Saint-Didier, village isolé dans un secteur très boisé, à proximité de Lons-le-Saunier et des terrains de parachutage du secteur de Bletterans, est soupçonné à juste titre par les Allemands de servir de cache pour les armes et les munitions récupérées lors de ces opérations.
Par ailleurs, c’est dans ses bois que cantonne alors le groupe franc départemental « Guérin », pseudo de Jean-Paul Guyot.
Le 20 avril 1944, plusieurs maquisards déjeunent dans le café du village. En compagnie de Guérin, ils aperçoivent chez le fromager deux Allemands, membres de la Sipo-SD et connus comme tortionnaires. Pensant qu’ils ont découvert la cache d’armes, les maquisards décident alors de les attaquer et de les tuer. Pendant l’opération, Guérin est grièvement blessé et sera assassiné quelques jours après. Son corps sera retrouvé plus tard dans les bois de Pannessières.
L’histoire aurait pu s’arrêter là mais les Allemands découvrent rapidement le pot aux roses. Cette affaire, pour Klaus Barbie, surnommé « le boucher de Lyon », devient l’opportunité de détourner la population française de la Résistance. Sa vengeance et sa barbarie le mènent à l’exécution d’un civil lédonien : le Docteur Jean Michel, qui avait soigné Guérin, est torturé et assassiné.
La réaction allemande ne s'arrêtera pas là. Le 25 avril le village de Saint-Didier fut encerclé. Huit hommes furent abattus ou fusillés, leurs corps brûlés, deux femmes déportées et onze maisons incendiées.
Cet épisode vaut à Saint Didier d'être décorée de la Croix de Guerre 1939-1945.
Avec Palme
Sources : https://museedelaresistanceenligne.org/ - http://www.anacr-jura.fr/