Une étrange tour circulaire domine l'entrée de la cité des Dervallières, au nord-ouest de Nantes. Ce pigeonnier, construction cylindrique de 58 m⊃2; qui est élevée en schiste, granit, tuffeau et brique, et surmontée d'une coupole à lanternon, planté là comme un improbable élément de décor médiéval au milieu d'un ensemble d'immeubles contemporains, est pourtant un authentique vestige ; il est le dernier témoin de l'immense propriété qui a fait place au début des années 1960 à l'une des plus grandes cités HLM de Nantes. Les Dervallières tirent en effet leur nom du domaine nantais des barons de Derval, propriétaires des lieux avant le XVe siècle. Ce site exceptionnel, ouvert sur la vallée de la Chézine, a ensuite appartenu aux comtes de Laval. Ceux-ci possédaient un hôtel dans le centre de Nantes, l'actuel hôtel de ville, et cette propriété campagnarde, à l'époque, qui s'étendait de la Contrie à la Garotterie.
Leur château, dont la construction remontait au XVIIe siècle, a été discrètement détruit par la ville en 1987, au grand dam des habitants du quartier qui demandaient sa réhabilitation. Il ne reste plus aujourd'hui du domaine des Dervallières que ce pigeonnier, également édifié au XVIIe siècle, en bordure de la propriété, près du mur d'enceinte.