En juillet 1944, les Alliés ont débarqué depuis six semaines. Le maquis de Courtemiche multiplie les sabotages pour retarder l’armée nazie, retrace Dominique Mallet Lequilerier, fondatrice en 2004 de l’association du maquis de Courtemiche. L’arrestation, puis l’exécution de François Bouilhac, le chef du groupe 7 de la Résistance du Pays d’Alençon, par des Français, collaborateurs de la Gestapo, entraînent des arrestations en chaîne des maquisards. »
Parmi eux, Maurice Mallet et Jacques Hochin sont exécutés près de la maison de Courtemiche. Blessé, Bernard Dufrou, réussit à s’échapper. « Ma famille a vécu dans le culte du souvenir de ces jeunes qui ont voulu résister à la barbarie nazie », poursuit Dominique Mallet, la nièce de Maurice, à qui le devoir de mémoire est cher.
Depuis, les communes de Champfremont, de Fresnay-sur-Sarthe, la communauté de communes des Avaloirs, l’association ornaise Vive la Résistance et les associations d’anciens combattants accompagnent l’association chaque année, pour une émouvante cérémonie du souvenir.
Né à Saint-Denis-sur-Sarthon (Orne) en 1923, Maurice Mallet veut s’engager dans l’armée en 1940, à 17 ans. Trop jeune, il devient alors le chef du groupe 7 de la Résistance du Pays d’Alençon. « Ma grand-mère a entretenu le culte de son petit Maurice, exécuté à 21 ans. Elle se rendait chaque jour, à pied, sur sa tombe », confie Dominique Mallet.
Des frères d’armes engagés très jeunes
Jacques Hochin, lui, est né en 1921 à Fresnay-sur-Sarthe, dans une famille de sept enfants. Réquisitionné pour le service de travail obligatoire en Allemagne, il rejoint le maquis, et travaille comme charbonnier à Saint-Denis. Il organise alors les caches d’armes à Courtemiche et les actes de sabotage. Il sera exécuté aux côtés de son frère d’armes, Maurice Mallet.
En 1946, une stèle est érigée sur les lieux de l’exécution au moulin de la Sourdière. Sur la porte de la maison restaurée de Courtemiche, figure une plaque avec les noms des dix résistants du maquis : Pierre Dambry, Bernard Dufrou, Bernard Fresnais, Raymond Justice, André Mallet, Roger Piard, André et René Sylvestre. Leur bravoure sera honorée samedi, 75 ans après leur mort.