Les Beatles, vous connaissez ?
8 ans d’activité en studio, plus de 200 chansons, 12 albums, 2 EP, et des singles quasiment tous classés numéro 1 un peu partout dans le monde.
Toujours à l’avant garde, les Fab Four ont révolutionné les techniques d’enregistrement et ont façonné les bases de la musique pop en y incorporant de nombreux styles, de la musique orientale à la musique classique, du hard rock à la comptine.
Mais les Beatles ce sont aussi des films, une coupe de cheveux, la beatlemania et un humour très british.
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En 1966, les Beatles décident de mettre fin à leurs incessantes tournées en particulier à cause de l'hystérie de plus en plus malsaine qui les accompagne, le groupe ayant notamment reçu des menaces de mort du Ku-Klux-Klan aux Etats-Unis et de l'armée aux Philippines.
Les Beatles s'enferment alors en studio et, toujours à la recherche de nouveaux sons, ils vont révolutionner les techniques d'enregistrement de l'époque.
En voici quelques exemples :
Artificial Double Tracking (ADT) : Les Beatles étaient particulièrement réputés pour leurs harmonies vocales et, afin de pouvoir enregistrer deux pistes de chant en ne chantant qu'une fois, en 1966 les ingénieurs de EMI créent l'ADT : lors de l'enregistrement, la piste de voix est automatiquement dupliquée avec un décalage de quelques millisecondes, créant le même effet qu'une deuxième piste de chant.
Le positionnement des micros (MIC) : Au milieu de leur carrière, les Beatles veulent donner plus de puissance à la batterie, aux instruments à cordes et aux cuivres : il est alors décidé de placer les micros à proximité immédiate des instruments. Chose impensable à l’époque, au point de rencontrer une certaine résistance de la part des techniciens des studios, ce positionnement est devenu la règle aujourd'hui.
Feedback (FB) : Les Beatles vont être les premiers à enregistrer un effet larsen sur le single I Feel Fine en 1964.
Le mélange de plusieurs versions (MIX) : Toujours très perfectionnistes, les Beatles ont enregistré deux versions de la chanson Strawberry Fields Forever sur des tempos et des tonalités différentes : une calme et dépouillée, l’autre riche et enlevée. Comme les deux leurs plaisent beaucoup, ils souhaitent les fusionner en une seule et unique chanson mais le défi technologique (pour l’époque) semble impossible. Leur producteur s’y attelle, augmente un peu la vitesse de la première version et diminue celle de la deuxième et, miracle, il réussit à trouver un réglage qui permet que les deux parties soient au même tempo et à la même tonalité. Le raccord entre les deux versions se trouve à environ 1:00 du début du morceau.
Spectral Analysis Decoder (SAD) : Un signal saturé à outrance, mais est-ce encore de la musique ? Les Beatles ont toujours été intéressés par la musique avant-gardiste et l’ont parfois expérimenté comme sur le collage musical du morceau Revolution 9.
Sampling (SAM) : En pleine période hippie, les Beatles souhaitent accentuer le caractère psychédélique de leur musique. Ils vont pour cela puiser dans la bibliothèque de sons de leur maison de disque pour y chercher des samples mais ils vont aussi créer leurs propres samples comme lors du mythique enregistrement de Tomorrow Never Knows : Paul McCartney arrive en studio avec un sac de bandes magnétiques comportant des sons qu’il a enregistrés (rire, guitare, conversations…). Tous les techniciens des studios EMI sont réquisitionnés pour tendre ces bandes avec les moyens du bord (stylo, verres) et ainsi les lire en boucle dans la table de mixage.
Les bandes à l’envers (FW) : Les Beatles vont être les premiers à utiliser des bandes lues à l’envers lors de l’enregistrement du chant du single Rain. Un peu plus tard, sur I’m Only Sleeping, c’est une guitare solo qui sera enregistrée dans l’optique d’être jouée à l’envers.
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