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La Résistance stèle à la mémoire d’Ernest Abouly Traditional Cache

Hidden : 9/7/2023
Difficulty:
1.5 out of 5
Terrain:
1.5 out of 5

Size: Size:   small (small)

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Geocache Description:


L'Office de Tourisme Coeur de Bastides vous invite à découvrir son territoire. Au travers du petit patrimoine, de la nature ou des monuments ; nos 43 communes vous dévoilent leurs trésors.

Le 21 mai 1944, la grande rafle de Vergt-de-Biron ensanglanta Lacapelle-Biron, Gavaudan, Salles, Fumel, Monsempron, Montagnac-sur-Lède, Frayssinet-le-Gélat. Aux lieux-dits Fraysse et Chopine de Devillac des stèles à la mémoire d’Ernest Abouly et Yvon Domingie assassinés par les Allemands rappellent ce terrible évènement.

Dans la nuit du 20 au 21 mai 1944, l'ordre est donné aux unités de la division SS Der Führer cantonnées en Tarn-et-Garonne, à Caussade et Montauban, d'engager une vaste opération contre le maquis sur un front allant de Villeneuve-sur-Lot à Freyssinet-le-Gélat (Lot) (environ 50 kilomètres).

A l’aube, les Allemands sont arrivés à Vergt-de-Biron. Longue colonne de camions chargés d'hommes en armes, de voitures portant les officiers et de chenillettes. Le tertre élevé de Vergt-de-Biron, sera le quartier général des Allemands. Des 6 heures, heure allemande (4 heures solaire), les Allemands occupent le village. Tous les hommes de la commune et du voisinage sont arrêtés, et amenés, selon l'habitude des S.S. - environ 70 personnes - dans l'église.

Le même jour, à Lacapelle-Biron, une souricière avait été mise en place, à chaque entrée du village. M. Souchal, qui a été déporté et qui a vécu cette journée, raconte : « Les Allemands vont trouver le maire, M. Lagarrigue, 71 ans, et font appeler l'appariteur, une femme de 78 ans. Après l'avoir brutalisée, ils la font monter sur une camionnette, sous surveillance et parcourir toute l'agglomération. A chaque carrefour, elle doit annoncer, au son du tambour, le rassemblement immédiat de tous les hommes, sans exception ». Ce rassemblement a lieu sur la place, à l'endroit où s’élève actuellement le monument. L'appel est fait par le maire avec, pour contrôle, le registre de la mairie. Le Maire était tellement troublé qu'il appela des morts, ce qui provoqua une réflexion acerbe du Commandant S.S. " Après l'appel, les hommes sont emmenés dans une prairie, sur la route de Gavaudun, gardés à vue par des Allemands armés de mitrailleuses. Ils restent là toute la journée sans ravitaillement. Dans l'après-midi, quelques femmes ont la permission de porter des vivres et à boire aux prisonniers. 60 hommes sont ainsi rassemblés, dont le prêtre. Dans la journée, les Allemands les trient et gardent ceux dont l'âge est compris entre 18 et 60 ans, soit 47. Les autres furent relâchés.

Pendant l’appel de Lacapelle, et toute la journée, des brutalités furent exercées par les Allemands, en particulier sur un jeune motocycliste, lequel fut jeté à terre, piétiné, frappé de coups de crosse, etc...

A Dévillac, village voisin, les Allemands sont venus arrêter Abouly Jean, propriétaire-agriculteur, au lieu-dit "Freysses". Les Allemands font feu sur Abouly, placé face au mur du poulailler ; simple simulacre, mais terrassé par l'émotion, il tombe en syncope. Arrêté ainsi que sa femme et un réfractaire, Jacques Bouvier, pseudo-domestique agricole, les trois personnes sont aussitôt conduites à Vergt-de-Biron, pour être interrogées sur les dépôts d'armes recherchés par les Allemands. Mais, au domicile d'Abouly, en même temps c’est le pillage. Les soldats enlèvent : tout le linge ; les bijoux ; les provisions ; la vaisselle ; les vêtements ; trois bicyclettes ; une truie.

