LE CHÂTEAU DE FRANOIS
Le Château de Franois est certainement le bâtiment le plus ancien de cette commune encore existant, son origine remonterait à la fin du 16eme siècle ou au tout début du 17eme.
Il s’agissait d’un clos d’une contenance d’un peu plus de 3 hectares, c’est-à-dire d’un terrain entouré d’un mur d’enceinte et de 13 petites tourelles renfermant une petite habitation et un bâtiment de ferme ainsi qu’un pigeonnier pouvant abriter 180 pigeons.
Ce clos faisait partie de la seigneurie de Velguindry dont le seigneur un dénommé Clerc habitait le village de Mazerolle alors que le village de Franois lui-même dépendait du chapitre des chanoines de la cathédrale de Besançon.
Ce clos appartenait à la famille Malcourant à cette époque dont le premier propriétaire connu s’appelait Nicolas. Il était avocat. Charles François Tarrin, conseiller au parlement vend le clos au chanoine Cretin le 6 septembre 1783 pour le prix prix de 15000 livres.
Cette demeure est dans la famille actuelle depuis la date du 8 août 1823 soit il y aura exactement 200 ans le 8 août 2023.
Comme on peut le voir sur le côté de la maison qui donne sur la grande rue il y a une petite niche dans le mur contenant une petite statue de la vierge en bois et en dessous de cette niche est gravée l’inscription suivante :
SI LE NOM DE MARIE
EN TON CŒUR EST GRAVE
EN PASSANT NE T’OUBLIE
DE LUI DIRE UN AVE 1774
Cette date de 1774 qui correspond à l’époque où Louis Marie Reud de Vellerot “Maire de Besançon et Vicomte Mayeur Lieutenant Général de Police” fit entreprendre des travaux importants pour transformer et agrandir cette maison qui devait être petite à l’origine et la rendre plus conforme à son rang social.
Cette habitation ne devait probablement comprendre à cette époque que la partie se trouvant au-dessus de la cave voûtée. C’est donc à cette date que remonterait le grand escalier de pierre qui donne accès au 1er étage et la petite chapelle qui se trouvait au-dessus de l’entrée .
Depuis cette date, plusieurs transformations ont encore modifié l’aspect de cette demeure à l’époque de Paul de Liniers. La porte d’entrée fut transférée sur la façade du bâtiment puis il fit surélever la façade dont le toit descendait auparavant jusqu’aux fenêtres du 1er étage.
En ce qui concerne le bâtiment de ferme qui se trouvait à quelques mètres en arrière de cette habitation il a été détruit par la suite, la seule chose que l’on peut dire c’est qu’il existait bien en 1774.
A l’époque de la mort de Nicolas Malcourant en 1666 les habitants du village se plaignirent des dommages que faisaient ses pigeons dans leurs champs et l’un d’eux se venta même d’en avoir abattu 4 d’un seul coup de fusil. Ce pigeonnier consistait en une tour ronde de 12 mètres de haut, surmontée d’alvéoles pouvant loger en effet 180 pigeons.
Ce pigeonnier connut une fin tragique le 8 novembre 1956 alors qu’un cantonnier avait travaillé toute la journée à ses pieds pour creuser un caniveau, à 10 heures du soir il s’effondra brusquement dans un bruit de tonnerre qui ébranla tout le quartier et le recouvrit d’un nuage de poussière.
Ce qui fait le charme de cette demeure, ce sont les plafonds à la française de l’ensemble de ses pièces , son grand escalier de pierre, sa cave voûtée ainsi que sa cage d’escalier entre le 1er et le 2eme avec sa rampe et sa lanterne en fer forgé.
Pendant la guerre de 1870 Marie de Liniers, qui faisait partie de la Croix-Rouge, y soignât les blessés de ces combats alors qu’a contrario pendant la grande guerre de 1939-1945 elle fut réquisitionné par l’armée Allemande pour devenir le siège de la Kommandantur pour les villages de Franois et de Serre les Sapins.
Ce clos fit l’objet d’un classement au patrimoine en 2002.