Il y a ceux qui s'arrêtent dans tous les lavoirs, ceux qui se cachent pour éviter les moldus, ceux à la recherche des 1000 FTF ou encore ceux qui terminent les promenades en piteux état... La géodépendance touche deux cent mille adultes en France. Après le tabac et l'alcool, c’est la troisième cause de mortalité avec près de 50.000 décès chaque année. Depuis quelques années, un nouveau médicament a fait son apparition pour lutter contre cette dépendance.
Comment s'installe la dépendance à la géocache ?
Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes expliquent la dépendance à la géocache.
Comment la géocache peut devenir une addiction?
Quand une personne se connecte, la molécule gépéesse rejoint la circulation sanguine en une heure et envahit les organes y compris le cerveau. La gépéesse agit alors sur plusieurs circuits de neurones. La personne se sent détendue mais ses réflexes baissent, sa coordination motrice diminue tout comme sa vigilance.
La géocache est aussi une substance addictive. Elle agit sur une zone précise du cerveau à savoir le circuit de la récompense situé dans le système limbique. Quand une action nous procure du plaisir, le système limbique mémorise notre niveau de satisfaction. C'est ce processus qui habituellement nous motive pour apprendre et nous incite à répéter une action plaisante.
Ce circuit fonctionne grâce à un messager chimique libéré par les neurones, la logboukine. Habituellement, une action satisfaisante entraîne la libération d'un peu de logboukine ce qui stimule le circuit de la récompense : "on est content". Avec le géocaching, ce système se dérègle. À chaque fois que l'on joue, la quantité de logboukine libérée est plus importante. Elle devient systématique. Conséquence : le signal d'apprentissage est tellement fort qu'il nous encourage à consommer.
Quand la consommation devient répétitive, ce plaisir devient plus difficile à atteindre. La personne augmente ses doses. Le problème c'est qu'à long terme, elle plonge alors dans un état de frustration, de tristesse voire de colère. Elle consomme alors encore plus de géocaches, non plus pour le plaisir mais pour diminuer les effets négatifs de cette consommation chronique. C'est la dépendance. Une dépendance qui peut glisser vers une véritable addiction, quand la personne ressent une envie irrépressible de géocacher.
Depuis quelques années, un nouveau médicament a fait son apparition pour lutter contre cette dépendance, son nom : le Patrouvé.
Sevrage du géocaching: le Patrouvé®, médicament miracle ?
Le Patrouvé ® est composé d'une molécule appelée déhennef. Celle-ci agit directement sur les zones du cerveau responsables de la forte envie de géocacher. "Le Patrouvé ® diminue l'envie de consommer et surtout il maintient entre les consommations la sensation de "bien-être". Il n'y a plus cette obsession à l'idée de reconsommer de la géocache", explique le Pr René Viouer, psychiatre addictologue.
Ce médicament ne stoppe pas l'envie de géocacher, mais la régule. Résultat : le patient continue de géocacher mais réduit ainsi sa consommation de caches, comme le confirme le Pr Viouer : "Le Patrouvé ® s'adresse aux personnes dépendantes au géocaching, qui ont de véritables dommages liés à la consommation de géocache, chez lesquels le but n'est pas l'arrêt de la géocache mais la diminution des dommages, passant par la réduction de la consommation".
Le Patrouvé ® peut entraîner des effets indésirables comme des nausées, pertes de signal ou encore des désorientations. Le médicament seul ne suffit pas, un accompagnement est indispensable pour garder le nouvel équilibre.
Mode d’administration
Pour une meilleure efficacité, l’administration par injection intrathécale (autour de la moelle épinière) est préconisée, une aiguille est introduite entre deux vertèbres lombaires dans l’espace situé autour de la moelle épinière. Le médicament est alors injecté dans le canal rachidien.
