Cette série de caches appelée "Mémoire des Hommes : Montluc" a pour objectif de rappeler les massacres de détenus de la prison MONTLUC à LYON de Juin à Août 1944
Après l'invasion de la zone Sud en novembre 1942, les Allemands réquisitionnent la prison de Montluc à Lyon pour y emprisonner des résistants, des juifs et des otages. Après le débarquement du 6 juin 1944 et face à l'avance alliée, une terrible série de massacres de détenus de cette prison se déroule à Lyon et dans ses environs. La plupart s'effectuent sans jugement, les victimes étant parfois choisies au hasard. Cela se passe chaque fois de la même façon : des détenus sont embarqués le soir dans une camionnette ou un camion bâché qui sera encadré par une escorte composée de deux ou trois voitures, chargées de sous-officiers et officiers allemands. Ils sont abattus souvent en rase campagne et toujours sans jugement préalable.
Le 16 juin vers 20h, une trentaine de détenus de la prison de Montluc, dont Marc BLOCH le célèbre historien, sont appelés "sans bagages", menottés deux par deux, et réunis dans la cour de la prison. Ils sont embarqués dans un camion bâché qui, avec une escorte d'une vingtaine de militaires dans deux véhicules, parcourt une trentaine de kilomètres sur la route de Bourg-en-Bresse avant de s'arrêter au bord d'une petite route à 2 km environ du village de Saint-Didier-de-Formans (Ain), à hauteur d'un pré entouré de haies de buissons, au lieu-dit "Les Roussilles". C’est par groupe de quatre hommes qu’ils sont descendus de la camionnette, détachés, emmenés dans le pré et abattus à la mitraillette.
Deux d’entre eux, grièvement blessés, vont survivre à ce massacre et sont soignés par des familles du village avant d'être conduits dans deux familles de résistants à Trévoux. Les deux rescapés sont, d’une part, Jean CRESPO mort le 17 avril 1948 à Marseille des suites de ses blessures, et, d’autre part, Charles PERRIN mort le 10 mars 1975 à Villeurbanne.
Leurs témoignages ont permis de connaître avec précision le déroulement des faits.
Ce massacre est un acte de représailles contre la Résistance : à cet endroit, quelques jours plus tôt, le dimanche 11 juin, un convoi de soldats allemands venant de Sathonay fut arrêté par des arbres barrant la route. Croyant à un piège de la Résistance, les soldats fouillent les environs et ne trouvant rien de suspect repartent en direction de Chatillon-sur-Chalaronne, où la colonne est prise sous le feu des maquisards.
Le massacre des "Roussilles" va entraîner, à son tour, une volonté de représailles. Le 26 octobre 1944, dix prisonniers de guerre de l’armée allemande, en uniforme portant le sigle PG dans le dos, sont exécutés dans ce même pré par quelques personnes. Pour rendre impossible l’identification des corps, les papiers et objets personnels leur ont été retirés. En cette période où la débâcle de l’occupant commence à se faire sentir, cette exécution sommaire ne semble pas avoir été commanditée par quelque autorité que ce soit de la Résistance…
Le monument, comportant une sculpture en bas-relief d’André TAJANA (sculpteur franco-suisse né à Saint-Chamond le 4 mars 1913 et mort à Vichy le 3 juillet 1999), fut inauguré le 16 juin 1946. Son financement a été assuré par une souscription lancée par le maire et son conseil municipal.
Le monument a été entièrement rénové en 2017 (nettoyage et lettrage) par Emilie SARTELET - sculptrice de Trévoux.
Attention : Il y a beaucoup de circulation sur la route … Il convient d'être très prudent notamment avec les enfants et les chiens.