L'histoire de la chapelle Sainte-Christine de Locmalo montre le lien étroit qu'elle entretenait avec la ville de Guémené : outre la fondation de la chapellenie par Charles de Rohan et les travaux de Marie de Rohan, la chapelle était encore liée avec la ville au 20e siècle par une rabine bordée d'arbres.
Chapelle Sainte-Christine avant sa destruction
Il s'agit à l'origine d'un édifice rectangulaire fondé en 1418, rebâti en 1527 et plus ou moins bien restauré depuis, qui se signale par sa façade où l'on voit, à côté d'éléments gothiques, des détails qui annoncent déjà la Renaissance : pilastres, entablement, bandeau à rinceaux et fronton triangulaire.
L'unique photo prise de la chapelle avant sa destruction rend difficile sa restitution. La façade ouest, remontée - car le plan cadastral de 1842 la montre beaucoup plus longue que sur la photo- révèle plusieurs périodes de construction.
La porte ouest en arc brisé remonte à la première campagne (Mgr Villeneuve y voyait des traces de feu), quand les contreforts d'angle, les pinacles gothiques ne peuvent dater d'avant la fin du 15e siècle ; mais peut-être sont-ils contemporains du décor première Renaissance, qui encadre la porte et l'entablement qui la surmonte, correspondant aux travaux entrepris par Marie de Rohan, soit vers 1520.
Photo @Roi Morvan Communauté
La chapelle est démolie en 1966 et ses pierres servent à l'édification du château de Pontcallec. Il ne subsiste qu'un petit édifice composé d'un fronton triangulaire entouré de pinacle.
Même si le blason conservé dans le fronton remonté ne montre plus leurs armes, la marque des Rohan est certaine dans l'introduction ici du nouveau langage décoratif, illustré dans le logis neuf du château de Guémené.