Ariste-Jacques Trouvé-Chauvel
1805-1883 : En s’honorant de porter son nom, le collège de La Suze-sur-Sarthe rappelle à la mémoire de tous les Sarthois celui d’un suzerain qui fut l’un des plus illustres d’entre eux.
Ariste-Jacques Trouvé naît à la Suze le 29 octobre 1805. Après de brillantes études qui le conduisent de la Suze au Mans, puis à Rennes et Angers, il est diplômé de l’Ecole Spéciale de Commerce de Paris et s’initie aux affaires dans plusieurs firmes du Havre, puis en Angleterre.
Il installe au Mans en 1831 un commerce de draps et étoffes rue Royale (maintenant rue des minimes). Il épouse en 1834 une demoiselle CHAUVEL, pour porter à partir de ce moment le nom de TROUVE-CHAUVEL. C’est à cette époque qu’il se lance à plein dans une double carrière d’hommes d’affaires et d’homme public.
* 1838 : il crée la Banque Commerciale, Industrielle et Agricole de la Sarthe.
* 1842 : il finance la Mutuelle Mobilière contre l’incendie.
* 1847 : il crée la compagnie de Navigation Fluviale de l’Ouest. Dans le même temps, il dirige le « Courrier de la Sarthe », publication républicaine, et s’est lancé en politique.
Il est au Mans membre du Conseil Municipal dès 1834. Il est réélu en 1839, entre au Conseil Général la même année, devient Maire du Mans en 1840. Il n’est maire que trois ans :
1848 instaure la Deuxième République : Ariste-Jacques TROUVE-CHAUVEL y connaîtra son apogée et son déclin. La Révolution de février lui permet de devenir Commissaire du Gouvernement pour la Sarthe, puis pour le Maine-et-Loire et la Mayenne. En Avril, il est élu Député. Le 15 Mai, il est nommé Préfet de Police de Paris ; le 15 Juillet il est Préfet de la Seine ; en octobre, Ministre des Finances. Et c’est le 21 Octobre 1848 qu’il obtient que le tracé définitif de la voie ferrée Paris-Rennes passe par Le Mans (alors en concurrence avec Alençon).
Opposé à Louis-Napoléon Bonaparte, élu le 10 Décembre 1848 à la présidence de la République, il est emporté par la vague bonapartiste... Battu aux élections, il se replie à La Suze où il dirige la tannerie familiale.
A l’annonce du coup d’état du 2 Décembre 1851, croyant à une opposition durable à Paris, il soulève et arme ses deux cents tanneurs. Mais l’affaire tourne court et il est contraint à l’exil (Jersey, Londres, Bruxelles) durant lequel il rencontre à plusieurs reprises Victor Hugo. Il gagne Constantinople où il crée une Maison de Banque et de Commerce. Rentré à Paris, il meurt dans l’oubli le 14 octobre 1883.
L’oubli se prolongerait sans doute encore si le Conseil d’Administration du collège n’avait décidé, en sa séance du 18 novembre 1986, de proposer de donner à l’établissement le nom d’Ariste-Jacques TROUVE-CHAUVEL. Vertus en lesquelles le collège veut tendre à se reconnaître.