Le château de Lazenay
Par Roland NARBOUX
A Bourges, un lieu historique assez méconnu, ce château vit en 1562, Charles IX et Catherine de Médicis, y séjourner 2 semaines. Aujourd'hui résidence hôtelière, il vous accueille dans un cadre magnifique.
Le château de Lazenay est un élément que les berruyers ont redécouvert ces dernières années, et les recherches ont démontré qu'il s'agissait d'un lieu majeur de l'Histoire de Bourges au XVI e siècle.
C'est un lieu situé à proximité du lac d'Auron. Le site a une superficie de près de 2 hectares, et il comprends deux éléments essentiels :
- le château proprement dit, qui a été édifié au XIX e siècle, et qui ressemble à une grosse bâtisse. Il n'a pas une grande valeur patrimoniale et après avoir été transformé en résidence hôtelière, après avoir été fermé quelques mois, il est à nouveau ouvert depuis le début du mois de janvier 2007.
- le porche qui est en fait à l'entrée du château précédent, et cette fois, c'est un bâtiment à forte connotation patrimoniale. Ce porche est en fort mauvais état, c'est le reste d'un édifice très ancien, construit en 1265 par Robert Bourguignon "avec des fossez et aubrayes en dépendant".
- En 1496, Guillaume Compaing, bourgeois de Bourges achète le manoir qui abritera Catherine de Médicis et le jeune roi Charles IX lors du siège de Bourges en 1562.
- Il est inscrit depuis 1992 à l'inventaire supplémentaire des bâtiments historiques.
La richesse de ce porche tient à deux éléments très différents :
- C'est tout d'abord, un aspect historique. En effet, en 1562, alors que les troupes royalistes faisaient le siège de Bourges, en pleine guerre de religion, les soldats reçurent la visite de trois personnes prestigieuses :
Catherine de Médicis, qui exerçait le pouvoir.
Son fils, le roi Charles IX
Le chirurgien de la cour, Ambroise Paré.
Ils vont séjourner deux semaines à Bourges et ne pouvant entrer dans la ville, ils resteront dans cette banlieue et coucheront dans ce manoir de Lazenay.
Les catholiques vont reprendre la ville après 6 jours de combats, et le 1 er septembre 1562, Charles IX et sa mère vont entrer dans la ville et résider 5 jours, cette fois au palais Jacques Cœur. La ville en fut quitte pour une amende de 20 000 écus d'or, qui fut payée par les notables protestants.
- Le second aspect de ce manoir tient dans la chapelle, qui comprend une fresque exceptionnelle, représentant des chevaliers, et dont le coût de restauration semble considérable.
Plus tard, la légende affirme, et cela a été repris dans un article de Johan Guillermin, que les jésuites occuperont les lieux afin d'y élever des dindons. Ce serait le premier élevage de dindons en France !
A l'origine, la terre de Lazenay, (on retrouve le mot Azenaium en 1235) aurait été constituée par Robert de Clamecy, un riche bourgeois de la ville de Bourges. La famille en sera propriétaire jusque vers 1419, elle passe alors dans les mains d'une dame Louise Lorins….
En 1574, Lazenay devient propriété des Jésuites et de Jean Niquet, abbé de Saint-Gildas. Le site, selon Buhot de Kersers possédait :
- un circuit de murailles
- divers corps de logis
- une chapelle précédée d'une galerie.
Le Jésuites posséderont le site jusqu'à la Révolution, la vente comme bien national se fait le 1 er décembre 1792.
L'historien décrit le lieu ainsi :
" Il subsiste un pavillon d'entrée de caractères assez archaïques. La grande porte charretière est voûtée d'une ogive surbaissée et accostée d'une petite porte analogue, sans traces de pont-levis. Le passage est couvert d'une voûte sur nervures en pierre aujourd'hui enlevée ". (écrit en 1883)
Buhot de Kersers poursuit :
" L'étage supérieur contient une chambre éclairée d'une fenêtre sur la cour et de deux sur le dehors, formées d'ouvertures géminées ayant pour linteau une seule pierre dont la face simule deux arcades trilobées : les saillies intérieures des lobes et leur angle supérieur sont garnis de boules en saillie. "
La résidence hôtelière de Lazenay aujourd'hui :
Au fil du temps, le manoir va se dégrader et le château deviendra une belle demeure bourgeoise.
Elle est acquise par la Ville de Bourges en 1985, puis revendue en 1997 à un promoteur local, qui en fait une résidence en copropriété en 1999, pour être à nouveau cédé après une assez longue fermeture, de plus de 1 an, à un opérateur qui en fait une résidence hôtelière, après d'importants travaux.
Elle est parfaitement située entre le lac d'Auron et le Golf de Bourges.
Pas de stylo dans la cache.