Devoir de mémoire :
le tunnel vers la liberté
Bonjour amis géocacheurs,
Cette multicache est la 1ère d'une série consacrée à la mémoire de l'Histoire la déportation à Compiègne. Elle vise à vous faire découvrir ou redécouvrir le tunnel d’évasion qui a permis à un groupe de prisonniers du camp de transit de Royallieu d’échapper à la déportation.
Les coordonnées de départ correspondent à l'issue de ce tunnel, qui est notre 1er waypoint.
Deux waypoints virtuels vous permettront de recueillir des données qui vous mèneront ensuite à la cache. Des calculs mathématiques vous permettront ensuite d’obtenir les coordonnées. Rassurez-vous, notre objectif n’étant pas d’être élitistes, ces calculs ne feront appel qu’aux règles élémentaires de calcul.
Nous débutons ce ptit parcours au niveau des coordonnées postées, qui correspondent à notre 1er waypoint. Je vous invite ici à lire le résumé historique, puis vous pourrez trouver le parcours, les données à recueillir et les calculs de coordonnées dans la rubrique « Géocaching ».
Bonnes recherches !
Histoire du tunnel d’évasion du Camp de Royallieu:
Le camp de Royallieu
Le camp militaire de Royallieu, initialement caserne militaire française, fut réquisitionné par l'armée allemande en 1940 pour accueillir des prisonniers sous la surveillance des soldats de la Wehrmacht.
Il devint alors le Frontstalag 122, qui accueillit des prisonniers de guerre dès 1940. Puis, en 1941, il devint un camp de transit où étaient internés les prisonniers en attente de déportation vers les camps de concentration : prisonniers politiques (communistes, résistants, syndicalistes...), otages, et juifs. La plupart de ces prisonniers étaient Français, mais ce camp détenait aussi des Allemands, des Russes, des Polonais, des Espagnols et des Britanniques.
Le camp pouvait héberger jusqu’à 6000 détenus. Ils étaient rassemblés et détenus là en attente d’un convoi de déportation. Ce furent 40 convois qui quittèrent ainsi Compiègne pour mener les prisonniers vers les camps. Au total, plus de 53 000 prisonniers furent séquestrés dans ce camp, dont plus de 50 000 furent déportés vers les camps de concentration. Plus de la moitié des déportés périrent durant le transport ou dans les camps.
Après la libération de Paris le 24 août 1944, les gardiens du Camp de Royallieu organisèrent un dernier convoi de déportation, le 26 août, qui fût détourné par les cheminots français, permettant la libération des prisonniers et la déroute des gardiens. Les prisonniers restés au Camp de Royallieu sans les gardiens qui avaient pris la fuite dans ce dernier convoi, purent alors retrouver la liberté.
Le camp de Royallieu redevint par la suite une caserne militaire de l’Armée Française, puis fut finalement démilitarisé et démantelé en 1997.
Afin de conserver la mémoire historique de ce lieu, il fut décidé de le convertir en un Mémorial.
De ce gigantesque camp ne subsistent aujourd'hui que les 3 bâtiments qui ont été préservés pour devenir le Mémorial de l'Internement de la Déportation, inauguré en 2008, et que vous pouvez visiter au 2 bis avenue des Martyrs de la Liberté. Le reste du site a été démoli et la zone a été reconstruite pour se transformer en un quartier résidentiel et une clinique.
Durant la période où ce camp a été un camp de transit, de nombreuses évasions individuelles ou collectives ont été tentées, parfois avec succès. Deux évasions collectives ont reposé sur le forage de tunnels. Cette multi-cache vous invite à découvrir l’un de ces tunnels et l’évasion qu’il a permise.
Le tunnel et l’évasion du 22 juin
Prétextant un problème d’évacuation des eaux usées, après avoir bouché le puisard en fonction, les organisateurs de l’évasion, avec la complicité des cuisiniers, réussirent à convaincre les gardes de la nécessité de creuser un nouveau puisard.
Le forage de ce nouveau puisard fut un prétexte permettant de débuter le forage du tunnel d’évasion. Le reste du forage fut réalisé en cachette par un groupe d’hommes, certains ayant pu s’évader, et d’autres restés au camp, qui ont par la suite été déportés.
Plusieurs semaines d’efforts et de discrétion furent nécessaires pour creuser ce tunnel de 48m de long, et d’un diamètre de 60 à 70 cm.
Les organisateurs durent parallèlement assumer la lourde tâche de déterminer combien de prisonniers seraient désignés pour tenter l’évasion, afin que l’opération puisse rester suffisamment discrète pour ne pas la compromettre. Il fallut ensuite sélectionner qui seraient ces hommes, parmi tous ces camarades qu’ils côtoyaient quotidiennement, parmi ces hommes qui avaient ou non contribué au forage, participé au combat dans la Résistance. Le choix fut fait dans une réflexion priorisant le combat stratégique de la Résistance, à l’extérieur, mais aussi à l’intérieur du camp. Leur espoir était qu’une 2ème évasion soit possible par la suite, et ils avaient pour cela réalisé un couvercle pour dissimuler l’entrée du tunnel. Je vous encourage à lire les témoignages de ces hommes (voir 1ère source).
Le tunnel permit ainsi l’évasion d’un groupe de prisonniers.
Parmi eux, 4 furent malheureusement capturés et perdirent la vie :
- Louis Thorez et Henri Legall furent dénoncés et capturés 3 semaines après leur évasion, et fusillés en représailles.
