Le brigand Philippe Guillery (1566-1608) est moins célèbre que Mandrin ou Cartouche. De lui est cependant restée une comptine qu'on chantait encore au milieu du XXe siècle, en formant une ronde dans les cours d'école, « il était un p'tit homme qui s'appelait Guillery Carabi, Titi Carabi ! Toto Carabo... Compère Guillery, te lairras-tu, te lairras-tu mourri ? »
Mais saviez-vous que ce bandit de grands chemins, qui était né au lieu-dit les Landes sur la paroisse de Boulogne, fut laquais à Saint-Christophe, « laquais d'un sieur de Garnaud, gentilhomme voisin à Saint-Christophe, à une lieue de Legé » ? Comme le précise un rapport de police.
C'est du pays ligneronnais qu'il partit ensuite comme cavalier dans les rangs de la Ligue, sous les ordres du duc de Mercoeur. Réduit au « chômage » après l'Édit de Nantes (1598), rongé par l'ennui, il repartit à cheval et travailla pour son compte. Avec ses fameux compères, Philippe Guillery écuma le grand ouest, de Rouen à Bordeaux, dont l'épicentre fut le Bas-Poitou. Il n'hésita pas à s'attaquer au prévôt de Fontenay et au trésorier du roi de Saint-Michel-en-l'Herm. Et il pendit de sa propre main le bourreau de Nantes qui avait roué plusieurs de ses compagnons.
Il attaqua le château de Mareuil mais faillit être prix lors de l'attaque du château de Sainte-Hermine. Il s'enfuit, jusqu'en Dordogne. Mais fut reconnu, poursuivi jusqu'à Royan, arrêté, jugé et exécuté le jour même à Saintes, roué vif sur la place publique. Le bon roi Henri IV, qui n'aimait pas l'application de la peine de mort, ne lui avait pas fait grâce, tant ses exploits avaient ridiculisé les autorités. Le laquais de Saint-Christophe mourut sans un cri.(article Ouest France)