La Barbastelle d'Europe ou Barbastelle commune1,2 (Barbastella barbastellus), est une espèce de chauve-souris de la famille des Vespertilionidés. De taille moyenne, elle est dotée d’un pelage long et sombre. Ses oreilles sont larges, aux bords internes soudés en leur base. Son système d’écholocation à deux faisceaux, un vers le haut et l’autre vers le bas, est assez unique parmi les Vespertilionidés.
C’est une espèce très sensible aux perturbations de son habitat.
La Barbastelle commune est répartie dans presque toute l’Union Européenne et un peu plus à l’est mais ses populations ont subi un déclin important depuis le milieu du xxe siècle. L’UICN la classe comme « quasi menacée ».
Étymologie
Le terme Barbastella vient d’un terme d'un dialecte transalpin de la région de Bologne dans lequel il tient le rôle de nom générique pour « chauves-souris »3. Morphologiquement, barba.stella signifierait « étoile barbue ».
Description de l'espèce
La Barbastelle se caractérise par:4:
- Taille du corps : entre 4 et 6 cm
- Queue : de 38 à 58 mm, la queue est aussi longue que le corps + la tête
- Envergure : de 20 à 29 cm5
- Poids : de 6 à 14 g.
- Denture : la formule dentaire 2123/3123 = 34, pour la demi-mâchoire supérieure : 2 incisives dont la première bifide, 1 canine, 2 prémolaires, 3 molaires. Une petite bouche et une denture délicate ne permettent de manger que de petits insectes.
- Pelage : épais et soyeux, brun-noir foncé. La pointe des poils blanchâtre sur le dos, lui donne un aspect givré.
- Oreilles : deux larges oreilles trapézoïdales tournées vers l’avant et jointives à la base au-dessus du front, c’est une conformation très caractéristique qui rend la Barbastelle d’Europe très reconnaissable. À mi-hauteur, le tragus s’amincit fortement et s’étire ensuite en une longue pointe4
- Espérance de vie : de 5,5 à 10 ans, l’âge maximal avéré est presque 22 ans
- Vol : rapide et agile
Cette chauve-souris a un museau très sombre, renfrogné, épaté comme celui d’un bouledogue. Les narines s’ouvrent vers le haut. Le pelage est d’aspect « poivre et sel ».
Son vol est très adroit, en général rapide et au ras de la végétation.
Sédentaire, la barbastelle occupe toute l’année le même domaine vital.
La maturité sexuelle est atteinte la première ou deuxième année et l’accouplement a lieu durant l'automne et l'hiver.
Sous-espèces
Il existe deux sous-espèces4 :
- B. b. barbastellus, forme nominale
- B. b. guanchae, aux Canaries, forme plus brunâtre, avec des poils sans pointe argentée.
Reproduction
Barbastelle en hibernation
La maturité sexuelle a lieu la première année ou la seconde année.
Après la ségrégation sexuelle totale de l’été, les accouplements se font en fin d’été dans des gîtes d’accouplement ou lors de regroupements en grand nombre (dits d’essaimage), en certains lieux. Ils se poursuivent dans les gîtes d’hiver. Autour d’un mâle se rassemble un harem comprenant jusqu’à 4 femelles4.
La période d’hibernation a lieu de fin octobre à fin mars (en Nouvelle-Aquitaine6), isolément et parfois en groupe. Les gîtes d’hiver sont de nature variable : caves voûtées, ruines, souterrains, cavités dans les arbres, etc. La Barbastelle très fidèle à ses gîtes d’hibernation, s'accroche librement à la voûte ou se tient à plat ventre dans une anfractuosité.
Lorsque les femelles sortent d'hibernation, la fécondation différée se déclenche. Pour mettre bas et élever leurs petits, elles se rassemblent en petites colonies, situées dans des trous d’arbre ou sous des écorces décollées.
À partir de la mi-juin, chaque femelle gestante donne naissance à un ou deux nouveau-nés qu’elle allaite jusqu’à six semaines4. Les gîtes de maternité en milieu forestier, dans les arbres, comprennent de 10 à 20 femelles. Les individus restent très peu de temps dans le même gîte, pouvant même en changer tous les jours. Une colonie peut occuper en forêt plus de 30 gîtes dans les arbres. Les gîtes dans les bâtiments peuvent rassembler jusqu’à 100 femelles. Ils peuvent se situer dans des bâtiments agricoles (linteaux en bois des portes de grange), derrières les volets des maisons5. Ils sont en général plus stables, et peuvent durer tout l’été.
Régime alimentaire
Lithosie aplatie
Son régime alimentaire est très spécifique, puisqu’elle se nourrit presque exclusivement de lépidoptères (jusqu’à 99 %), tels que pyrales et lithosies, et dans une moindre mesure aussi de diptères, des névroptères, et selon les régions, de petits coléoptères et d’araignées5. Les proies sont capturées en vol.