Frédéric Mistral fait dériver le mot provençal
bori (nom masculin) d’où vient notre mot « borie » du bas-latin
boaria, « étable à bœuf ». Contrairement à ce que l’on peut parfois entendre dire, toutes les bories ne remontent nullement au temps des Gaulois de Provence, mais sont beaucoup plus récentes. En fait, la plupart ne sont probablement pas antérieures au XVII
e siècle, même si l’âge d’or des bories est le XVIII
e siècle et, dans un moindre mesure, le XIX
e siècle. Les millésimes sur linteaux sont assez rares, mais on peut en rencontrer çà et là, la plupart du temps en chiffres latins (1775, 1822), parfois en chiffres romains (MDXX).
Les bories ne servaient pas d’habitations, même si quelques témoignages évoquent que des gens s’en sont servi de refuge lors de la grande Peste de 1720 ou durant d’autres époques troublées.
La borie avait presque exclusivement une vocation agricole. Les XVIIe et XVIIIe siècles sont des périodes de grands défrichements où de nombreuses terres étaient données à des paysans qui, à condition de la travailler avec assiduité, en devenaient propriétaires au bout de quelques années. Du coup, ces paysans et bergers faisant leur labeur souvent loin de chez eux avaient besoin d’un endroit où déposer leur matériel ou abriter leur bétail par gros temps. Ce sont eux les constructeurs des bories.
Parfois, édifier une borie permettait tout simplement de débarrasser une terre des nombreuses pierres plates dont le sol est abondant – les cultivateurs en savent quelque chose, surtout près de chez nous, le pays des cailloux.