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Camp de Thôl Traditional Geocache

Hidden : 1/8/2023
Difficulty:
2 out of 5
Terrain:
2 out of 5

Size: Size:   micro (micro)

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Geocache Description:


            JANVIER 2022,

 

L’enseignant observe comme ses élèves l’œuvre d’Art exposée dans ce joli musée qu’est celui d’H2M, rue Teynière, à Bourg. L’œuvre est atypique. De la limaille de fer, volatile, semble attiré par le magnétisme d’un mur qui dessine alors une maison.

travail en cours de réalisation par Nicolas Daubannes

Une impression peu rassurante, un peu sinistre se dégage de cette réalisation. Peu à peu, on sent même que cela dérange. 

 

            Mais quel est ce bâtiment pour que l’artiste ait envie de questionner à ce point le public ?

            Les élèves sont impressionnées par cette poussière noire au sol, qui donne l’impression que le bâtiment s’efface comme un mauvais souvenir qui s’estompe avec le temps en laissant quand même un tas de cendre à ses pieds. La médiatrice prend alors la parole. Il faut faire comprendre à des enfants de 10 ans la portée de cette œuvre….

 

            « L’artiste a représenté un lieu où étaient enfermés des personnes qui pensaient différemment, non loin de chez nous, entre Neuville sur Ain et Pont d’Ain. »

 

            Il y aurait donc eu camp de transit, un camp de concentration dans l’Ain pendant la seconde guerre mondiale ?

            Non, cela n’est pas possible, il y a bien eu la prison de Montluc à Lyon, mais c’était le lieu où la Gestapo enfermait les suspects.

 

            Il n’y a pas eu de camp de concentration sur le territoire français, hormis en Alsace, alors occupée. C’était le Struthoff… la Moselle a connu quelques camps aussi, comme le camp de Thil ou le Fort-Queuleu….

 

            L’enseignant reprend le chemin de son école avec sa classe et se connecte alors chez lui ce vendredi soir pour découvrir ce camp de Thol…

vue aérienne en 1960

            Et il faut donc se projeter en 1958. De Gaulle propose une cinquième République et la guerre d’Algérie fait rage. 

            Sur le sol algérien, mais sur le sol métropolitain aussi, le FLN va revendiquer une vague d’attentat, notamment contre les structures de l’état : police…

            Le gouvernement va prendre des mesures des plus répressives. Tout comme en Algérie depuis 1955, toute personne soupçonnée de liens avérés ou non avec le FLN sera assignée à résidence. Et son lieu de résidence lui sera imposé.

            D’abord 15 jours à Vincennes ou au Fort Montluc, à Lyon, ou tristement encore la police s’obstinera à chercher des preuves, des justifications de l’enfermement.

            A l’issue de ces 15 jours, les suspects, sur décision administrative et non de justice seront triés et envoyés dans la Marne, l’Aveyron, le Gard ou l’Ain.

 

            Le maître d’école, installé depuis une dizaine d’année découvre donc que ce camp de Thol, à 20km de Bourg et à 1h de Lyon est l’un de ces camps.

            Initialement construit en 1939 pour être une caserne de bataillons de chasseurs à pied, il continua à en héberger pendant l’occupation.

            Pourtant, en 1943, après que les enfants de militaires soient chassés de leur école d’Autun et viennent s’installer alors entre Neuville et Pont D’Ain et que ces enfants rejoignent en grande partie le maquis du Bugey en 1944, rien ne semblait disposer ce lieu d’être 15 ans plus tard un lieu de privation de liberté.

 

            Une prison, il met le mot dessus. Ce camp était une prison, où furent enfermés les algériens (et uniquement eux), pourtant français malgré tout, qui aspiraient à l’indépendance de ce département. 

            La dénomination officielle sera « camp d’assignation à résidence surveillée ».

La réalité plantera des miradors, des barbelés et des CRS équipes d’armes à balles réelles, dissuadant toute évasion.

            Dans cette prison, la vie va s’organiser, entre les différents baraquements qui serviront de logement et l’enceinte carcérale. 

            Une hiérarchisation entre les assignés va se mettre en place. Une répartition sociale, une vie quotidienne et collective va s’installer pour ce millier d’homme accueilli sur place. 

