Venteuil Monument du 103eme RI Traditional Geocache

Entre Venteuil et Tincourt, une grosse pierre meulière plate venant des environs a été dressée et supporte une plaque de marbre noire en hommage au

103^e régiment d'infanterie.

Ce régiment stoppa et fit reculer l'ennemi sur plus de 12 kilomètres en juillet 1918.

Récit des journées du 16 et 17 juillet 1918

Le 103ème régiment d'infanterie était depuis 15 jours au repos dans la région d'Epernay, où il s'était reconstitué après les durs combats en Belgique au Kemmel. Au point de vue matériel et moral, le régiment était dans de parfaites conditions. Le Chef de Corps avait su leur adresser de fortes et saines paroles et leur donner confiance et espoir.

C'est dans ces excellentes conditions que le 103ème RI est dirigé, le 16 Juillet, sur le pâtis de Damery. Le régiment se rassemble face à l'Ouest, dans le ravin du ru Ridel.

Le 103ème RI va recevoir deux missions distinctes :

- 1° Un bataillon va contre-attaquer sur le plateau (pâtis de Damery), pour dégager les éléments du 53ème RI Coloniale et pour rejeter l'ennemi à l'intérieur du bois du Roi; il importe de l'empêcher de déboucher sur le plateau

- 2° Les deux autres bataillons du régiment vont aller s'établir sur les pentes Nord de la Marne. Ils occuperont la ligne la plus avancée tenue par les coloniaux. Les deux bataillons seront répartis comme suit :

Le 2ème bataillon, de la ferme Harnotay au village de Tincourt (inclus);

Le 3ème bataillon de Tincourt (exclus) à la Marne. 

Le 16 juillet, en fin de journée, après de lourds combats pour garder les positions l'ennemi s'était infiltré presque jusqu'à la lisière Est du bois des Savarts.

Heureusement, soit qu'il ait été surpris, déconcerté par l'accueil qu'il avait trouvé le soir du 16 Juillet sur le plateau, soit qu'il se concentrât en vue de son attaque du lendemain, l’ennemi ne bougea plus jusqu’au petit matin.

Dès 5 heures, de petites colonnes allemandes se montrent à l'Ouest de Tincourt. Les plus nombreuses se dirigent sur Tincourt, d'autres, au contraire, munies de mitrailleuses qu'on reconnaît parfaitement à la jumelle, remontent vers la lisière du bois des Savarts.

Il semble que rien ne doive les arrêter, rien ne bouge du côté français, et l'on pourrait croire Venteuil vide de défenseurs

L'un après l'autre, les Allemands arrivent à une centaine de mètres des premiers éléments français. Là, ils se tapissent derrière haies et talus, dans des fossés, et semblent attendre, pour bondir. Ce temps d'arrêt leur est fatal.

La 2ème compagnie de mitrailleuses du 103ème R.I. commence, avec quatre pièces un tir d'écharpe qui, plongeant derrière les talus oblige l'ennemi à chercher d'autres abris. Mais au même instant, les mitrailleuses des Sénégalais et les fusils-mitrailleurs des 6ème et 7ème compagnies du 103ème R.I. portent à son comble un feu des plus nourris. En désordre, et au pas de course, les capotes grises disparaissent dans la direction de Tincourt.

On peut donc affirmer, que les troupes françaises avaient tenu victorieusement tête à des adversaires qui leur étaient plus de deux fois supérieurs en nombre, compte tenu des pertes subies, de part et d'autre, les jours précédents.

Ce succès est dû pour la plus grande partie à la 2ème compagnie de mitrailleuses du 103ème régiment d'infanterie.

Le lendemain, 18 juillet, d'assaillis les Français devenaient assaillants et enlevaient aux Allemands presque tout le terrain qu'ils avaient conquis péniblement les 16 et 17 juillet.