HISTORIQUE DU LIEU
La propriété des Renaudières, d’une superficie de 2 140 m² (2 hectares), est entourée d’un mur de pierres sèches qui avait près de cinq mètres de hauteur. Elle se situe à quelques centaines de mètres de l’Erdre, accessible par un sentier de randonnée. L’ancien château des Renaudières fut construit vers 1660, sous le règne de Louis XIV, sur les terres de la famille d’Espinoze qui en conserva la propriété du milieu du XVIe siècle jusqu’au tout début du XIXe . La maison d’habitation et les communs sont disposés en fer à cheval. Le seigneur des Renaudières avait droit de fuye, de chapelle, garenne et colombier, droit d’avoir tour à horloge et pêche dans la rivière de l’Erdre.
Le Château
Le château fut incendié pendant la Révolution, en 1793, par les colonnes infernales puis rasé à la hauteur du premier étage. Surélevé et coiffé de tuiles, il servit par la suite de logement aux métayers et aux fermiers. On voit encore, au-dessus de la porte de droite, qui devait être primitivement l’entrée, un beau fronton triangulaire. La porte principale de la maison permettait d’accéder à une vaste cuisine, dotée d’une grande cheminée de granit. Dans la pièce suivante, il y avait une autre belle cheminée ; celle-ci, découverte à la suite de travaux de réfection, était masquée par une cloison. C’est peut-être dans cette cheminée que se cachaient les prêtres réfractaires pendant la Révolution. Cette seconde pièce donnait directement sur les anciens jardins, agrémentés d’une belle grille en fer forgé d’où partait une large allée en direction de l’Erdre.
L’allée des Renaudières
L’allée des Renaudières, plantée de chênes, nous ramène à notre ville de « Carquefou » et à ses armoiries qui signifieraient « le chêne à feuilles persistantes » « Quercus foliata semper virens ». Plusieurs lieux-dits tirent leur nom du chêne d’une longévité moyenne de 400 ans. La première partie de l’allée, de la ferme à l’accès au château de la Fleuriaye, est ombragée de ces arbres majestueux. Du château au rond-point de l’Europe, des cèdres bleus de l’Atlas furent plantés vers 1860, à l’époque de la construction du château de la Fleuriaye. C’était la mode de planter cet arbre originaire des montagnes du nord de l’Algérie. On le rencontre très souvent dans les parcs, surtout la variété « glauca » (bleu gris) d’une longévité possible de 500 ans.
La mare
Particulièrement profonde, la mare devait, à l’origine, servir de réserve naturelle d’eau. Elle est reliée à la nappe phréatique dont elle suit le niveau. Le muret en pierres sèches, que nous observons aujourd’hui, devait entourer toute la mare. On peut penser qu’il a été en partie détruit pour aménager un accès : abreuvoir ou lavoir. Le texte d’affermage du moulin de Gaschet, datant de 1741, déclare que « la femme du meunier sera tenue d’aider à laver les lessives qui se feront au lieu des Renaudières comme les femmes des métayers et courdiers (les habitants de la cour des Renaudières) avec le « manger » pour seul salaire. On peut supposer que la lessive se faisait dans la mare. Les derniers fermiers, ayant occupé le site de 1935 à 1960, y rinçaient parfois le linge. La mare servit jusqu’au XXe siècle à abreuver les animaux de la ferme, au retour des pâtures. Des témoignages font état de la présence d’une chapelle dans l’enceinte de la mare. On peut observer l’emplacement des anciens murs. Cette chapelle aurait remplacé celle qui se trouvait près du château. La mare est entourée de saules blancs, fréquents sur les bords de Loire. Si ses eaux accueillent des grenouilles dont les concerts réjouiront les mélomanes, ses hautes herbes dissimulent vipères aspic, couleuvres à collier et couleuvres d’Esculape.
Sources des écrits -
Cahier n°4 du Temps qui passe -
Journal « La feuille de chêne » d’Avril 1992 édité par l’Association Quercu