Le lac bleu situé sur la commune d'Avrillé dans le Maine et Loire est une ancienne carrière d'ardoises. Cette carrière à ciel ouvert s'est remplie d'eau lorsque l'exploitation s'est arrétée.
D’après Célestin Port, la carrière l’Adésière à Avrillé était exploitée dès le XI éme siècle et serait le plus ancien fond d'ardoises en Anjou. Il fut donné à l’Abbaye de Saint Nicolas qui acquit en 1433, la terre voisine appelée Hautes Adésières.
Il y a peu de renseignements sur l’activité de cette carrière jusqu’au XIX éme siècle, sinon que le nom de l’Adésière fut déformé pour devenir La Désirée. En 1841, la carrière reprend son activité après une faillite, sous le nom Les Bois puis commence à s’ébouler en 1845 puis est définitivement abandonnée le 11 mars 1847.
A la fin de la guerre de 14-18, plusieurs milliers de tonnes de munitions, surtout des grenades, produites par l’usine voisine de Montreuil-Belfroy (aujourd’hui Montreuil-Juigné) ont été immergées dans ce fond par 35 m de profondeur. Les caisses de grenades étaient chargées sur des chariots tirés par des chevaux et immergées à l’aide d’un radeau. Cette rotation entre Avrillé et Montreuil aurait duré six mois.
D'autres munitions françaises auraient été immergées en 1940 lors de l’avancée allemande, puis à la fin de la guerre, des munitions sont laissées par les Allemands, les Français et les Américains.
Le fond est alors racheté par l’autorité militaire et clos de grillage. Appelé depuis le Lac Bleu, il a un certain temps appartenu à un particulier. Depuis 1996 c'est une propriété municipale.
Son niveau d’eau dépend directement de la pluviométrie, la présence de poissons a été constatée et la qualité de l’eau, est parait-il, relativement bonne.
La dépollution de ce lac a été reconnue urgente lors d’un comité interministériel en 1979. Réclamée dès 1983, par Marc Laffineur alors député-maire, elle va débuter en 1997, puis abandonnée, reprendra au printemps 2006 pour intervenir ensuite régulièrement deux fois par an. Chaque intervention concerne surtout les roquettes déversées par les Allemands en 1944. A chaque intervention, un périmètre de sécurité est établi autour du site.
Cette couleur mi-bleue, mi-verdâtre est due à la corrosion des munitions, notamment le cuivre. Ainsi, presque un siècle après les premières immersions, un tonnage important reste au fond. Pourquoi cette lenteur ? Réponse du ministère, le coût et l’ampleur de l’opération, sans commune mesure avec les risques encourus.
© Mairie d'Avrillé
Blason d'Avrillé