Une petite cache pour les amateurs de randonnée l'été et de ski l'hiver, accessible en toute saison.
Mais pourquoi ici?
Certains amateurs de sports de glisse auront surement remarqué le profil particulier de cette piste, transition incontournable entre les 3 domaines des 7Laux (Pipay, Pleynet et Prapoutel). Le départ raide puis un changement de pente progressif amenant sur un long et large schuss : une piste de KL quoi? (Kilomètre lancé)
Si l'on rajoute la vue imprenable et panoramique, on a déjà de bonnes raisons d'y poser une cache.
Mais très peu de personnes le savent mais une légende d'un grand chevalier ayant perdu son honneur naquit en cet endroit dans des temps anciens. Pour préserver l'intégrité de la famille du chevalier qui tient à rester anonyme, nous appellerons cette histoire :
La Déchéance de Michel ******
De tous temps, les chevaliers de la région prenaient la piste de l'Eterlou comme terrain de joutes amicales ou d'entrainement. Tout se passait dans une franche camaraderie. Chacun à son tour ou parfois tous ensemble, se lançait armé de ses 2 fidèles spatules du haut de la pente, tranchant la neige ça et là dans le but d'arriver le premier en bas. D'autres avaient même l'outre cuisance de défier ses adversaires avec une seule spatule! Souvent après les joutes, les chevaliers débataient sempiternellement sur leurs exploits, chacun étant persuadé d'être le plus agile, ainsi que le plus avisé de tous.
Bref tout était pour le mieux dans le royaume du flocon. Jusqu'au jour où un objet diabolique fit son apparition : Le smartphone qui avait un don, une capacité incroyable, il était capable de donner la vitesse de chacun !
Ce fût une révolution dans le royaume. Ce qui n'était qu'une joyeuse bataille autrefois devint une guerre sans merci, car enfin LE smartphone allait proclamer qui était le plus valeureux d'entre eux.
Le Chevalier Michel svelte et fin (contrairement à son humour), s'acharna à battre des records pour être sacré meilleur chevalier aux spatules et ainsi vanter sa suprémacie auprès de quiconque voudrait l'entendre. Malheureusement pour lui, chaque fois qu'il y parvenait, l'intégralité des adversaires redoublaient de motivation pour faire encore mieux et le détronaient systématiquement, l'empêchant de profiter pleinement de chaque nouvelle victoire.
Pendant ce temps, une courageuse guerrière s'entrainait patiemment et sans relâche aux côtés de ces gens aux spatules d'acier, mais sans que ces derniers n'y prêtent attention. Nous l'appellerons "Edwige aux pieds d'argent".
Un jour où les chevaliers avaient désertés l'Eterlou, elle décida que ce jour serait le sien! Elle enchaîna tentative après tentative, corrigeant le moindre détail qui l'éloignait du titre, aussi infime soit-il. Puis avant d'arriver sur le départ une énième fois, quelque chose dans l'air se fit sentir...comme si le temps s'arretait...ce genre de moment qui n'a rien de particulier mais où l'on prend conscience que tout est different...
Edwige arriva à la cîme de l'Eterlou et elle comprit. Devant elle la piste était entièrement déserte et la neige, juste réchauffée comme il se doit, conférait au terrain une douce image de perfection. Elle prononça alors ces quelques mots comme pour se donner du courage : "Bon c'est maintenant ou maintenant!". elle s'élança, spatules parfaitement planes, yeux fixés vers l'objectif, concentrée pour ne pas en oublier de respirer, muscles aux aguets du moindre mouvement de terrain. Le fracas du vent dans ses oreilles en était presque assourdissant. Elle ne faillit point, à aucun moment. Passé le repère du monticule de droite, juste avant le virage, elle commença à se relever tout doucement (LE smartphone ayant statué que le point maximal de vitesse était toujours atteint avant cet endroit).
Sans se hâter outre mesure, elle se laissa glisser doucement jusqu'en bas de la piste. Elle prit le temps de regarder l'Eterlou si magnifique avec le soleil. Elle savait, cela ne faisait aucun doute. Elle l'avait fait. Puis elle fut prête à voir le résultat : 126 KM/H! Et plus personne à partir de ce jour ne parvint à battre la vaillante guerière. Victoire, courage et honneur furent ses nouvelles armoiries !
Mais alors que la nouvelle tombait et les bravos pleuvaient, le chevalier Michel ne put accepter ce résultat. Il passa alors le restant de ses jours à faire croire au maximum de personne qu'il pouvait prouver que cette histoire n'est qu'une légende, que ce n'était qu'une histoire qu'on raconte aux enfants et qu'il était, lui et lui seul, le plus rapide de tous.
Personne ne sait comment il a fini ses jours. Mais certains racontent qu'ils l'ont aperçu plusieurs fois en train de pleurer en bas de l'Eterlou, dos au KL et bizarrement perché à 126cm de hauteur . ...
NB : Cette histoire est une fiction dont les cascades ont été encadrées par des professionels. Ne pas tenter de les reproduire à la maison, ou même ailleurs (sur une piste de ski, par exemple). Toute ressemblance avec des faits réels est tout à fait plausible, mais serait malgré tout purement fortuite (probablement).