Selon le dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté par A Rousset (1854), Crissey aurait été la résidence d’un grand nombre d’orpailleurs. Il est incontestable que le Doubs roulait des paillettes d'or, provenant probablement des roches primitives de la Serre ou des Vosges. La pêche en était affermée par les seigneurs riverains, à des ouvriers nommés orpailleurs. Ceux qui s'occupaient de ce genre de pêche, choisissaient les endroits où la rivière faisait des coudes, où ses eaux allaient frapper avec violence, et où s'était amassé du gros sable ou du gravier. Ils commençaient par passer ce sable à la claie, afin de séparer les pierres les plus grossières ; ils le mettaient ensuite dans de grands baquets remplis d'eau ; on le jetait avec l'eau sur des morceaux de drap grossier ou sur des peaux de mouton tendues sur une claie inclinée ; l'or s'attachait avec le sable le plus fin au poil du drap ou de la peau de mouton, qu'on lavait de nouveau, pour séparer l'or et le sable. Pour achever cette séparation, on faisait un dernier lavage dans une écuelle de bois, dont le fond était garni de rainures ; on l'agitait en tournoyant ; le sable étant plus léger, s'en allait par-dessus les bords de l'écuelle, tandis que l'or restait au fond. On obtenait ainsi un or quelquefois très pur, d'autres fois mêlé avec de l'argent ou du cuivre.