Cette cache vous fera découvrir une curieuse petite stèle que l'on l'aperçoit lorsque l'on passe sur la route toute proche.
L'histoire:
En 1926, cette paroisse est desservie par l’abbé Louis Amilhau depuis quelques années déjà et à l’entière satisfaction des paroissiens qui ne tarissent pas d’éloges à son sujet, louant sa charité chrétienne, sa disponibilité de tous les instants, son extrême gentillesse.
Fin août, ce prêtre apprend le décès de l’un de ses oncles domicilié à Fonneuve, près de Montauban, dont les obsèques sont prévues le 1er septembre suivant.
Ses obligations ecclésiastiques et le moyen de locomotion dont il dispose ne lui permettent pas d’assister à cette cérémonie religieuse. Qu’à cela ne tienne, l’un des habitants de Lunel, résidant près de l’église, ayant appris la triste nouvelle, se propose spontanément de l’acheminer jusqu’à Fonneuve à bord de son automobile, la première peut-être de toute la commune de Lafrançaise.
Le 1er septembre au matin, peu avant 10 h, ce brave curé se rend chez M. Guillaumat, l’heureux propriétaire du véhicule automobile à bord duquel il prend place.
Quelques tours de manivelle plus tard, le moteur tousse puis pétarade bruyamment et l’engin démarre en direction de Lafrançaise.
A l’approche du bas de la côte de Lapeyrouse, vers 10 h, à l’endroit où la voie ferrée croise la voie communale, près de la maison de M. Tardy, M. Guillaumat ne voit-il pas le panache de fumée de la locomotive en approche, surestime-t-il la puissance de son véhicule, veut-il épater son passager ? Mystère.
L’automobile et le convoi ferroviaire poursuivant chacun leur course se retrouvent au même instant sur cette intersection. La voiture est percutée de plein fouet par la droite, traînée sur plusieurs dizaines de mètres et broyée avant l’arrêt du convoi. L’abbé Amilhau est tué
sur le coup, la tempe fracturée et un pied cassé. Il a 53 ans. Monsieur Guillaumat n’a guère plus de chance : sa colonne vertébrale brisée, il est évacué vers une clinique montalbanaise. Cet horrible accident jette la consternation dans la commune.
Les paroissiens de Lunel, reconnaissants, vont ériger une stèle surmontée d’une croix à l’endroit même où le prêtre est décédé, stèle encore en place aujourd’hui. L’un d’eux va même jusqu’à offrir sa tombe familiale pour accueillir la dépouille mortelle, tombe dans laquelle l’abbé repose encore de nos jours.
En 1933, cette ligne de tramway sera supprimée, ligne peu rentable et certainement déjà sérieusement concurrencée par la route. La voie ferré sera aussitôt démontée et enlevée.
Données: Claude Gayet