Situé au nord de Laon, le village a une histoire mal connue au Moyen Âge. Pourtant, c’est à cette époque que remonte l’église Saint-Martin, qui dépendait peut-être de l’abbaye Saint-Martin de Laon – ce qui expliquerait sa titulature. L’édifice comprend une nef de deux travées, un transept bas et un chevet polygonal à cinq pans. La nef pourrait être d’une période ancienne (xiie s. ?), si l’on ne tient pas compte des voûtes d’ogives bombées en plâtre et des fenêtres à réseau flamboyant – réfections qui datent du xixe s. En témoignerait en effet la façade, encadrée de deux contreforts, qui montre un portail à double rouleau, surmonté d’une simple baie en plein cintre, puis d’un oculus moderne. Le chœur laisse mieux apparaître son âge : il forme un tout cohérent avec les bras du transept bas. Ceux-ci ouvrent sur la travée droite du chœur par des arcades bien plus basses que l’arc triomphal qui sépare la nef du chœur. Les nervures prismatiques qui couvrent l’ensemble et pénètrent directement dans le fût des piliers cylindriques, de même que le réseau flamboyant des fenêtres indiquent la fin du xve s. ou le début du xvie s. L’église conserve aussi de belles boiseries du xviiie s. et des fonts baptismaux du xiie s. Pour protéger cet édifice soigneusement entretenu par la commune, il était nécessaire toutefois de refaire la couverture de la flèche du clocher qui coiffe le transept, travaux pour lesquels la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 25 000 F, en 1987.