 

Près de 2500 vont y séjourner malgré les protestations de l’Action Civique Non-Violente qui organisera une marche en 1960 réclamant alors d’être enfermé eux aussi dans ce camp. La résistante Germaine Tillion, survivante de Ravensbruck sera l’une de ces manifestantes.

 

            A la suite des accords d’Evian, en 1962, ce camp devient une prison, sous l’autorité du ministre de la justice pour enfermer des prisonniers algériens, jugés par les tribunaux avant d’être extradés vers l’Algérie désormais indépendante. 

 

            Il commence à être tard et l’enseignant, qui était à mille lieux de s’imaginer qu’un morceau de l’histoire sombre de la France s’était déroulé non loin d’ici décide de se pencher sur le devenir de ce camp. 

            Il apprend alors, ironie de l’histoire que le camp de Thol, désormais établissement pénitentiaire sera jusque 1965 une prison pour les condamnés appartenant à l’OAS, l’organisation de l’armée secrète, véritable organisation terroriste qui traquera et exécutera près de 2700 français et algériens entre 1961 et 1962.

            Le régime de ces détenus, pourtant condamnés pour des crimes, sera bien particulier puisque la promiscuité sera moins importante et les restrictions bien plus légères que les prisonniers présents quelques années auparavant.

 

            Les détenus s’organisent entre eux, disposent d’une vie sociale organisée, renomment les bâtiments, vont et viennent en toute tranquillité dans le camp. Une vie communautaire va se mettre en place, donnant alors l’impression d’être ailleurs que dans une prison.

 

Les « détenus » vont aller jusqu’à renommer l’un des baraquements « Ch. Daudet », toujours visible aujourd’hui. Est-ce Charles Daudet, militant libertaire devenu collaborationniste ? Non, il s’agirait plutôt de « Charly Daudet », para-militaire de l’OAS retrouvé mort dans sa cellule et considéré comme un martyr pour les partisans de l’Algérie Française.

            Dans quelle prison des détenus pourraient attribuer à un bâtiment un patronyme de leur cause ?

            En 1965, le camp cessera d’avoir une activité pénitentiaire et tombera alors vite dans l’oubli.

            En se rendant sur place, après une rando de Géocaching le lendemain, le professeur découvre comme unique souvenir une plaque, apposée il y 2 ans à la suite du rapport de l’historien Benjamin Stora.

            En rentrant justement dans le bâtiment « Ch. Daudet », il place à cet emplacement une geocache, comme un élément incitant des joueurs à découvrir ce lieu chargé d’histoire.

            En repartant, 2 bibliothécaires échangeront avec lui sur ce qu’est devenu le camp : un lieu à disposition des associations pour donner une vie, digne de ce nom, assurer une liberté et permettre à chacun de se cultiver et s’ouvrir au monde.

Allez visiter l'exposition Retourner voir à H2M, à Bourg-en-Bresse. N'hésitez pas à poster en commentaire l'oeuvre finale de Nicolas Daubannes. Dans les sources, le reportage de France 3 concernant l'oeuvre qui sera détruite à l'issue de l'exposition.

 

 

 

Sources : 

https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/art-contemporain/le-camp-d-internement-de-thol-au-coeur-de-l-exposition-de-nicolas-daubanes-pour-raviver-la-memoire-sur-une-page-sombre-de-la-guerre-d-algerie_5455450.html

 

https://www.bourgenbresse.fr/cms_viewFile.php?idtf=15052&path=Programme-exposition-Retourner-voir.pdf

 

https://www.nicolasdaubanes.net/expositions

 

https://www.elysee.fr/admin/upload/default/0001/09/0586b6b0ef1c2fc2540589c6d56a1ae63a65d97c.pdf

 

https://tenes.info/nostalgie/THOL

 

https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/ain/bourg-bresse/guerre-d-algerie-le-camp-de-thol-a-neuville-sur-ain-a-servi-de-camp-d-internement-des-militants-du-fln-2503189.html

 

https://journals.openedition.org/criminocorpus/2676

 

Les images publiées ici proviennent de ces sources.

 

 

Additional Hints (Decrypt)

Qnaf yn qrfpevcgvba.

Decryption Key

A|B|C|D|E|F|G|H|I|J|K|L|M
-------------------------
N|O|P|Q|R|S|T|U|V|W|X|Y|Z

(letter above equals below, and vice versa)