A Vergt-de-Biron, Abouly est pendu par les pieds sous le hangar des époux Campedel. Un officier S.S. grand, blond, un lieutenant dirige le supplice. Cet homme jeune, strictement ganté, bottes vernies. Sous ses ordres et en sa présence, les soldats ayant quitté leur vareuse, armés de pieux de châtaignier, frappent à coups redoublés Abouly qui hurle si fort qu'à plus de 300 mètres, des voisins effrayés entendent ses cris. Les tortionnaires sont plus de 50. Vraie meute hurlante pour couvrir les plaintes d'Abouly. Ce dernier lance : "Mamaï, Mamaï (Maman ! Maman !) dans ce patois languedocien, sa langue habituelle. L'un des soldats l'atteint alors au visage. Le sang gicle. Cette vue du sang déchaîne les soldats. Ils dansent, sautent, applaudissent, tandis que de plus en plus faiblement les cris de la victime se font entendre. La dame Fleurat Crésa, restauratrice à Vergt-de-Biron, a vu Abouly, pendu tout nu par un pied sous le hangar et les soldats allemands le frapper à coups de barre et de maillet durant toute la journée jusqu'à ce qu'il fût comme mort. Elle a vu aussi les soldats allemands danser et applaudir autour du supplicié. La dame Campedel Gabrielle a été aussi témoin du martyr d'Abouly. Cet horrible supplice cesse enfin lorsque Abouly n'est plus qu'une chose inerte. Abouly défaille, mais il ne parlera pas. Il mourra en héros, sans avoir "donné" les secrets du maquis. Le témoin Boissière Antoine, sexagénaire, amené par un soldat allemand de l'église à sa maison voisine, aperçoit la scène. Voyant Boissière, l'officier, rendu furieux par la présence de ce témoin, se précipita sur lui aux cris de : "R'aus !" et le repousse au large. Abouly, sans force, quasi-inanimé, est étendu sur le siège d'un camion. Il s'effondre. On le couche alors sur le capot d'une chenillette. Sa figure est gluante de sang. Il est inerte. Les soldats le couvrent d'une bâche. Abouly, agonisant, est jeté sur l'un des camions à côté de la truie volée chez lui par les pillards. La bête, sur le point de mettre bas, se libère de sa progéniture sur le mourant et le couvre de ses déjections, étouffant ses derniers râles. Vision d'épouvante dans ce camion où sont entassés les otages impuissants à venir en aide à leur camarade de malheur, gardés par deux S.S., torse nu revolver au poing.

X.... un Israélite, a raconté l'agonie d'Abouly, ayant pu sauter ensuite du camion en marche, profitant d'un moment d'inattention de ses gardiens en glissant hors des "ranches" au risque de se rompre les os. Ce rescapé des événements a raconté à des tiers les atrocités dont il avait été le témoin et le miraculeux rescapé. (Témoignage de M. Breil, rue Sainte-Catherine, à Villeneuve-sur-Lot).

Il n'a pas été possible, malgré nos recherches, de découvrir le corps d'Abouly abandonné par les Allemands. Le lendemain, sa femme et les autres personnes arrêtées étaient conduites à Agen, puis interrogées par la Gestapo et torturées. Le mardi, 23 mai, les soldats allemands revenaient pour la deuxième fois chez Abouly à Dévillac et continuaient le pillage de la maison. Ils emportaient un jambon, des mouchoirs, 50 litres de vin blanc, une barrique de vin rouge, 15 dindonneaux, 9 vaches, 3 veaux, les roues d'une automobile. Le préjudice dépassait à l'époque le demi-million. Enfin, le 26 mai, les Allemands allaient pour la troisième fois, avec persévérance et acharnement encore chez Abouly.