- René Guerre fut repris et décéda en prison à Chalon.
- René Renard fut repris et déporté à Natzweiler-Struthof où il décéda le 26 juillet 1943.
Les autres survécurent :
- Georges Cogniot, Jules Crapier, Robert Gangné, Henri Kesterman, Maurice Lauriguet, Maurice Lecointe, Rossignol, Camille Thouvenin et André Tollet ne furent jamais repris.
- Maurice Léonard fut capturé mais parvint à s’évader une nouvelle fois.
- 5 évadés furent repris mais survécurent jusqu’à la libération : Etienne Sacco fut repris et emprisonné en France ; Adrien Bermand, Charles Désirat, Lucien Plu et Edmond Savenau furent repris et déportés dans des camps de concentration, puis libérés en 1945.
Malheureusement, le tunnel ne permit pas la 2ème vague d’évasion qui avait été espérée, l’évasion ayant été rapidement découverte et le tunnel repéré. En représailles, le camp fut bombardé le lendemain : 14 bombes furent lancées, faisant 3 victimes et de nombreux blessés. Par ailleurs, des membres des familles des évadés furent également arrêtés.
Le tunnel a été redécouvert durant les travaux de création du Mémorial de l’Internement et de la Déportation. Son entrée (située à l’intérieur du Mémorial) et son issue (à l’extérieur du camp, par définition, et donc à l’extérieur du Mémorial), ont été matérialisées pour garder la mémoire du combat de ces hommes pour la Liberté et la Résistance.
Vous découvrez ici l’issue du tunnel. Cette multi-cache se voulant accessible, elle ne nécessitera pas d’entrer dans le Mémorial, mais vous conduira jusqu’à sa façade, et je vous encourage à visiter ce lieu de mémoire si vous en avez l’opportunité.
GEOCACHING
Les coordonnées à compléter pour découvrir la cache finale sont les suivantes :
N49° 24.xyz E002° 48.x'y'z'
Recueil de données aux waypoints :
Au waypoint n°1, vous pourrez voir l’issue du tunnel. Sous vos yeux est matérialisée la sortie de ce tunnel qui à l’époque aboutissait dans un champ, et qui a permis l’évasion d'un groupe de prisonniers internés dans le camp de transit qui se situait juste derrière vous.
A mon grand regret, ce lieu n’est pas forcément bien mis en valeur, mais la communauté de commune envisage de créer un parcours historique qui sera peut-être l’occasion d’une meilleure mise en scène de ce lieu, mémoire du combat pour la Vie et pour la Liberté qu’ont mené ces hommes.
Un panneau d’information donne quelques renseignements sommaires sur cette évasion. Vous pourrez y découvrir le nombre de prisonniers qui ont pu s'évader grâce à ce tunnel, ainsi que l'année de cette évasion.
Ces 2 nombres seront les premiers éléments de codage à relever pour vous permettre de résoudre les calculs :
- Les 4 chiffres de l'année seront codés ABCD.
- Les 2 chiffres du nombre d'évadés seront codés EF.
Ensuite, dirigez-vous vers le 2nd waypoint. Je vous invite, sur ce trajet, à avoir une pensée pour ces hommes qui ont creusé la terre sur une longueur de 48m et rampé sous ce sol pour échapper à la déportation et tenter de poursuivre leurs actions de résistance.
En chemin, à l’angle de l’avenue des Martyrs de la Liberté, vous découvrirez le Monument de la Déportation. Vous n'aurez pas d'information à y recueillir, la suite de notre quête se fera au waypoint N°2.
Au waypoint n°2, vous pourrez lire une citation d’un poète et résistant français déporté après avoir transité par le Frontstalag 122, et décédé en camp de concentration.
- Le nombre de lettres du nom du poète sera codé G.
- Les 4 lettres de l’année de son décès seront codées ABCH.
Calcul des coordonnées de la cache :
Les codages alphanumériques obtenus aux waypoints 1 & 2 vous permettront de résoudre ces quelques calculs pour compléter les coordonnées:
N49° 24.xyz E002° 48.x'y'z'
Latitude :
x = C-D-A
y = G-(A+E)xD
z = B-C
Longitude :
x' = C-D+E
y' = H+D-C
z' = F-DxC
Soyez attentifs, une cache bonus est disponible si vous observez attentivement les 3 boîtes de la série.
Attention, soyez discrets et replacez bien la cache exactement là où vous l’avez trouvée. Si par hasard vous la trouviez ailleurs qu’aux coordonnées indiquées, merci de m’envoyer un message pour me préciser où vous l’avez trouvée et replacée afin que je puisse en faire la maintenance.
Merci de respecter les lieux et le voisinnage.
Comme pour toutes nos caches, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir les parcourir comme des « cache in, trash out » : dans la mesure du possible, ayez la gentillesse de bien vouloir éliminer les déchets que vous pourriez trouver abandonnés, et en tout cas, n’en laissez pas derrière vous, merci.
Merci de votre intérêt et… bon Geocaching !
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Sources :
https://deportes-politiques-auschwitz.fr
https://www.resistance60.fr/1943-camp-de-transit
https://www.resistance60.fr/newpagec19464e1
http://www.memorial-compiegne.fr/memorial-royallieu.aspx
https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Royallieu
https://www.cairn.info/revue-le-monde-juif-1981-4-page-121.htm