Les origines du bourg:
Mauvezin possède une église située près du bourg qui, du haut du promontoire, domine la vallée de la Gupie. L’histoire de cet édifice est étroitement liée à celle du château seigneurial, imposante forteresse du XIIIe siècle qui a été méthodiquement démolie dans les années 1930, dans l’indifférence quasi générale,et dont il ne subsiste aujourd’hui pratiquement aucune trace.
Nous connaissons l’histoire de Mauvezin grâce à l’abbé Alis, curé de la paroisse à la fin du XIXe siècle,auteur d’un volumineux ouvrage.
Ce prêtre érudit et méthodique avait eu l’opportunité d’explorer les archives du château mais cette précieuse documentation ne nous est malheureusement pas parvenue et nous ignorons le sort qui lui a été réservé.
L’occupation du site de Mauvezin est ancienne et paraît antérieure au XIIIe siècle, époque où le château et l’église ont été construits. En effet, plusieurs indices, principalement d’ordre archéologique, semblent le prouver : une hache polie a été recueillie sur le territoire de la commune il y a quelques décennies de cela, et l’existence d’un tumulus situé près de la Gupie, dans la prairie de l’Artonis, détruit vers 1865 sans avoir été étudié, a été signalée.
En 1984, la municipalité de Marmande qui venait d’acquérir des parcelles du site du château, chargea Jacques Clémens de localiser précisément son emplacement, puis de mettre en place un chantier de sauvetage. Dans la mesure où rien n’a subsisté de sa destruction qui est intervenue dans le courant des années 1930, il a fallu confronter les plans cadastraux anciens et les relevés de l’architecte Charles
Bouillet qui figurent dans le livre de l’abbé Alis. Ces éléments et les repérages effectués sur le terrain ont permis de confirmer que l’essentiel des vestiges du château se trouvent sur une propriété privée voisine. Un sondage a été nécessaire à l’emplacement d’une tour rectangulaire qui s’avançait sur le terrain municipal et dont il ne subsistait qu’un élément d’assise.
Au centre du soubassement de la tour, a été mise au jour une sépulture qui, associée à d’autres indices, incite à penser que le château s’est
implanté sur l’emplacement d’un cimetière. Des sarcophages ont été découverts lors de sa démolition ainsi que des ossements humains lors de ce sondage de sauvetage. L’abbé Alis indique qu’une chapelle a été construite au XVIe siècle à la place d’une tour démolie pendant la guerre de Cent Ans, et une tradition atteste que les seigneurs se faisaient enterrer dans l’église paroissiale.