L'officier responsable de l'opération de Dévillac et Vergt-de-Biron est un commandant du régiment "Das Reich". Cela résulte des déclarations d'un soldat, alsacien d'origine, recueillies le 10 janvier 1945. Ce soldat rapporte : "Vers la fin de mai, nous sommes allés dans la commune de Vergt-de-Biron où des maquisards avaient été signalés à la Gestapo d'Agen. Des membres allemands de ce service participaient d'ailleurs à cette expédition. Un commandant était à la tête de cette opération. C'est lui, avec ses officiers et sous-officiers, qui effectua la perquisition dans une ferme (ferme Abouly) qu'ils pillèrent et d'où ils emportèrent toutes les provisions ainsi que le bétail." "Ils arrêtèrent le père et le fils (le soldat se trompe : ils arrêtèrent Abouly, le fermier, marié, sans enfants, et son apparent domestique, le jeune Jacques Bouvier, réfractaire du S.T.O. caché chez lui, comme domestique) les pendirent par les mains à une poutre d'un hangar à tour de rôle, où ils les frappèrent de toutes leurs forces jusqu'à ce qu'ils aient indiqué le lieu où étaient cachées les munitions de ce groupe de résistance. (Ceci est faux. Abouly n'a pas parlé.) Le père (Abouly) est mort des suites des coups qu'il avait reçus. Je ne sais pas ce qui fut fait du fils (Jacques Bouvier, le pseudo-domestique fut déporté) et ils emmenèrent également la mère. "Pendant qu'ils effectuaient leur "travail", ils avaient fait mettre tous les soldats alsaciens derrière la ferme gardés par un gradé allemand afin qu'ils ne puissent voir." Un lieutenant non identifié avait annoncé que, si le dépôt d'armes dont les Allemands avaient connaissance par dénonciation n'était pas découvert, les 70 otages enfermés à Vergt-de-Biron seraient fusillés.

A 18 heures, les hommes furent ramenés sur la place, ils montèrent sur des camions. La colonne, escortée des SS, fit route en direction du lieu-dit « Majoulassy », à l'hôtel des Roches, de Gavaudun où elle arriva à 18 h 30. Là, d'autres prisonniers sont joints à la colonne.

Les nouveaux venaient de Devillac, de Vergt-de-Biron, de Gavaudun, Salles, ou des communes environnantes ; Fumel, Monsempron, Montagnac-sur-Lède, Laussou. Toute personne circulant sur les routes environnantes est, arrêtée. Des paysans travaillant dans leurs champs, comme Zamora, de Gavaudun, sont appréhendés. Un mutilé de la guerre de 1914, Oswald Laparre, veut avoir des nouvelles de son fils, il est parqué et déporté.

Un seul s'est échappé : Yvan Domingie, de Devillac, 23 ans. Ils l’abattirent sauvagement, quelques jours après, sur la route, à proximité de la maison Abouly, qui revenait en automobile du village voisin du Laussou, chercher du pain pour sa famille. Exécution sans sommation.

A l’hôtel des Roches se trouvent plusieurs officiers SS et agents de la Gestapo dont l’un circulait dans une traction-avant, en compagnie d’une femme blonde « la Hûpscher », agent de la Gestapo. De « Majoulassy » repartit, après une attente d’1h30, la colonne complète, comprenant 118 prisonniers. La colonne fut emmenée à Agen, à la caserna Toussaint. Là, une harangue fut adressée aux prisonniers par la femme blonde qui se trouvait dans la traction du Commandant allemand, chef de la colonne. Le commandant devait, par la suite, commander l'horrible massacre d'Oradour-sur-Glane.

Puis ce fut la déportation quelques jours plus tard, parmi les 118 déportés de la rafle, 52 devaient mourir en terre allemande.

(sources : Les Cahiers de la Résistance)

Texte : Office de Tourisme Cœur de Bastides et Musée des Bastides.

Additional Hints (Decrypt)

Nh zhe...

Decryption Key

A|B|C|D|E|F|G|H|I|J|K|L|M
-------------------------
N|O|P|Q|R|S|T|U|V|W|X|Y|Z

(letter above equals below, and vice versa)