En cette année 2023, mettons en avant 23 la Creuse et quoi de mieux que de poursuivre cette série par Aubusson, l'unique Sous-Préfecture du département mais aussi et surtout la ville creusoise la plus connue mondialement grâce à ses tapisserires tissées dans ses ateliers depuis le XVème siècle.
Tous les savoir-faire nécessaires à la production de tapisseries d’Aubusson sont encore présents sur le territoire. Elle comprend deux des quatre filatures qui existent en France, des teinturiers, trois manufactures, huit ateliers, des cartonniers, des restaurateurs, ... Avec une particularité : sur un petit territoire, ce savoir-faire s’enrichit du fait que tous ces professionnels échangent, accumulant ainsi une expérience collective.
En 2009, la tapisserie d’Aubusson est inscrite sur la liste représentative du "Patrimoine culturel immatériel de l’humanité" par l’Unesco. Cette reconnaissance a entraîné la création de la Cité Internationale de la Tapisserie.
Cet établissement est l'aboutissement de près d'un siècle de conservation et mise en valeur de ce patrimoine.
En 1885, un premier musée est construit juste après l’ouverture de l’École Nationale d’Arts Décoratifs d’Aubusson. Il est centré sur la tapisserie et sa production (entre musée des Beaux-Arts et musée industriel) et est complémentaire de l'École. Le bâtiment et les oeuvres qu'il contient se dégradent rapidement, si bien que la commune décide de transférer les tapisseries à la mairie et la bâtisse sera détruite 50 ans après sa construction.
La décision d'ouvrir un nouveau musée sera prise seulement en 1978 sous l'implsion d’André Chandernagor, ancien Ministre des Affaires européennes. Le projet est ambitieux et très complet sur le plan culturel : réunir en un lieu unique musée, théâtre (qui deviendra "Scène nationale"), médiathèque, salle audiovisuelle équipée, studio son, imprimerie et café-musique. Le centre culturel Jean-Lurçat ouvrira ses portes en 1982 sans collections propres dont l'objectif est de retracer l'histoire de la tapisserie d'Aubusson-Felletin.
30 ans après, un manque de place pour les collections (plus de 300 tapisseries) et la consécration de l'Unesco aboutissent à la création de la Cité Internationale de la tapisserie qui a ouvert ses portes en 2016 .
Vous vous trouvez donc devant la Cité Internationale de la tapisserie dont le bâtiment est celui de l'ancienne Ecole nationale des arts décoratifs. Il a été réhabilité pour acceuillir une librairie, une bibliothèque, une salle de conférences, un centre de formation, des ateliers des rénovation du mobilier national, diverses expositions et le musée.
Comme vous pouvez le voir, le bâtiment est recouvert d'un habillage de bois et de toile colorée. Il semble couvert de tissu à rayures et rappelle le métier à tisser. Outre son aspect esthétique qui reprend l'identité d'art de la ville, cet habillage assure une isolation et la protection des salles contre le soleil. Quand l'utile rejoint l'agréable !
Allez maintenant plus qu'à visiter !
