À 1200m d'altitude, sur une pente du mont Brune et à la croisée des villages de Pierrefeu et Ascros, se trouve la chapelle de Notre Dame de la Balme, aussi appelée chapelle de la Ste Baume, ou bien encore Ste Baume Hermitage.
La construction.
La chapelle a été construite au pied de la falaise et en partie dans une grotte, raison pour laquelle elle porte ce nom.
Elle n'est pas datée précisément, on la trouve mentionnée dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle sur les cartes de Cassini et de Bourcet. Elle fut restaurée en 1987.
La partie interne est divisée en deux. Au fond, elle est composée d'un autel en bois sculpté, très décoré, de couleur vert, au centre duquel on trouve une statue de la Vierge à l'Enfant aux couleurs pastel. Au-dessus de l'autel on peut lire « ANGELUS DOMINI NUCIAVIT MARIA 1700. » (" L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie ").
Derrière l'autel un clocheton en pierres appareillées a été construit dans un creux de la falaise.
A l'avant, se situe une clôture en bois, de même couleur que l'autel, de forme semi circulaire en son sommet avec des rayons. Des lettres sont gravées, vraisemblablement des initiales car séparées par des points. M.H.R.A.R.D. et une date 1697. A droite une lettre M et ORA PRO NOBIS, qui pourrait signifier " Mère des hommes, reine annonciatrice du règne de Dieu 1697 Marie prie pour nous ".
Au-dessus de la porte, une surprenante tête de loup interprétée par certains comme une représentation du diable et pour d'autres comme une gargouille destinée à faire fuir les esprits malins.
Sur le muret, servant de base à la clôture, côté droit, une borne en pierre détériorée sans inscription.
Enfin, devant ces 2 parties internes, se trouve une grille en fer forgé avec un " M " au sommet d'une porte qui semble aujourd'hui être scellée. L'auvent est recouvert de tuiles, sur la gauche a été érigé un autre clocheton.
L'histoire de la chapelle est associée à une légende.
Saint Martin, évêque de Tours, aurait été ermite à proximité d'Aiglun. Un jour qu'il se promenait avec son âne, fort loin de la grotte (d'Aiglun), le malin fit jaillir une source (qui coule toujours).
Le Saint parvint à enferme le diable dans la grotte, mais ce dernier parvient à s'échapper par une cheminée creusée à travers le roc. Cheminée surnommée depuis le " Trou du Diable ".
On raconte aussi qu'un ermite se serait réfugié dans la chapelle de la Balme, il pouvait bénéficier de la présence d'eau, de fleurs, de miel, ainsi que d'une chèvre pour son lait. Le diable aurait alors voulu le déloger afin de ne plus entendre les louanges au ciel. Mais il dut y renoncer après qu'il eut perdu ses deux cornes. L'une ouvrant une brèche dans le plafond de la grotte et l'autre quand il sortit par la cheminée.
Longtemps considérée comme un lieu de pèlerinage, elle fut également un terrain d'empoigne entre les paroissiens d'Ascros et de Pierrefeu.
Lors de la Pentecôte en 1835, les paroissiens des deux communes se retrouvaient le même jour à la chapelle. Les disputes étaient sans doute liées au fait qu'elle se situe à la croisée des deux localités. C'est l'évêque de Nice, Monseigneur Dominique Galvano, qui dû mettre fin aux hostilités à la publication d'un décret en date du 3 juillet.
Autre particularité de cette chapelle, elle a été érigée au pied des ruines d'un ancien château.
Le château de Saint Jean D'Aurelle.
C'est donc sur le rocher que nous retrouvons aujourd'hui les ruines médiévales de l'habitat de Saint Jean D'Aurelle, accessibles depuis la chapelle par un sentier à l'ouest, ou par une trace qui serpente à l'est.
Côté nord on observe les restants d'une porte tour en ruine et au sud un mur de soutènement de plusieurs mètres de long délimitant une plateforme. Non loin de là, à quelques dizaines de mètres au nord les ruines d'une construction indéterminée, puis en aval, à l'est, d'autres ruines de bâtiments (agricoles semble-t-il). La plaine est délimitée par des restanques en très bon état de conservation.
Sur le sentier menant aux ruines à l'ouest par Ascros, du mobilier protohistorique a été retrouvé, ainsi qu'une stèle romaine, laissant à penser qu'il s'agirait d'un antique chemin.
La commune de Pierrefeu accueillait deux importants castra au Moyen-Âge : le castrum de " La Cadenada " (la Caïnée) et celui de " Sanctus Johannes de Aurella " (Saint Jean d'Aurelle) mentionnés dans des actes de l'Abbaye de Lérins dès 1032.
Lors des guerres opposant le Comte de Provence aux seigneurs locaux en 1235 et 1249 le domaine devient une place fortifiée, donnant naissance au " castrum de Sanctus Johannes de Aurella ". Il devient en 1252 " Sancto Johanne de Aurella ", et en 1266 " castrum saint Jean de Oarella ".
Entre 1351 et 1376, la population de St-Jean d'Aurelle rejoint la Caïnée, plus au sud. L'église du village est encore citée en 1525, mais le reste des habitants ira s'installer dans le nouveau Roquesteron créé au XVIe siècle.
L'accès.
Plusieurs possibilités :
- Le plus court, via le parking noté en waypoint 01 et le sentier 02
- Si comme moi vous voulez enchaîner les 2 caches de Gueta crête Rocca Blanca et Mont Brune garez-vous au parking en waypoint 03 et croisez le sentier 04
- Un autre passage existe à partir des coordonnées N43° 54.648' E7° 03.645' (waypoint 05) mais la trace IGN se perd très vite tant la végétation a fait son œuvre. C'est par là que je suis redescendu après avoir posé la cache à la chapelle. Le retour à pied s'effectura par la route si vous choisissez un des 2 parkings préconisés. Il est également possible de se garer au début du sentier.
Sources.
http://www.archeo-alpi-maritimi.com/saintjeandaurelle.php
http://www.cafslv.com
"Les Châteaux du Moyen-Âge dans les Alpes Maritimes - Edmond Rossi"