Bienvenue sur la série CHLORE 34 !
Contes,
Histoires et
Légendes
Occitans et de la
RÉgion de l'Hérault
Aujourd'hui je vous propose une série en toute simplicité, adaptée aux débutants, aux familles et à tous ceux qui ont un cœur d'enfant. Au terme d'une balade le long de la fraîche Buèges d'environ 8km à 10km (selon si vous visitez le village de St Jean...oui ? :) qui vous prendra au moins une demi-journée, vous trouverez 24 caches avec une histoire liée en description et des camouflages ou caches spéciales sur le terrain. Le dénivelé reste très faible et une petite montée au départ servira d'échauffement. Vous pouvez autant partir de Saint-André (Pont de Vareilles) que de Saint-Jean. C'est une série à faire à pieds, et quasiment* tout est faisable en VTT. De l'eau, de bonnes chaussures et un pique-nique seront toujours une bonne idée. Bonne découverte de cet univers !
*Cela dit en VTT je déconseille la cache 15, où le portage est dangereux et difficile (dalle rocheuse glissante vers rivière). Vous pourrez venir à la cache 14, puis rebrousser chemin jusqu'au gué (Ne passez pas si c'est en crue ! Autrement, roulez sur le gué, ou enlevez chaussures et chaussettes :) situé entre les caches 11 et 16, et enfin arriver à la 15 à contre-sens.
Le Lièvre du Pont du Gard
Sous ce titre, la revue Nemausa a publié dans son numéro de mars 1883 la légende que ce colossal monument a fait naitre dans l'imagination populaire. C'est à Mr Maruéjol que revient l'honneur d'avoir recueilli et conservé ce récit dont nous reproduisons littéralement l'extrait suivant :
Une belle et gracieuse jeune fille, dont le père est un grand personnage de la ville de Nîmes, est aimée d'un beau et riche jeune homme. La belle soumet son amoureux à plus d'une épreuve avant de consentir à l'épouser. La dernière consiste à conduire à Nîmes, pour les réunir à celles de la fontaine, les eaux de la source d'Eure, près d'Uzès : « Fais ce prodige, lui dit-elle, et je jure de te donner ma main. »
Le coeur gonflé de joie et d'espérance, le jeune homme se met à l'oeuvre ; il rassemble tous les ouvriers d'alentour, et en rien de temps un immense canal serpente à travers les monts et les vallées l'Uzès à Nîmes. Mais il reste encore à faire le plus difficile de cette oeuvre gigantesque : il manque le pont qui doit porter le canal d'une montagne à l'autre par-dessus le Gardon. Les ouvriers redoublent d'ardeur. À grands coups de pioches et de marteaux, ils arrachent au flanc des collines d'énormes quartiers de roche et les roulent dans la rivière ; mais à peine les piles émergent-elles de l'eau qu'une crue survient à l'improviste et emporte tout. Vingt fois engloutie dans les remous écumants, vingt fois reprise, l'oeuvre s'élevait enfin, majestueuse et forte, défiant la rage de la rivière, lorsqu'un épouvantable ouragan s'engouffre dans la vallée et disperse au loin, comme des feuilles légères, les grandes pierres amoncelées.
Alors, le découragement se mit au coeur des ouvriers, et, pour la première fois, l'amoureux de la belle Nîmoise se prit à douter du succès de son entreprise. Mais un étranger qui passait par là, leur dit : « Eh ! bonnes gens, pourquoi vous donner tant de peine ? Si vous voulez, je vais vous construire votre pont ; mais à une condition, c'est que le premier individu qui y passera m'appartiendra. » Les ouvriers reconnurent par là qu'ils avaient affaire au diable ; mais, se disaient-ils entre eux, c'est au demeurant un diable fort honnête, puisqu'il ne nous demande qu'un seul individu, alors qu'il lui serait si facile d'en prendre plusieurs sans consulter personne. Et le marché fut conclu. Le pont s'éleva par enchantement et étala bientôt ses trois rangées d'arcades inébranlables jetées comme un immense filet de pierre à travers la vallée.
Mais personne, cela va sans dire, ne voulait passer le premier. « Laissez-moi faire, dit l'amoureux de la belle Nîmoise, et vous allez voir comment on trompe le diable. » Puis il prit un chat et s'en fut le lâcher à l'une des extrémités du nouvel édifice. La pauvre bête effrayée traversa le pont en courant et tomba entre les griffes du diable, qui, blotti à l'autre extrémité, attendait sa proie avec impatience. Qui fut bien attrapé ? Le diable qui ne trouva qu'un chat pour tout salaire, au lieu d'un homme sur lequel il comptait. Enfin, le pont était construit, le canal aussi, et l'amoureux de la belle Nîmoise se disait tout bas, en retournant à Nîmes, que dans quelques instants, il ne manquerait plus rien à son bonheur. Mais, hélas! il ne fut pas récompensé de tant d'efforts surhumains, de tant de constance et d'amour, et dès que les eaux de la fontaine d'Eure commencèrent â couler sur un des coteaux de Nîmes, la belle Nîmoise s'enferma dans un couvent.
D'après une variante de la légende, l'animal làché à l'entrée du pont était non un chat, mais un lièvre que le diable saisit au passage et lança de dépit violemment contre l'édifice, où il aurait laissé, dit-on, une empreinte. Cette prétendue image du lièvre n'est autre que le phallus décrit dans certains manuels.