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C'est bien un 🐧 sur la balade des hĂ©rissons Traditional Geocache

Hidden : 9/2/2023
Difficulty:
1.5 out of 5
Terrain:
1.5 out of 5

Size: Size:   small (small)

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Geocache Description:


Un soir, alors qu’il Ă©tait presque l’heure d’aller au lit, le pĂšre de Louise soupira :

      — Nous sommes heureux, nous avons tout ce qu’il faut à la maison, je ne comprends pas pourquoi j’ai toujours l’impression qu’il nous manque quelque chose.

      Sa femme réfléchit :

      — C’est vrai ! J’ai moi aussi cette impression. Je crois que ce qui nous manque, c’est un animal de compagnie !

      — Oh, oui, je, nous
 bafouilla Louise qui aurait aimĂ© donner elle aussi son avis.

      Sans lui prĂȘter attention, son pĂšre continua :

      — Tu as raison, pour ĂȘtre tout Ă  fait bien chez nous, il nous faudrait un animal domestique. J’ai envie d’avoir un chien ! On peut l’emmener partout et c’est un animal facile Ă  dresser, qui obĂ©it au doigt et Ă  l’Ɠil. D’ailleurs, tous mes copains en ont un !

      — Ah, non ! rĂ©pliqua sa femme, un chien, ça sent mauvais, ça risque de mordre. Je prĂ©fĂ©rerais un chat. C’est un animal plus indĂ©pendant, plus propre ; et c’est si agrĂ©able de l’entendre ronronner


      — Peut-ĂȘtre, mais on ne peut pas le promener en laisse, et un chat, ça n’en fait qu’à sa tĂȘte. Pas question d’avoir un chat ! rĂ©pliqua-t-il.

      — Moi, je
 essaya d’expliquer Louise, qui n’en dit pas plus, car personne ne l’écoutait.

Le lendemain, comme les parents de Louise n’arrivaient toujours pas Ă  se mettre d’accord, ils dĂ©cidĂšrent d’aller prendre conseil auprĂšs d’un spĂ©cialiste, un marchand d’animaux.

      Ils passÚrent en revue tous les animaux de compagnie présentés dans sa boutique, sans parvenir à se décider.

      En désespoir de cause, le marchand leur proposa un perroquet :

      — Un oiseau qui parle, c’est original ! Un perroquet, c’est un oiseau trĂšs intelligent : il peut apprendre des phrases entiĂšres et les rĂ©pĂ©ter sans la moindre faute ! Il pourra faire peur aux voleurs et garder votre maison. Et puis ses splendides couleurs seront du plus bel effet, dans votre salon.

      Il vantait les qualitĂ©s du perroquet avec autant de fiertĂ© que s’il avait parlĂ© de celles de son fils.

      Ses arguments Ă©taient convaincants : les parents de Louise achetĂšrent l’oiseau. Sur les conseils du marchand, ils firent aussi l’emplette d’un livre intitulé Comment apprendre Ă  parler Ă  votre perroquet.

 

      À son retour de l’école, Louise fut ravie de dĂ©couvrir un perroquet Ă  la maison, car elle en avait secrĂštement envie depuis longtemps. Elle tira un fauteuil devant la cage et contempla longuement le bel oiseau. Au point d’en oublier de regarder son Ă©mission prĂ©fĂ©rĂ©e.

Lui aussi l’observait du coin de l’Ɠil, en sautillant d’un barreau Ă  l’autre de sa cage d’un air trĂšs affairĂ©.

      L’aprĂšs-midi, Louise Ă©tait invitĂ©e Ă  jouer chez une amie.

      Une fois son mari parti faire un tour Ă  bicyclette avec ses amis, la mĂšre de Louise, impatiente de commencer l’éducation du perroquet, dĂ©cida de lui donner sa premiĂšre leçon.

      Elle ouvrit le manuel et en lut avec application la premiÚre phrase :

      — Bonjour, je suis un beau perroquet ! Je vais bien, merci ! Et vous, comment allez-vous ?

      Le perroquet se contenta de la regarder, placidement.

      Une heure durant, la mÚre répéta inlassablement :

      — Je vais bien, merci, merci, et vous, et vous


      Lorsque, tout enrouĂ©e, elle s’arrĂȘta pour reposer sa voix, elle constata avec stupeur que le perroquet dormait profondĂ©ment.

      DĂ©pitĂ©e, Ă©puisĂ©e, elle passa le reste de l’aprĂšs-midi Ă  regarder la tĂ©lĂ©vision.

 

      Pendant ce temps, le pĂšre vantait Ă  ses amis les mĂ©rites de son perroquet. Ceux-ci l’écoutaient avec, il faut bien le dire, une petite pointe d’envie, car tout le monde n’a pas la chance de possĂ©der un animal de compagnie aussi original.

