Durant cette épidémie, un événement particulier eut lieu à Notre Dame des Langueurs. Pour contrer cette terrible maladie les remèdes de la médecine étaient bien dérisoires, il n’y avait que la prière qui pouvait sauver les malades. A Notre Dame des Langueurs existait un oratoire « Sainte-Marie-de-la-Lande », évoqué au XIIe siècle. On peut imaginer les deux sœurs Martin venir y prier pour que leurs proches soient épargnés. Elles firent le vœu à la vierge d’ériger une nouvelle chapelle sur ces lieux si elle écartait le fléau. Avec la disparition de la peste, les villageois tinrent la promesse.
Un pèlerinage se met alors en place le 15 août, dédié à la Compassion de la Sainte Vierge. La Révolution française respecta la chapelle et le pèlerinage continua. Au XIXe s, le pardon de la Compassion changea de caractère, une foire y étant associée à partir de 1811. En 1864, la chapelle est érigée en succursale de Joué et dut être agrandie. L'église Notre-Dame-des-Langueurs a été construite suite à la démolition de l'ancienne chapelle fin XIX ème siècle, celle-ci se trouvait sur la place du village, le Pâtis, à l’emplacement de l’actuel four à pain. Les pierres extraites lors de la démolition furent réutilisées pour les fondations de l'église actuelle. En 1953, le Pardon change de date. Il est fixé au dimanche qui suit le 15 septembre, fête de Notre-Dame des sept douleurs. Toutefois la peste a fait de nombreux morts dans notre commune (104 décès pour une population d’environ 1000 habitants). Entre Langueurs et la Mulonnière, la croix du désert rappelle ce triste événement, les victimes étaient alors enterrées loin des villages, de l’autre coté de la route, un bois serait l’ancien cimetière des pestiférés.
À JOUÉ : « LA PESTE ESTOIT PARTOUT » :
Un certain recteur Gaultier écrit : « l’église a été abandonnée et le service transféré à la chapelle St Donatien * à cause de la peste « qui estoit partout » dans le bourg et aux environs de l’église, et les pestiférés enterrés dedans. De ce fait, le 25 août 1637 : « en la chapelle St Donatien a été baptisée Marquise fille de Jullien Guyard et de Françoise Le Breton par moi recteur. Ont signé Denis Le Breton son parrain et sa marraine Marquise Guyard. Un certain Jacques Valluche écrit : « lundi 14 septembre 1637, il est fait défense aux habitants de fréquenter ceux des paroisses pestiférées »…les portes des églises sont fermées, il n’y aura pas de messe durant 4 mois. »* chapelle démolie qui se trouvait proche du croisement de la RD 178 et RD 33, édifiée par la famille Goyon au bord d'une fontaine miraculeuse. (Sources : ARRA, Annales de la Société royale académique de la Loire-Inférieure).