Vous vous trouvez à proximité d'un programme immobilier de 149 logements. Les travaux ont démarré en Août 2018 et ils ont mis à jour des vestiges qui ont nécessité l'intervetion de l'entreprise Archeodunum, spécialisée dans l'archéologie préventive.
Les fouilles visaient à documenter les vestiges d’un château médiéval pratiquement inconnu, disparu avant le 18è siècle. Si, aujourd’hui, le secteur d’Epagny est densément construit, il faut rappeler qu’avant les années 1950, ce fond de la vallée était essentiellement constitué de marais.
Au cœur de ce paysage, le château occupe, avec les puissantes douves qui l’entourent, près d’un demi-hectare. Au centre, la surface de la partie construite est comparable à celle du Palais de l’Île d’Annecy.
L’édifice est nommé Mas ou Château de la Monnoie sur les cartes anciennes. En 1863, il n’en a pas fallu plus à un érudit, A. Lecoy de la Marche, pour y voir un repaire plus ou moins clandestin du comte de Genève Amédée III.
Au milieu du 14e siècle, celui-ci a en effet décidé de battre lui-même monnaie, un privilège jusqu’alors réservé aux évêques de Genève. Dans les tensions qui s’en sont suivies, il est possible qu’Amédée ait installé son atelier monétaire dans un lieu retiré.
Un diagnostic archéologique réalisé en 2017 par l’Inrap a montré que le site était notamment occupé aux 13e et 14e siècles, donc à l’époque d’Amédée III.
La fouille visait à documenter à la partie orientale du château. Les douves, larges de 15 m, la façade du château et son accès ont d’ores et déjà été reconnus.
La poursuite de la fouille ainsi qu’une solide enquête dans les archives permettront aux archéologues de montrer, ou non, si ce mystérieux château dans les marécages peut être relié au comte Amédée III et à ses tribulations.
Lors de la fouille en novembre, on a retrouvé les morceaux de pont-levis vieux de 700 ans.
Conservés pendant tant d'années dans univers humide et boueux, ils ont été déplacés dans les locaux de l’entreprise Archeodunum à Chaponay (Rhône).
Lors des journées du patrimoines de septembre 2018 une visite du site a été organisée par Archeodunum.
Source : le dauphine libéré et Archeodunum