L'AVARE QUI A PERDU SON TRESOR
Aprรจs cinq annรฉes passรฉes ร chercher des petites boites posรฉes par les amis Gรฉocacheurs, ร nous dรฉsormais de vous proposer une promenade dans le bois de la Forรชt de Landerneau.
Ce parcours composรฉ de 24 caches traditionnelles avec pour thรจme ยซ Les Fables de la Fontaine ยป constitue une boucle de 8 km. Chacune de ces caches vous permettra de vous remรฉmorer certaines fables ou dโen dรฉcouvrir de nouvelles.
Ce circuit ne prรฉsente pas de difficultรฉs majeures et peut รชtre rรฉalisรฉ en famille ร pied, mais รฉgalement en VTT. Selon les conditions mรฉtรฉo, de bonnes chaussures รฉtanches peuvent รชtre nรฉcessaires.
La zone รฉtant fortement boisรฉe, les points GPS peuvent รชtre imprรฉcis. Nโhรฉsitez pas ร vous aider des indices et des photos spoilers pour guider vos recherches et prรฉserver lโespace naturel.
Merci de remettre soigneusement les caches en place.
Bon gรฉocaching !
L'AVARE QUI A PERDU SON TRESOR
L'usage seulement fait la possession.
Je demande ร ces gens de qui la passion
Est d'entasser toujours, mettre somme sur somme,
Quel avantage ils ont que n'ait pas un autre homme.
Diogรจne lร -bas est aussi riche qu'eux,
Et l'avare ici-haut comme lui vit en gueux.
L'homme au trรฉsor cachรฉ qu'Esope nous propose,
Servira d'exemple ร la chose.
Ce malheureux attendait,
Pour jouir de son bien, une seconde vie ;
Ne possรฉdait pas l'or, mais l'or le possรฉdait.
Il avait dans la terre une somme enfouie,
Son cลur avec, n'ayant autre dรฉduit
Que d'y ruminer jour et nuit,
Et rendre sa chevance ร lui-mรชme sacrรฉe.
Qu'il allรขt ou qu'il vรฎnt, qu'il bรปt ou qu'il mangeรขt,
On l'eรปt pris de bien court, ร moins qu'il ne songeรขt
A l'endroit oรน gisait cette somme enterrรฉe.
Il y fit tant de tours qu'un Fossoyeur le vit,
Se douta du dรฉpรดt, l'enleva sans rien dire.
Notre avare, un beau jour ne trouva que le nid.
Voilร mon homme aux pleurs : il gรฉmit, il soupire.
Il se tourmente, il se dรฉchire.
Un passant lui demande ร quel sujet ses cris.
C'est mon trรฉsor que l'on m'a pris.
Votre trรฉsor ? oรน pris ? Tout joignant cette pierre.
Eh sommes-nous en temps de guerre
Pour l'apporter si loin ? N'eussiez-vous pas mieux fait
De le laisser chez vous en votre cabinet,
Que de le changer de demeure ?
Vous auriez pu sans peine y puiser ร toute heure.
A toute heure, bons Dieux ! ne tient-il qu'ร cela ?
L'argent vient-il comme il s'en va ?
Je n'y touchais jamais. Dites-moi donc, de grรขce,
Reprit l'autre, pourquoi vous vous affligez tant,
Puisque vous ne touchiez jamais ร cet argent :
Mettez une pierre ร la place,
Elle vous vaudra tout autant
Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine