé. Quelques dragons parviennent jusqu’aux avions, à coups de hache ils les détruisent tous. 27 hommes survivent au combat dont 8 blessés.
Ramassé par deux de ses cavaliers, le lieutenant de Gironde est transporté à l’hôpital de campagne que les Allemands ont établi dans le château de Vivières (Aisne), propriété de l'écrivain Henry Bataille. Il y succombe deux heures plus tard, le 10 septembre.
Ce combat est resté dans les mémoires pour sa symbolique : l’armé du passé, la cavalerie, contre l'aviation, fer de lance des armées modernes.
Cette épopée de l’Escadron de Gironde est aujourd'hui saluée par un monument érigé à Hartennes, dans l'Aisne, près du cimetière de Vivières où est enterré le lieutenant Gaston De Gironde. En 2015 la municipalité de Vivières a fait reposer une plaque manquante sur le monument commémorant le fait d’arme de l’Escadron de Gironde en bordure de la D81. Les honneurs sont régulièrement rendus devant ce monument par l’Amicale du 16eme Dragon.
Dans son village natal, Ferrensac, une plaque « côte de l'Escadron de Gironde » commémore aussi ce fait d'arme héroïque de la Première Guerre mondiale qui fait partie de la mémoire locale.
Sources : Mairies de Ferrensac et Vivières
Texte : Office de Tourisme Coeur de Bastides et Musée des Bastides.