Voilà je suis Pelot d’Hennebont, un soldat inconnu que vous pouvez voir quand vous venez dans ces lieux, un passage qui devient une pensée. Vous ne me connaissez pas mais du moins j’étais connu de ma famille et de tout ceux qui m’entouraient. J’ai 17 ans à ce jour, un jeune homme bientôt arrivé à l’âge adulte mais j'ai toujours cet air enfantin.
Je vivais en Normandie dans une petite ville non loin de Rouen, à Darnétal. J’avais une vie simple, j’allais tous les jours étudier, un train de vie comme les autres jeunes : je sortais avec les copains et riais avec cette joie et ces bêtises sans me soucier du regard des passants.Je ne me rendais pas compte qu’une guerre allait éclater, certes on était informé des conflits survenus mais sans savoir que cela était vraiment sérieux. Plus les jours avançaient plus cela devenait intense, plus dur ; mettre des hommes à la guerre été devenu la dernière solution.Perdre un proche était inimaginable mais on devait y faire face.
Ce matin, une lettre est arrivée, je n’aurais pas dû me lever. J’ai vu ma mère, ses larmes coulaient le long de ses joues. Il fallait partir. Je préparais mes affaires avec difficulté. Une voiture allait venir nous chercher mes camarades et moi en fin de matinée, ce qui me laissa un peu de temps pour dire au revoir à ma famille.
La voiture était là, je n’avais aucun moyen de reculer. Je devais montrer que je n’avais pas peur et que je devais y aller d’un pas ferme et sûr de moi. Même si au fond je voulais disparaître, devenir une petite souris et me cacher dans le premier trou possible, fuir le chat qui voulait m’attraper. Je m’installais dans le camion, et saluais ceux qui me voyaient déjà disparu.
Le chemin venait de commencer et j’avais l’impression que ça durait une éternité, je levais la tête, et vis tous ces visages marqués par la tristesse, des traits marqués par la peine.
Une armée nous pris en charge : vêtement, ration qui ne feront de nos corps que des sacs d’os, incapable de porter notre équipement.
La guerre commença, je vis les ennemis au loin, nous tenions nos armes au bout des doigts, un premier coup retenti. C’était fini, à l’heure où la nuit déambule au milieu des tranchées.
Ma très chère famille, je t’écris sans tarder : le froid me pique et me glace les os et j’ai peur de tomber mais surtout ne vous en faites pas, je serais bientôt là et vous serez fiers de moi.
Quand la guerre emporte des garçons par milliers si loin de leur maison, la fleur au bout du canon. Ces autres que l’on tue sont les mêmes que moi, mais je ne pleure pas car je ne suis qu’un soldat ; la boue qui ruisselle à mes godasses et qui noie soldats et rats c'est le fleuve de la mort.
Je ne sens plus mes bras, tout tourne autour de moi, sortez-moi de là, j’aimerais vous confier nos plus beaux souvenirs et ma vie rêvée, nous nous sommes aimés, je vous aime une dernière fois, je ne reviendrai pas, je n’étais qu’un soldat qui n’a jamais été retrouvé, tué d’une balle en plein cœur.
Je suis l'un d'eux, je suis un soldat inconnu.
Cette histoire aurait pu être la sienne.
Une histoire écrite par Pauline - élève en Taille de Pierre - participante des Worldskills et candidate au MAF.