Un client exigeant, la Marine Royale
Bien avant le très connu Pierre Babaud, sieur de la Chaussade, et ce dès 1659, Colbert visite le Nivernais en tant qu'intendant de Mazarin. Il préconise l'emploi des fers nivernais dans les arsenaux pour la fabrication de canons et de mousquets.
Dès 1670, le même Colbert projette la fabrication de grosses ancres de marine sur le site cosnois. Ces nouvelles forges aux ancres ont un client exigeant et pressé, la Marine Royale.
Les méthodes traditionnelles perdurent malgré la concurrence des importations étrangères. Le forgeage à bras est passé à la postérité sous la plume de Madame de Sévigné, en visite en 1677. « À Cosne, nous allâmes dans un véritable enfer : ce sont des forges de Vulcain… ».
Les forges de la Chaussade ont prospéré sous l'influence de Pierre Babaud de la Chaussade les ayant rachetées, en 1734, à Jean Arnaud, il rachète également de nombreux sites métallurgiques dans tout le Nivernais.
Les Forges Royales n'ont pas uniquement servi à la fabrication d'ancres, les fers laminés à Cosne sont transformés en feuillards, en fers, en verges, en lames, ou encore en fers ronds et carrés. La clouterie les transforment en petits et gros clous, la taillanderie en outils tranchants, la serrurerie en étaux et crics en chaînes et autres ustensiles pour la marine.
Le XIX e siècle voit les forges perdre peu à peu leur compétitivité et leur importance. En 1852, la clouterie, fermée vingt ans plus tôt, rouvre, on produit encore quelques ancres mais la voie fluviale pour le transport cède face à la concurrence du chemin de fer. Les ateliers cosnois sont transférés à Guérigny. L'année suivante, l'État vend les bâtiments et l'usine retourne au secteur privé. C'est alors le début pour des activités plus ou moins durables, clouterie, blanchisserie, fabrique de limes.
Un endroit emblématique de la ville
En 1905, la Ville rachète le site pour le louer à une fabrique de feutres puis à la cordonnerie Dressoir. En 1941, la Câblerie Française s'installe et agrandit les bâtiments en 1957-1958, les câbles de cuivre sont vendus à EDF et à la SNCF à raison de 15.000 km par an. La mécanisation et l'automatisation réduisent le personnel et l'entreprise ferme ses portes en 1987, le site deviendra une friche industrielle.
La Ville lance une opération de requalification urbaine et l'ancienne forge est reconvertie en salle des fêtes, en 2001. La partie architecturale voulait que ce bâtiment soit un repère urbain, les sheds de toiture ont cédé la place à une couverture tronc conique en harmonie avec la façade ligérienne de Cosne. Les chaînes d'angle et les encadrements en pierre sont conservés pour laisser des traces visibles du passé.
Dernière phase de transformation, en 2018, la municipalité souhaite tirer un meilleur profit de la salle qui reste un endroit emblématique de la ville. Son problème est une acoustique déplorable. Seuls les différents salons de l'habitat ou du vin et les expositions de peinture y sont valorisés. Le Palais de Loire accordera une place à la culture dans un espace dédié et adapté, ce qui précipitera le détournement de la Chaussade en restaurant qui valorisera la gastronomie.
Michel Veneau, maire de l'époque, insiste : « Nous avons besoin d'avoir un ou deux beaux restaurants gastronomiques ici en centre-ville » et prédit que « Cosne va devenir une ville gastronomique ». La Chaussade, réhabilitée au niveau du chauffage, est louée pour neuf ans dès avril 2019.
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Pour valider cette virtuelle vous devrez , avec votre "found it" prendre une photo de l'ancre et y faire apparaitre au choix un objet personnel , GPS , votre main ou simplement le signe "V" de la victoire. Même vos têtes sont acceptées !!
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