
FrĂ©dĂ©ric Mistral naĂźt en 1830 Ă Maillane, une commune situĂ©e au nord dâArles, au pied des Alpilles. Ses parents sont mĂ©nagers, petits propriĂ©taires agricoles dâune ferme de vingt-cinq hectares, le mas du Juge. Il y passe son enfance, auprĂšs de ceux qui lui transmettent un profond attachement au terroir et une affection pour sa langue maternelle.
AprĂšs un court sĂ©jour au pensionnat Ă Saint-Michel-de-Frigolet vers Tarascon, il poursuit ses Ă©tudes dans les collĂšges dâAvignon. Il y fera lâexpĂ©rience dâun environnement tout Ă fait diffĂ©rent de Maillane aux cĂŽtĂ©s de ses camarades citadins, dans un contexte urbain et scolaire francisĂ© oĂč la langue de ses parents Ă©tait brimĂ©e. Rimer en provençal sera pour lui un acte de rĂ©sistance.
En 1847, il passe avec succĂšs son baccalaurĂ©at Ă NĂźmes. De retour Ă Maillane, oĂč il retrouve ses camarades de village, il Ă©crit son premier grand poĂšme, Les moissons, restĂ© inĂ©dit de son vivant et publiĂ© en 1927 aprĂšs sa mort. LâannĂ©e suivante, il sâenthousiasme pour la RĂ©volution et sâengage avec les RĂ©publicains de Maillane. Il poursuit son engagement politique pendant ses Ă©tudes de droit Ă Aix-en-Provence, de 1848 Ă 1851. Dans le mĂȘme temps, il entretient une correspondance suivie avec ses amis avignonnais, Ă©crit des poĂšmes en provençal et lit des ouvrages sur la langue provençale ancienne. AprĂšs lâobtention de son diplĂŽme, il revient au mas paternel.