 À son retour, sa femme lui fit part de sa dĂ©ception :

      — Ce perroquet n’est bon à rien. Il refuse de parler et il s’est endormi dùs les premiers mots de la leçon.

      — C’est certainement parce que tu n’as pas su y faire, dit-il en haussant les Ă©paules. Demain matin, je vais m’en occuper moi-mĂȘme !

      Le lendemain Ă©tait un samedi et, sitĂŽt son petit dĂ©jeuner avalĂ©, le pĂšre s’assit devant la cage. Il regarda le perroquet d’un air sĂ©vĂšre et affirma avec autoritĂ© :

      — Mon cher perroquet, tu dois apprendre Ă  parler ! Tu vas donc m’écouter, te montrer obĂ©issant et rĂ©pĂ©ter aprĂšs moi : « Je suis un perroquet heureux ! »

      Et il articula trÚs distinctement :

      — JE
 SUIS
 UN
 PERROQUET
 HEUREUX
!

      L’oiseau lança un regard vers Louise, pelotonnĂ©e sur le canapĂ©, et battit lĂ©gĂšrement des ailes. Puis il hocha la tĂȘte et ferma les yeux.

      — Je te l’avais bien dit ! triompha sa femme.

      Le pĂšre dĂ©cida de poursuivre la leçon dans son bureau, en tĂȘte Ă  tĂȘte avec le perroquet. Toute la matinĂ©e, on l’entendit rĂ©pĂ©ter inlassablement :

      — JE
 SUIS
 UN
 PERROQUET
 HEUREUX
!

          JE
 SUIS
 UN
 PERROQUET
 HEUREUX
!

          JE
 SUIS
 UN
 PERROQUET
 HEUREUX.

— Eh, ne t’endors pas, sinon je te tords le cou ! hurlait-il parfois, exaspĂ©rĂ©.

 

      Au fil des heures, sa voix se fit de plus en plus faible, les phrases que le perroquet devait dire devinrent de plus en plus courtes. Ce n’était plus que :

      — Dis : « Jacquot, Jacquot, Jacquot
 merci
 oui
 trĂšs bien
 merci
 »

      Il essaya bien encore quelques :

      — P-a, pa, p-a, pa.

      Puis ce fut le silence, absolu.

      Au dĂ©jeuner, le pĂšre de Louise avait l’air aussi Ă©puisĂ© que s’il avait passĂ© sa matinĂ©e Ă  transporter de lourdes pierres. Il remarqua aigrement :

      — Si on m’avait Ă©coutĂ©, on aurait achetĂ© un chien. Mes copains vont bien se moquer de moi, maintenant. En plus, j’ai mal Ă  la gorge, cet idiot de perroquet a failli me rendre muet !

      — C’est mĂȘme pas un perroquet, souffla Louise, tout doucement.

      Mais ses parents Ă©taient trop occupĂ©s Ă  dĂ©battre les mĂ©rites respectifs des chiens, des chats et des perroquets pour lui prĂȘter attention.

Ils décidÚrent finalement de rapporter sans plus tarder « son » perroquet au marchand.

      Cette fois, Louise fut autorisée à les accompagner.

 

      Assise sur le siĂšge arriĂšre de la voiture, elle tenait la cage sur ses genoux, et regardait tristement l’oiseau en rĂ©pĂ©tant :

      — Pourtant, je leur dis, que tu n’es mĂȘme pas un perroquet !

      Sans essayer de comprendre ce qu’elle voulait dire, ses parents lui imposùrent le silence :

      — Louise, ça suffit ! Nous aussi, nous sommes trĂšs déçus, n’en rajoute pas ! Nous sommes bien assez embĂȘtĂ©s comme ça !

      À peine arrivĂ© au magasin, le pĂšre de Louise apostropha le marchand :

      — Vous affirmez que ce perroquet est intelligent, qu’il peut dire des phrases entiĂšres, alors qu’il est incapable de rĂ©pĂ©ter p-a, pa !

      — Il est plus muet qu’une carpe et plus bĂȘte qu’une oie. Tout ce qu’il sait faire, c’est dormir comme une couleuvre. On ne peut rien lui apprendre, renchĂ©rit sa femme.

      — Peut-ĂȘtre est-il idiot, ou trop jeune, tout simplement. En tout cas, nous prĂ©fĂ©rerions


      — Jeune ? Il a soixante-quinze ans ! rĂ©pliqua le marchand, sans laisser au pĂšre le temps d’expliquer qu’il souhaitait Ă©changer le perroquet contre un teckel, ou, pourquoi pas, un chat siamois.

Les parents de Louise se regardĂšrent, surpris.

      — Quoi ? Soixante-quinze ans ? Alors, il est peut-ĂȘtre gĂąteux ?

