Montredon, la commanderie templière
A l’extrémité sud de la commune de Belleveue-La-Montagne, se trouve le hameau de Montredon où nul promeneur ne pourrait se douter du riche passé historique de ce lieu. En effet, de la commanderie templière de Montredon ne subsistent aujourd’hui que des bâtiments recomposés dans ce petit hameau en Haute-Loire, entre Velay et Auvergne. Deux auteurs Francine Vitrant et Jean-Pierre Charrat ont étudié grâce à la série 48H consacré aux archives de l’ordre hospitalier et militaire de Saint-Jean de Jérusalem ou Ordre de Malte déposé aux Archives Départementales du Rhône dans ce document, Montredon aux XVIIIe et XIXe siècles, à l’aide de documents retrouvés : terriers, baux, visites prieurales sortes de comptes-rendus d’inspection, actes notariés…
Pour rappel historique, cette commanderie chevaleresque dépendait, à l’époque de l’ordre du Temple. C’était une des cinq « provinces » du royaume de France, dirigée par son Grand Maître. Sur le territoire de l’actuel département de Haute-Loire, on a compté jusque à huit commanderies au XIIe siècle. La commanderie de Montredon dépendait de Saint-Barthélémy du Puy-en-Velay, puis de Devesset en Vivarais. Ensuite, Montredon sera gérée par l’ordre de Malte pendant 260 ans jusqu’à la Révolution française.
Les deux auteurs ont pu au cours de leurs recherches déterminer « le tracé exact du bâti, savoir ce que sont devenus les éléments du château, ceux de l’église, dont certaines parties, les plus ostentatoires, ont été déplacées ou vendues. » Au fil des années, grâce à leur gestion rigoureuse, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem avaient su constituer à Montredon un grand domaine agricole de près de 350 hectares qui compta jusqu’à treize fermes avant d’être démembrés avec la vente des Biens Nationaux en 1793. Deux bémols dans ce livre sont à signaler avec l’absence de bibliographie sans doute lié à un nombre de pages imposé pour l’impression et l’absence de plans architecturaux informatisés avec des dessins à la main pas toujours très lisible. Sinon, ce livre est plaisant à lire, riche d’anecdotes historiques qui servira certainement de chapitre conséquent à une éventuelle synthèse pour une monographie sur l’ordre hospitalier et militaire de Saint-Jean de Jérusalem en Velay qui reste à écrire.