De style roman, l’abbatiale d’ARNAC près de Pompadour en Corrèze, date du XIè siècle.
En 1010, le très pieux Gui de Lastours fonde, à partir d’une petite église de campagne, un prieuré initialement dédié à Saint Pierre.
Or,celui-ci prit rapidement beaucoup d’ampleur à la suite d’un « miraculeux larcin » comme le relate la tradition orale ; En effet, les saintes reliques de Saint Pardoux détenues jusque là par une église de Sarlat en Périgord, on été volées une nuit et transportées en Limousin à dos d’âne. Et alors que la mule arrive à Arnac, elle s’arrête, refuse d’aller plus loin. Elle frappe obstinément son sabot contre une pierre ou l’empreinte demeure au bord d’un puits aux eaux miraculeuses, cela donné son nom à une petite rue attenante à l’abbatiale « le pas de la mule »
Les Saintes reliques de Saint Pardoux ont donc été déposées dans le monastère d’Arnac ou elles sont encore aujourd’hui
En 1022, le monastère a été donné à l’abbaye de Saint Martial de Limoges Geoffroy II avec la confirmation papale de Benoit VIII.
Sous la direction de la puissante direction limougeaude, l’abbatiale pris de l’essor avec le statut de prévôté.
Elle deviendra le lieu de sépulture des Lastours et successeurs jusqu’en 1665.
En 1173, une conférence de PAIX y a été organisée avec le vicomte de Limoges Guillaume de Coupe Fer (fils du vicomte d’Angoulême), Archambaud de Comborn et l’évêque Géraud de Limoges.
La paix sera de courte durée. Car en ce temps là, le 05 octobre 1183 soit la veille de la Saint Pardoux, des routiers sont annoncés comme arrivant à Pompadour. Ils déferlent le 09 en semant la panique. Leurs chefs, les fameux mercadiers Constantin de Born et Raoul de Chateauneuf n’épargnèrent Arnac et ses moines qu’en échange d’une forte rançon. Ils mirent 9 jours à la rassembler et ne purent prendre nourriture qu’après l’avoir totalement payée.
Les 12 et 13ème siècle marquent l’apogée du monastère. 14 moines y résident en 1229 ; Puis la guerre de 100 ans et les guerres de religions lui firent perdre de la renommée.
Aujourd’hui, c’est un joyau du patrimoine historique.
Même si les bâtiments claustraux ont disparu, les transformations et restaurations successives en font un monument imposant et remarquable. La façade en arc brisé datée du XIIème est typique du premier gothique limousin. L'intérieur, de l'école romane limousine, présente une nef unique à trois travées. Les chapiteaux taillés dans le calcaire illustrent des scènes bibliques
Certains éléments sont protégés au titre des monuments historiques dont une statue de St Martial du 16ème, les châsses reliquaires de saint Pardoux et de Saint Martial du 18ème et un tableau « la vierge sortant du tombeau » du 19ème.
La façade présente un ordre pyramidal : au sol 5 arcs du XIIIe siècle puis 3 niches où prônent presque grandeur nature de gauche à droite Saint Pardoux portant la crosse, une Vierge Mère couronnée et Saint Martial, Ces statues classées du XVe siècle pourrait être plus anciennes, Les niches sont surmontées d’une étroite et haute baie,