      — Pas du tout, s’exclama le marchand, dont la mine s’était renfrognĂ©e, vous devriez savoir que c’est la fleur de l’ñge, pour un perroquet, l’ñge idĂ©al pour lui apprendre Ă  parler, ajouta-t-il d’un ton pincĂ©.

 

      Le pĂšre se sentit un peu rassurĂ© Ă  l’idĂ©e d’avoir achetĂ© un perroquet de bonne qualitĂ©.

      Sa femme, elle, ne se laissa pas démonter :

      — Quoi qu’il en soit, il ne parle pas, votre perroquet !

      — C’est mĂȘme pas un perroquet ! essaya de glisser Louise, une nouvelle fois.

      Ses parents ne l’écoutĂšrent pas davantage, tout Ă  leur discussion avec le marchand, qui ne lui accorda pas plus d’attention.

      — Un peu de patience ! Nous non plus, nous n’avons pas tout appris en un jour, conclut-il.

      Les laissant là, il se tourna vers un jeune garçon venu acheter un cochon d’Inde.

      — Soit, soupira la mĂšre d’un ton rĂ©solu, nous n’avons qu’à prendre notre mal en patience. Un perroquet, ce n’est quand mĂȘme pas un animal banal !

Sur ce point, son mari Ă©tait bien du mĂȘme avis. Lorsqu’ils furent rentrĂ©s chez eux, Louise insista :

      — Pourquoi vous ne m’écoutez pas, quand je vous dis que c’est mĂȘme pas un perroquet ?

      — Mais si, c’est un perroquet, lui rĂ©pondit sa mĂšre, agacĂ©e. Il faut simplement avoir un peu de patience.

      TĂȘtue, Louise rĂ©pĂ©ta :

      — C’est mĂȘme pas un perroquet !

      — Qu’est-ce que c’est alors, saperlipopette ? hurla le pùre, hors de lui. C’est un pingouin ?

      — Non, seulement c’est pas un papa perroquet, c’est une maman merroquet ! rĂ©ussit enfin Ă  dire Louise, d’une seule traite.

      — Exact ! rĂ©pondit l’oiseau, du tac au tac.

      — Il parle ! Notre perroquet parle ! s’exclama le pùre.

      — Ce n’est pas un perroquet, le corrigea bien vite la mĂšre, car elle avait vu que l’oiseau, vexĂ©, s’apprĂȘtait Ă  refermer les yeux.

      — Bon, va pour la merroquet, dit le pùre, trop content pour vouloir contrarier personne.

Puis il s’adressa à l’oiseau :

      — RĂ©pĂšte : « Je m’appelle Jacquot. »

      — Vous me prenez pour une machine, pour un rĂ©pondeur, peut-ĂȘtre ? demanda la merroquet en colĂšre. Je dĂ©teste rĂ©pĂ©ter deux fois la mĂȘme chose ; et je ne peux pas m’appeler Jacquot, enfin !

      — Les merroquets ne rĂ©pĂštent jamais ce qu’on leur demande de dire, expliqua Louise.

      — Exact, dit la merroquet. Et si, maintenant, vous m’offriez quelques cacahuùtes ?

      La merroquet se montra alors fort bien apprivoisée et, de surcroßt, trÚs volubile.

      Le soir, elle raconta toutes les aventures qu’elle avait vĂ©cues au cours de ses soixante-quinze annĂ©es d’existence.

      Elle avait beaucoup voyagé de par le monde, parlait treize langues couramment et affirmait en comprendre vingt autres.

      Le pĂšre et la mĂšre n’en croyaient pas leurs oreilles. Pourtant, ils n’étaient pas au bout de leurs surprises. Lorsqu’il fut l’heure d’aller dormir, la merroquet siffla La Petite Musique de nuit, de Mozart. Louise fut autorisĂ©e Ă  l’écouter jusqu’à la fin et mĂȘme Ă  emporter dans sa chambre – juste pour un soir –, la cage de « sa » merroquet.

Tard dans la nuit, un horrible tintamarre réveilla les parents de Louise. Comme si un orchestre de flûtes, de cymbales et de tambourins se déchaßnait.

      — Encore les voisins du quatriùme, je parie, grogna le pùre.

      — Non, je crois que ça vient de la chambre de Louise, corrigea sa femme.

      DĂšs qu’ils poussĂšrent la porte du couloir, le vacarme s’arrĂȘta tout net. IntriguĂ©s, ils jetĂšrent malgrĂ© tout un Ɠil sur Louise et sur la merroquet.

      Toutes les deux dormaient paisiblement.

      On aurait pu croire que la lune, qui Ă©clairait la chambre d’une douce lumiĂšre, souriait malicieusement. Les parents quittĂšrent la piĂšce sur la pointe des pieds. Sans entendre, heureusement, les petits rires que Louise et la merroquet avaient bien du mal Ă  Ă©touffer.

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