Peypin et pépins : c’est une forêt de pins !
Je vous propose une promenade nature sur un sentier ombragé de quelques centaines de mètres pour découvrir la végétation méditerranéenne : garrigues, chênaie pubescente et milieux humides.
Peypin d’Aigues tire son nom de Podium Pini, d’origine romane, la racine Pey (Podium, Puy) désigne aussi bien la pierre qu’une sommité rocheuse. Il faut voir dans le suffixe Pini l’évocation d’une forêt de pins accrochée aux flancs de cette colline de pierres. Des pins, il y en avait ici partout!
Vous pourrez aussi vous reposer sur l’agréable place du village et profiter de la fraîcheur de son lavoir et de sa jolie fontaine sur les pas d’Henri Bosco.
Pour en savoir plus – la grande histoire:
Au Xe siècle ce lieu était couvert de pins (in Pineto). Le premier Peypin n’est pas à l’emplacement du village actuel mais à 1 km au Nord-ouest, sur la butte du Castelas (le mot castellas témoigne de l’existence d’un château protégeant le village), né tardivement (fin XIIème siècle ou début XIIIème siècle), un acte de 1400 constate l’abandon et la ruine de « Peypin du Castelas ». Le second Peypin naît en 1505 des œuvres des barons de la Tour d’Aigues, qui souhaitent revivifier leurs terres et offrent aux colons des terres à bâtir. Le seigneur de Peypin d’Aigues Antoine René de Bolliers passa un « acte d’habitation » avec 15 familles vaudoises pour repeupler le territoire et remettre les terres en valeur.
Puis, c’est le massacre par Meynier d’Oppede en 1545 qui, par les soudards du brave capitaine Polin, va piller et incendier le village. François 1er laisse les troupes du parlement de Provence massacrer les Vaudois du Luberon. Peypin d’Aigues est brulée, une partie des habitants massacrés, plusieurs envoyés aux galères. Les Vaudois se convertissent au protestantisme. En 1582 le curé de Peypin d’Aigues compte 90 catholiques et autant de réformés. Même l’église Saint-Jérôme, pourtant propriété du chapitre cathédral de Saint-Sauveur d’Aix, fut détruite. Les chanoines la feront reconstruire en 1620. Peypin va subir une nouvelle hémorragie due au bannissement des huguenots. Un siècle plus tard leurs biens seront confisqués et redistribués aux catholiques.
Pour en savoir plus – la petite histoire « Le Trestoulas » d’Henri Bosco:
Dans le mystérieux Luberon, les habitants d'un village s'affrontent à propos du bassin de la Conque, une belle fontaine. Certains veulent le combler. Deux femmes, la Cherli, fille de la terre et des bois, et Laurence, la créole envoûtée, participent à ce combat. Le génie des eaux, retranché dans les grottes souterraines, abandonne le village, dont les habitants ruinés sont condamnés à l'exil. Après leur départ, la fontaine coulera de nouveau.
Extrait «Parti de Lourmarin, je longeai de l’ouest à l’est, le versant sud de la montagne. Je m’arrêtai longuement dans chaque village. Je visitai ainsi Vaugines, Cabrières, La Motte Saint - Martin-de-la-Brasque,Vitrolles et j’atteignis Peypin d’Aigues à la fin septembre.»
A pine forest
I propose a nature walk on a shaded path of a few hundred meters to discover the Mediterranean vegetation: garrigues, pubescent oak forest and wetlands.
Peypin d'Aigues takes its name from Podium Pini, of Roman origin, the root Pey (Podium, Puy) designates both the stone and a rocky summit. The suffix Pini refers to a pine forest on the slopes of this hill of stones. Pines were everywhere here!
You can also rest on the pleasant village square and enjoy the freshness of its washhouse and its pretty fountain in the footsteps of Henri Bosco.
To know more - the great history:
In the 10th century this place was covered with pine trees (in Pineto). The first Peypin is not on the site of the current village but 1 km to the northwest, on the hill of Castelas (the word castellas testifies to the existence of a castle protecting the village), born late (end of the 12th century or beginning of the 13th century), a deed of 1400 notes the abandonment and the ruin of "Peypin du Castelas". The second Peypin was born in 1505 from the works of the barons of the Tour d'Aigues, who wished to revitalize their lands and offered the settlers land to build on. The lord of Peypin d'Aigues, Antoine René de Bolliers, signed a "settlement agreement" with 15 Waldensian families to repopulate the territory and put the land back into use.
Then, it was the massacre by Meynier d'Oppede in 1545 who, through the soldiers of the brave captain Polin, looted and burned the village. François 1er let the troops of the Parliament of Provence massacre the Vaudois of Luberon. Peypin d'Aigues was burned, some of the inhabitants were massacred, and several were sent to the galleys. The Vaudois converted to Protestantism. In 1582, the priest of Peypin d'Aigues counted 90 Catholics and as many Reformed. Even the church of Saint-Jérôme, which belonged to the cathedral chapter of Saint-Sauveur d'Aix, was destroyed. The canons had it rebuilt in 1620. Peypin suffered a new hemorrhage due to the banishment of the Huguenots. A century later, their property was confiscated and redistributed to the Catholics.
To learn more - the little story " Le Trestoulas " by Henri Bosco:
In the mysterious Luberon, the inhabitants of a village clash over the basin of the Conque, a beautiful fountain. Some want to fill it. Two women, Cherli, daughter of the earth and the woods, and Laurence, the bewitched Creole, take part in this fight. The water genie, entrenched in the underground caves, abandons the village, whose ruined inhabitants are condemned to exile. After their departure, the fountain will flow again.
Excerpt "Leaving Lourmarin, I walked along the southern side of the mountain from west to east. I stopped for a long time in each village. I visited Vaugines, Cabrières, La Motte Saint - Martin-de-la-Brasque, Vitrolles and I reached Peypin d'Aigues at the end of September.