PK 77,300 LIZY SUR OURCQ
Lizy-sur-Ourcq, dont le nom est mentionné dans un acte du XIIe siècle (1160), fut longtemps un centre agricole et commercial de quelque importance (moulins à blé, à draps, à huile, marchés, commerces). Grâce à sa situation sur l’axe Paris-Reims d’une part et à la navigation sur l’Ourcq d’autre part (80 mariniers et marinières au XVIIe siècle), Lizy-sur-Ourcq était l’entrepôt des campagnes voisines, comme semblent le prouver les caves historiques situées sous les maisons du centre-ville et la halle aujourd’hui démolie (Place Harouard actuelle).
Cette prospérité fut atteinte à la fin du XVIIe siècle par la révocation de l’Edit de Nantes (1685). Petit bassin protestant , Lizy-sur-Ourcq se vida de nombreux habitants : drapiers, artisans, commerçants qui, ayant embrassé la religion réformée, durent s’exiler Outre-Rhin ou en Angleterre.
Un peu plus d’un siècle plus tard, deux nouveaux axes réorientaient la vie industrielle et commerciale de la Ville : le canal de l’Ourcq (1822) et plus tard la voie ferrée (1893). Les transports automobiles, favorisés au XXe siècle, permirent de maintenir, de développer la vie artisanale et commerciale et d’attirer population et industries.
Aujourd’hui, Lizy-sur-Ourcq, 3780 habitants, s’est développée au Nord du canal de l’Ourcq (Bellevue) dans les années 70 et possède une zone industrielle qui représente environ 700 emplois (profilage, serrurerie, bois, froid, électronique, mécanique, brochage, transports…) mais reste fidèle à sa tradition agricole briarde avec plusieurs exploitations de type familial où sont cultivés principalement : la betterave, le blé et le maïs. Implantée de part et d’autre de l’Ourcq et du canal de l'Ourcq qui traversent la commune d’est en ouest, Lizy présente cette double image rurale et industrielle. Son église Saint-Médard, dont la construction qui a débuté au XVIème siècle, est le principal monument historique.
L'identité de Lizy-sur-Ourcq est représentée par son blason créé en 1985. Les « couleurs » correspondent aux caractéristiques de la ville au début du XXIème siècle : elle fait partie de la région Île- de- France (fleur de lys et couleur azur), se situe à la fois sur l’Ourcq et le canal de l'Ourcq (onde blanche ou « argent ») et se trouve être une petite cité de « croisement » où s’allient les activités agricoles (blé et roue des anciens moulins) et celle de l’industrie (roue dentée à double symbole).
Le spot de la cache depuis l'amont et depuis l'aval sur ces photos anciennes.
2022, j'ai 200 ans! Le canal de L'Ourcq
La rivière Ourcq prend sa source au-dessus de Fère-en-Tardenois (Aisne).
Elle est canalisée sur ordre de François 1er en 1529, puis aménagée jusqu'en 1748 par les Ducs d'Orléans de Silly-la-poterie (Port-aux-Perches) à Port-Mary (entre Lizy-sur-Ourcq et Congis-sur-Thérouanne) où elle se jette alors dans la Marne.
En 1802, Napoléon Bonaparte, alors 1er consul, ordonna par décret la construction du canal de l'Ourcq partant du bassin de la Villette (Paris) pour rejoindre la rivière déjà canalisée à Mareuil-sur-Ourcq dans le but d'apporter de l'eau potable dans la capitale qui faisait alors grand défaut évitant ainsi des probables soulèvements parmi la population. Le choix de l'Ourcq a notamment été dicté par la quantité , la qualité de son eau et surtout par l'altimétrie rendant possible cette opération. En effet entre le point kilometrique 108 et le point kilometrique 0 il y a une différence d'altitude de seulement 10 mètres (soit 1cm pour 100 mètres de canal) une performance technique!!!
Par la suite et jusqu'à l'arrivée du chemin de fer à la fin du 19ème siècle le canal participera à l'essor économique des nombreuses communes traversées.
Aujourd'hui son eau sert à la navigation, à l’alimentation des canaux parisiens St Martin et St Denis et celle du réseau parisien d'eau non potable (car avec les critères actuels l'eau du canal de l'Ourcq est considérée non potable contrairement à il y a 200 ans) avec comme destination les lacs, plans d'eau, certaines fontaines d’ornement et participe activement aux nettoyages des trottoirs et caniveaux.
Depuis 1822 et l'ouverture du canal, un déversoir (situé à la jonction du canal et de la rivière canalisée à Mareuil-sur Ourcq) permet de continuer d'alimenter le lit naturel de la rivière Ourcq mais le canal capte dorénavant l'écrasante majorité de son débit.
Le canal (canal + rivière canalisée) fait 108 Km, du bassin de la Villette (Paris) à Silly-la-poterie (Aisne). Il comporte 10 écluses et 2 usines élévatoires (situées à Trilbardou et Villers-les-Rigault), traverse 5 départements : Paris, Seine-Saint-Denis, Seine-&-Marne, Oise, Aisne.
Il appartient à la Ville de Paris qui est en charge de son exploitation et de son entretien.
